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Cinéma

Y’A DU CINÉ DANS L’AIR ! – N° 102

THE NEON DEMON

de Nicolas Winding Refn (Elle Fanning, Jenna Malone, Keanu Reeves)

 

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La mode au cinéma, c’est relativement simple.
D’un côté, tous les biopics ou documentaires sur les grands créateurs d’hier et leur représentant d’aujourd’hui : les deux « SAINT LAURENT » – celui de Jalil Lespert (plus commercial) et celui de Bertrand Bonnello (plus cérébral) – relativement anecdotiques malgré les prestations de Pierre Niney et surtout celle de Gaspard Ulliel (au mimétisme étonnant), « COCO AVANT CHANNEL » d’Anne Fontaine qui voyait Audrey Tautou tentant de ressembler à la créatrice mythique, tout comme Anna Mouglalis s’y essayait également sous la caméra de Jan Kounen, « DIOR ET MOI » de Frédéric Tcheng…
De l’autre, tous ceux qui y travaillent ou gravitent autour, directrice de collection, journaliste, mannequin : « LE DIABLE S’HABILLE EN PRADA » avec Meryl Streep faisant et défaisant les tendances via son magazine, « LE NOUVEAU STAGIAIRE » où De Niro continue de sucrer les fraises, les hilarants « ZOOLANDER 1 et 2  » de Ben Stiller etc… sans oublier un film, injustement décrié et qui s’avère passionnant à décortiquer « SHOWGIRLS » de Paul Verhoeven, qui partage, en réussi, certains points communs avec celui dont nous allons parler maintenant.
Jesse, une jeune fille débarque à Los-Angeles et rêve de devenir mannequin. Connaissant une ascension fulgurante, sa beauté et sa jeunesse très vite provoquent des jalousies parmi ses collègues et rivales, prêtes à tout pour rester au sommet…
J’ai souvent défendu Refn.
Certes, pas eu besoin pour « DRIVE » unanimement salué par la critique et le public – alors que ce n’est pas son plus abouti.
Mais plutôt pour « VALHALA RISING – LE GUERRIER SILENCIEUX », magnifique et tellurique, pour « BRONSON », métaphore intense sur la création artistique, et surtout pour « ONLY GOD FORGIVES », géniale confrontation entre philosophie occidentale et orientale.
Déjà annoncé, il y a un an, qu’il serait prêt pour le festival de Cannes 2016, le suédois était fortement attendu avec ce « THE NEON DEMON », présenté comme promis sur la croisette en mai dernier et reparti bredouille – comme quoi George Miller et son jury ont eu au moins cette délicatesse de ne pas le récompenser, malgré leur palmarès grotesque.
Défenseur donc du bonhomme, mais présentement ce n’est vraiment pas possible.
Baignant son long métrage dans une esthétique qui ferait passer les pubs les plus criardes des eighties pour des modèles de sobriété et d’inventivité, le truffant de séquences interminables et d’une vacuité quasi-totale, proposant un fantastique indigne de Jean Rollin (Le Jean-Pierre Mocky du surnaturel, à qui l’on doit notamment « LE FRISSON DES VAMPIRES ») et en dépit d’Elle Fanning – Nicolas Winding Refn s’est perdu corps et âme dans un trip arty, consternant de prétention – citant sans jamais les comprendre De Palma, Argento et Ferrara.
Vous connaissez la fable du Boeuf et de la Grenouille ?

 

 

AMERICAN HERO

de Nick Love (Stephen Dorff, Eddie Griffin, Philipp-Michael Youmans)

 

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Melvin habite la Nouvelle-Orléans et, par la force de sa pensée, à la capacité de déplacer n’importe quel objet sur Terre. Le hic, c’est qu’il ne pense qu’à faire la bringue, boire des bières, fumer des joints et tirer son coup. Pourtant, Melvin voudrait bien revoir son fils que la justice lui interdit d’approcher. Son meilleur ami, Lucille, un noir sur une chaise roulante, en colère devant le gaspillage de ses possibilités hors du commun, va tenter de le responsabiliser…
Plus connu pour ses polars anglais assez nerveux et efficaces comme « THE SWEENEY » et surtout « OUTLAW » – tous inédits en salle en France – Nick Love change d’univers mais conserve le thème central à toute son oeuvre : l’amitié.
Si l’on peut penser à « HANCOCK » ou à « CHRONICLE » au premier abord, on se rend compte bien vite que « AMERICAN HERO » a une tonalité différente.
En utilisant comme procédé narratif une approche documentaire – voix off, interview des connaissances, du voisinage où habite Melvin – couplée à une facture technique dominée par l’usage de la caméra à l’épaule – pour rendre l’action plus vivant à l’écran -, notre britannique de service évite la débauche spectaculaire, parfois inhérente à ce type d’histoire, et fait dans l’intime avec pudeur et sensibilité.
Joli portrait de looser et bel hommage aux victimes post-Katrina, nous ne serions pas loin d’un immanquable si ce n’était un scénario qui tourne vite en rond et n’exploite jamais les enjeux et réflexions philosophiques (Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités) qu’il sous-tend.
Juste sympathique en l’état.
C’est déjà pas mal.

 

LA LÉGENDE DE BAAHUBALI : 1ÈRE PARTIE

de S.S Rajamouli (Prabhas, Tamannaah Bhatia, Rana Daggubati)

 

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Hollywood, vous ne jurez que par lui.
Bollywood, vous avez une idée.
Nollywood, l’Afrique (plus précisément le Niger)
Mais Kollywood ?
Ce pôle de l’industrie du cinoche indien, basé à Chennai, dont les métrages sont réalisés en tamoul, est un des des plus importants du cinéma indien (c’est une branche de Bollywwood).
Spécialisé dans les grosses productions populaires, voici une de ses dernières réalisations.
Dans un ancien royaume indien, une femme poursuivie par des soldats se sacrifie pour sauver son enfant, Shivudu. Celui-ci, recueilli par des villageois, grandi au pied d’une immense cascade. Malgré l’interdiction de sa mère adoptive, son rêve a toujours été de franchir cette frontière naturelle. Une étrange jeune fille lui apparaît un jour et l’invite à la suivre. Shivudu, hypnotisé, parvient enfin à escalader jusqu’au sommet. Là, il découvrira un monde nouveau, celui de ses origines, faits de guerres et de trahisons…
Dosant parfaitement les éléments chantés/dansés propres au 7e art de la patrie de Gandhi, tout comme la romance et les chorégraphies des combats (on se croirait par moment chez Tsui Hark) – pour plaire au public local mais également pour faciliter l’exportation – S.S Rajamouli, auteur du déjanté « EEGA » (un homme assassiné se réincarne en mouche pour se venger), livre un régal de blockbuster (40 millions de dollars), un des plus rentables de l’Histoire du pays.
En point d’orgue, une spectaculaire bataille contre une horde de barbares hirsutes et terrifiants.
Attention, la version proposée par le distributeur frenchie – et dans une combinaison de copie famélique – serait amputée d’une vingtaine de minutes par rapport à la version de 2 h 40 que l’on nous avait montré.
Encore un coup de la censure ?
Ah, les vaches.

 

 

ILLÉGITIME

de Adrian Sitaru (Adrien Titieni, Alina Grigore, Robi Urs)

 

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Je vous ai déjà touché deux mots de « SIERANEVADA » de Christi Puiu, la purge venant de Roumanie proposée lors de la récente compétition cannoise – qui sortira le 3 août (faudra rester sur la plage, plutôt que de perdre votre temps).
Sur un sujet similaire – le repas de famille où les rancoeurs éclatent – son compatriote « ILLÉGITIME » est lui une incontestable réussite.
Ue père, médecin, ayant dénoncé des avortements aux autorités sous l’ancien régime, provoque – avec cet aveu – la colère de ses quatre enfants, dont un frère et une soeur jumeaux qui s’aiment en secret et ont déjà eu des rapports charnels ensemble…
Entre comédiens poignants et au diapason, constat pertinent sur la nouvelle société de la Roumanie et opposition intergénérationnelle aboutie, Adrian Sitaru – au même titre que Cristian Mungiu et Calin Peter Netzer – prouve qu’ils ne sont vraiment pas fous ces ro(u)mains.
Désolé Obélix.

 

 

L’affiche de la semaine : « LO AND BEHOLD, REVERIES OF THE CONNECTED WORLD » de Werner Herzog

Simple, efficace, la composition graphique claque.
Venant d’un des réalisateurs les plus fantasques encore en activité, ce doc analysant notre dépendance à l’Internet et aux autres joies numériques, promet d’être terrifiant et instructif.
Faisons confiance à l’allemand.

 

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