Cinéma

Y’A DU CINÉ DANS L’AIR ! – N°118

LES PROIES (Compétition Officielle) (sortie prévue le 23 août)

de Sofia Coppola (Colin Farrell, Nicole Kidman, Kirsten Dunst)

 

Dans la famille Coppola, je voudrais la fille.
Outre « VIRGIN SUICIDES » et la moitié de « LOST IN TRANSLATION », difficile, voire impossible de se passionner pour la rejeton de l’illustre responsable de la trilogie du « PARRAIN ».
Car, il faut bien le dire, que ce soit avec le boursouflé « MARIE ANTOINETTE », le chiantissime « SOMEWHERE » ou son vain « THE BLING RING », nous avons affaire à une célébration du vide sidéral.
Devenue un phénomène de hype, à l’instar de son ex-boyfriend, Quentin Tarantino, chacun de ses films est accueilli comme le messie – malgré leur inconsistance crasse – par une certaine presse et spectateurs qui ne comprennent rien à rien.
Laissons-les donc dans leur bêtise et concentrons-nous plutôt sur son nouveau bébé, présenté, ce matin, sur la Croisette.
Pendant la guerre de sécession, dans le sud profond des Etats-Unis, le caporal John McBurney – gravement blessé à la jambe – est recueilli par les pensionnaires d’un internat de jeune filles, dirigé par la rigide dame Martha, pour y être soigné. Sa présence va progressivement bouleverser le quotidien paisible des demoiselles…
Adaptant le roman de l’écrivain sud-africain Thomas Cullinan – déjà porté à l’écran en 1971 par Don Siegel qui offrait un de ses meilleurs rôles à Clint Eastwood, – miss Coppola rate encore le coche sur toute la ligne.
Incapable d’exploiter le potentiel tant érotique que dramatique que lui offre cette histoire de huis-clos, elle empile une succession de scènes plates – certaines au comique involontaire comme le repas final -, où les comédiens principaux (Farrell, Kidman, Dunst et Elle Fanning) – mal dirigés – se livrent à un concours de la plus pitoyable prestation possible à base de soupir, de regards bovins et de dialogues débités avec l’intensité d’un groupe électrogène éteint.
Certes, la lumière est soignée, mais cela ne sauve en rien l’entreprise.
Un épisode de DERRICK aurait été un choix de sélection plus pertinent.
Pauvre festival.
Pauvre de nous.

 

 

120 BATTEMENTS PAR MINUTE (Compétition Officielle) (sortie prévue le 23 août)

de Robin Campillo (Nahuel Perez Biscayart, Arnaud Valois, Adèle Haenel)

 

Début des années 90. Alors que le sida tue depuis près de dix ans, les militants d’Act Up-Paris multiplient les actions pour lutter contre l’indifférence générale.
Nouveau venu dans le groupe, Nathan va être bouleversé par la radicalité de Sean…
Jeune talent prometteur, Campillo (le superbe « EASTERN BOYS »), se lance dans la fresque « historique », projet souvent casse-gueule.
Mais au contraire d’un Kechiche avec « LA VIE D’ADELE » – totalement surestimé et assez mauvais -, nous sommes confrontés à un joli film, émouvant et assez fin dans sa description de cette époque troublée par le scandale du sang contaminé et l’hypocrisie générale – politique comme pharmaceutique – vis-à-vis du V.I.H.
Joli film donc, MAIS seulement pendant 1 h 30 ou, ensuite, pendant l’heure restante (oui, 2 h 30 au compteur), on ne ressent plus rien comme si le réalisateur avait tout dit auparavant et que, maintenant, il était à sec, en dépit de comédiens charismatiques – surtout le dénommé Nahuel Perez Biscayart.
Tout en étant moins dythyrambique que mes collègues, qui lui prédisent la récompense ultime – chose qui pourrait se réaliser au vu du sujet traité et que c’est Almodovar le président – je reconnais qu’un prix serait mérité.
Mais pas l’Or, car ras-le-bol des palmes politiques.
D’autant que d’autres oeuvres proposées sont largement supérieures à ce « 120 BATTEMENTS PAR MINUTE ».
Wait and see…

 

07

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