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Cinéma

Y’A DU CINÉ DANS L’AIR ! – N° 63

LE 8 JUILLET

 

LES MINIONS (3D)

de Pierre Coffin et Kyle Balda (avec les voix de Sandra Bullock, Michael Keaton, Jon Hamm)

 

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« LES MINIONS », ce sont ces petites créatures qui ressemblent, en gros, à des capsules de Kinder à qui on aurait greffé de grands yeux – cerclés de lunettes d’aviateur – et affublé de bras, de mains, de jambes et doué de parole, du moins d’un charabia souvent incompréhensible.
Leur credo : servir docilement les êtres les plus méchants de la Terre, en faisant des gaffes malgré eux.
Nous avions fait leur connaissance dans les deux volets, assez formidables, de « MOI, MOCHE ET MÉCHANT » de Chris Renaud et Pierre Coffin, où Gru, leur maître, avait quelques difficultés à asseoir sa suprématie.
Le succès ayant été au rendez-vous, et vu le potentiel affectif, on décida rapidement de leur consacrer un film à part entière.
Celui-ci, une des sorties estivales les plus attendues, est désormais visible dans les salles.
Depuis la nuit des temps, les minions existent. Tous les grandes figures du mal les ont eu comme employés. Mais ayant épuisé le stock des chefs possibles (d’un tyrannosaure jusqu’à Napoléon), ils décident, déprimés, de se retirer du monde, et de vivre en vase clos dans une grotte en Antarctique. Une centaine d’années s’écoule. Lassés de la situation, trois d’entre eux, Kévin, Stuart et Bob partent alors rechercher un nouveau guide malfaisant à seconder. Leurs pérégrinations vont les conduire en Angleterre, auprès de la redoutable Scarlet Overkill. Nous sommes en 1968…
Coffin, animateur talentueux, venant des Gobelins, pépinière de l’animation française, se retrouve aux manettes avec, cette fois, Kyle Balda, un américain ayant co-dirigé « LE LORAX », et supervisé les effets spéciaux de « JUMANJI » et ceux de « TOY STORY 2 ».
Dès le générique, le ton est donné : une barre de rires immédiate.
Inventif, minutieux (le « Swinging London » est impeccablement reconstitué), référencé (les allusions aux « JAMES BOND » et show télé d’espionnage ne manquent pas, sans oublier « GHOSTBUSTERS »), bénéficiant d’une bande son où tous les standards de l’époque (des Who aux Beatles, en passant par les Kinks et Donovan) collent bien à l’action, un « spin-off » (série dérivée) réussi où le must reste notre trio jaunâtre.
En effet, complémentaires, incarnant chacun une personnalité bien définie, Stuart, Bob et Kévin, par leurs attitudes, leurs agissements et leur expression favorite « BANANA » (privilégier la VO si possible), renvoient à la part d’enfance qui sommeille en chacun de nous et rendent hommage aux troupes comiques hollywoodiennes des années 40-5O, telles les « Marx Brothers » et autres « 3 Stooges ».
Ecrasant tout sur leur passage – au détriment du caractère de Scarlet Overkill, un peu fade et seul point faible ici -, ces minions sont charmants.

 

 

AMY

de Asif Kapadia (Amy Winehouse, Mark Ronson, Salaam Remi)

 

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Nombre d’artistes de la musique se sont éteints à l’âge de 27 ans, que ce soit Robert Johnson, Brian Jones, Jim Morrison, Janis Joplin, Jimmy Hendrix, Kurt Cobain et, plus récemment, Amy Winehouse.
Cette dernière s’est vue consacrée un documentaire présenté en Séance de Minuit lors du dernier Festival de Cannes.
Réalisé par Asif Kapadia – précédemment responsable de « SENNA », doc passionnant sur le champion du monde brésilien de F1 – nous assistons à l’émergence d’une des plus fascinantes chanteuses de l’histoire, l’égale des Billie Holliday et Sarah Vaughan, tant par le talent que par le destin, son succès puis sa déchéance.
Articulé autour des paroles des différents tubes (« Back to Black », l’imparable « Rehab », « Stronger than me »), agrémenté de témoignages, d’images d’archives soigneusement choisies – révélatrices, évitant toute hagiographie bête – et construit un peu comme une enquête policière, « AMY » brosse le profil flamboyant d’une star angoissée, débordante de vitalité mais trop influençable et fragile psychologiquement.
Une fillette qui se rêvait princesse, le devint et retourna à l’état de Cendrillon, errant dans les coeurs pour l’éternité…

 

 

INSIDIOUS : CHAPITRE 3

de Leigh Whannell (Lin Shaye, Dermoy Mulroney, Stefanie Scott)

 

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Après avoir apporté un nouveau souffle dans le genre horrifique avec la saga des « SAW », James Wan, via « INSIDIOUS », voulut réaliser le métrage le plus terrifiant qui soit.
Pour ce faire, il narra les aventures d’une famille venant de s’installer dans une maison et dont l’ainé tombait rapidement dans le coma. Bientôt, leur habitation devint l’objet de phénomènes paranormaux et ils durent appelé une médium pour résoudre le problème.
Plutôt efficace et marchant au box-office, une suite fut alors mise en chantier, s’avérant moins convaincante.
Ce « CHAPITRE 3 » se déroule avant l’original.
Quinn Brenner, une adolescente persuadée que sa défunte mère essaie de rentrer en contact avec elle, va consulter Elise, une spirite qui, depuis qu’une tragédie lui est arrivée des années auparavant, se refuse à utiliser de nouveau son don. Devant l’insistance du père de l’adolescente, elle accepte finalement de convoquer les morts mais une entité démoniaque s’invite à la fête…
Leigh Whannell, acteur originaire du pays des kangourous, interprétant un des deux parapsychologues accompagnant Elise depuis le début du cycle, passe là derrière la caméra et signe une belle surprise.
Évitant au maximum le grand-guignol, au contraire de Wan (effectuant un caméo amusant), l’australien renoue avec les recettes éprouvées d’antan : une montée progressive de l’angoisse, une certaine épure – qui n’est pas, présentement, sans rappeler Jacques Tourneur (« LA FÉLINE ») – et un véritable respect du public.
Efficace.

 

 

MICROBE ET GASOIL

de Michel Gondry (Ange Dargent, Théophile Baquet, Diane Besnier)

 

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Théo Lenoir, dit « Gasoil », est déluré, inventif, bricoleur doué. Daniel Guéret, dit « Microbe » est timide, complexé par son look peu viril et plongé dans ses dessins. Tous deux collégiens, amis, ils décident à l’approche des grandes vacances de partie à l’aventure sur les routes de France. Pour cela, ils construisent un engin motorisé, croisement improbable entre une caravane et une cabane en bois. Puis, c’est le départ…
Je ne reviendrai pas sur la carrière inégale de Michel Gondry, capable d’alterner le pire (« THE WE AND THE I ») comme le meilleur (« SOYEZ SYMPAS, REMBOBINEZ ») mais force est de reconnaître qu’il sait insuffler de la tendresse quelque soit le projet.
Continuant l’exploration de son thème favori, la jeunesse, Gondry livre une jolie oeuvre en partie autobiographique – souvenir de son enfance à Versailles – où les deux protagonistes principaux sont un mélange de lui.
Entre gouaille, dialogues qui font mouche et un ton général anarcho-poétique, on se croirait revenu à l’époque bénie pour le septième art des années 70 où, dans l’Hexagone et ailleurs, on n’hésitait pas alors à tenter des choses décalées et pertinentes.
Mention spéciale à Ande Dargent et Théophile Baquet, comédiens non professionnels pas si éloignés dans l’osmose se dégageant à l’écran que Depardieu/Dewaere des « VALSEUSES ».
En revanche, les adultes (l’affreuse Audrey Tautou) sont insipides.
Un bon cru.

 

 

LE 15 JUILLET

 

LA ISLA MÍNIMA

de Alberto Rodriguez (Javier Gutiérrez, Raúl Arévalo, María Varod)

 

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Le cinéma espagnol contemporain, ce n’est pas qu’Alex de la Iglésia, Pedro Almodóvar, Alejandro Amenábar ou encore Bigas Luna.
C’est également une kyrielle de metteurs en scène, moins distribués mais parfois tout aussi digne d’intérêt.
Prenez Alberto Rodriguez.
Fasciné par les « eighties » et « nineties », il n’a de cesse d’étudier les moeurs de la péninsule ibérique à travers ces décennies : l’immigration (« LE COSTARD »), la délinquance (« LES 7 VIERGES »), l’adolescence (« AFTER »), l’autorité policière (« GROUPE D’ÉLITE »).
Avec « LA ISLA MÍNIMA », ayant remporté dix Goyas (l’équivalent de nos Césars) et des prix dans des festivals comme Beaune, il se concentre sur la ruralité.
En 1980, Juan et Pedro, des flics aux convictions opposées, sont envoyés dans une bourgade d’Andalousie suite à la disparition déclarée de deux jeunes filles, ayant déserté le domicile de leurs parents. Notre tandem d’hommes de loi se heurte au monde du silence. Quelques jours plus tard, on repêche le cadavres des fugueuses…
Dans une ambiance moite et tendue à la TRUE DETECTIVE, bénéficiant d’une splendide photo colorée et contrastée, ce thriller évoque « MEMORIES OF MURDER » de Bong Joon-ho (« THE HOST » pour son intrigue.
Mais, me direz-vous, ses modèles ne sont-ils pas trop écrasants ?
Non.
Grâce à son casting impeccable, Gutiérrez (« LA CHAMBRE DU FILS ») et Arévalo (« LES AMANTS PASSAGERS »), encore peu connus chez nous, en tête, Rodriguez aborde des questionnements moraux propres à la période post-franquiste qui berça le pays d’un avenir meilleur.
Relativisant cet « âge doré », il ne parvint cependant pas à totalement remporter la mise, faute de sous-intrigues ou de situations trop vite expédiées et pas assez développées.
Il n’empêche, ce polar social est hautement recommandable.

 

 

LA FEMME AU TABLEAU

de Simon Curtis (Helen Mirren, Ryan Reynolds, Daniel Brühl)

 

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Un avocat prometteur de Los Angeles fait la connaissance de Maria Altman, une septuagénaire, qui lui demande de l’aider à récupérer une des toiles les plus fameuses de Gustave Klimt – qui exécuta un portrait doré de sa propre tante – propriété de sa famille qui leur fût confisquée par les nazis et conservée depuis dans le plus grand musée d’Autriche. Acceptant finalement son offre, ensemble, ils attaquent le gouvernement en justice…
Inspiré d’une anecdote véridique, « LA FEMME AU TABLEAU » véhicule le gros défaut des précédentes oeuvres de Simon Curtis (« MY WEEK WITH MARILYN ») : un téléfilm de luxe souffrant cruellement d’inspiration, misant sur des acteurs confirmés mais en mode pépère.
Bof.

 

 

DER SAMURAI

de Till Kleinert (Michel Diercks, Pit Bukowski, Uwe Press)

 

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Dans un village reculé allemand, un loup sème l’effroi parmi les habitants. Mais Jakob, un gendarme fraichement formé, est persuadé qu’il s’agit d’autre chose…
Inclassable, fou, transgressif, ce drame fantastique iconoclaste est une merveille et marque la naissance d’un cinéaste à suivre de très très près, Till Kleinert.
Découvert lors de l’édition 2014 de Mauvais Genre, le festival de cinéma international de Tours – dont l’avenir est menacé – et remportant les récompenses suprêmes (jury et jury jeune), « DER SAMURAI » ne vous laissera pas indifférent !

 

Retour le 22 juillet avec un spécial DVDs pour la plage et quelques autres bricoles disponibles dans vos multiplexes préférés.

 

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