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Cinéma

Y’A DU CINÉ DANS L’AIR ! – N° 62

TALE OF TALES – LE CONTE DES CONTES

de Matteo Garrone (Salma Hayek, Toby Jones, Vincent Cassel)

 

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Les légendes que l’on raconte au coin du feu ont donné matière au cinéma.
On ne dénombre plus les adaptations, avec des acteurs de chair ou en animation, des récits de Charles Perrault, d’Andersen, des frères Grimm et les autres.
Citons, entre autres et parmi les réussites, « LA PETITE MARCHANDE D’ALLUMETTES » de Jean Renoir, « LA BELLE ET LA BÊTE » version Jean Cocteau, « LE PETIT POUCET » de Michel Boisrond avec Jean-Pierre Marielle en ogre terrifiant, la plupart des DISNEY classiques, et, récemment, « BIANCANEVES » de Pablo Berger, transposition muette, en noir et blanc, de BLANCHE-NEIGE dans l’Espagne des années 20 et le surprenant et caustique « INTO DE THE WOODS » de Rob Marshall.
Il y en aurait évidemment d’autres dont des italiennes (« LES AVENTURES DE PINOCCHIO » de Comencini).
Tiens la Botte, ça tombe bien vu qu’aujourd’hui débarque dans l’Hexagone « TALE OF TALES – LE CONTE DES CONTES » de Matteo Garrone, présenté en compétition officielle à Cannes en mai.
Trois Royaumes voisins. Un dirigé par un monarque libertin, un autre par un souverain captivé par un étrange animal, et le dernier par une impératrice désirant absolument connaitre les joies de la maternité. Autour d’eux, des sorcières et autres créatures vont venir troubler leurs desseins…
Tiré du « Pentamerone », recueil de contes populaires du à Giambattista Basile – publié dans la première moitié du XVIIe siècle – précurseur de ses suiveurs français et allemands, plus célèbres, la nouvelle réalisation de l’auteur de « GOMORRA » est quasi un OFNI (Objet Filmique Non Identifié).
Non pas par son propos mais par sa facture car à l’heure du tout numérique, morigéné parfois ici dans cette chronique, qu’il est plaisant de se trouver face à une co-production relativement confortable miser sur les artifices naturels et les effets spéciaux à l’ancienne (hommage particulier à Méliès).
Sifflé lors de sa projection presse sur la Croisette, nous étions peu à défendre l’objet en question, qui certes n’est pas exempt de défauts mais s’avère extrêmement réjouissant pour celles et ceux qui aiment l’Art en général.
Que ce soit le parti-pris esthétique, somptueux, qui convoque tout autant les tableaux de maîtres classiques que les gravures Hetzel – confère une impressionnante séquence sous-marine au début renvoyant à Jules Verne – saluons le gros travail de l’équipe déco dont certains membres ont participé à « LA PASSION DU CHRIST » de Mel Gibson, sans oublier la photo froide mais néanmoins glamour de Peter Suschitzky (collaborateur attitré de Cronemberg).
Certes, le côté parfois trop littéral de l’entreprise provoque quelques longueurs.
Le casting de luxe est au rendez-vous et fait le job : Salma Hayek assure particulièrement tout comme Toby Jones (bonné aux seconds rôles, interprétant souvent des fonctionnaires froids (« LA TAUPE ») ou personnage atypique (« INFAMOUS »)), John C.Reilly et même Vincent Cassel, proche du ridicule, se parodiant.
Rappelant la mythique série télé de fantasy, LA CAVERNE DE LA ROSE D’OR, du milieu des nineties, de Lamberto Bava (fils de), et le poids que le petit écran a longtemps fait subir à l’industrie transalpine en la formatant, « TALE OF TALES » est pareil à un plateau de fruits de mer : c’est rafraichissant, y’a de quoi manger mais tout n’est pas forcément bon.

 

 

TERMINATOR GENISYS (3D)

de Alan Taylor (Emilia Clarke, Arnold Schwarzenegger, Jason Clarke)

 

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La bande annonce n’était point folichonne.
Et puis, James Cameron a adoubé ce cinquième volet en déclarant qu’il était fan du boulot effectué.
Alors ?
En 2029, John Connor, héros et leader de la résistance des hommes face aux machines parvient avec ses troupes à détruire Skynet, l’ordinateur intelligent responsable de la guerre. Problème, ce dernier a eu le temps d’envoyer un Terminator dans le passé pour aller tuer sa mère, Sarah Connor. Pour tenter de la sauver, son ami et fidèle bras droit, le sergent Kyle se lance à la poursuite du robot tueur mais lors de son voyage pour remonter le temps, tout ne se passe pas comme prévu et il se retrouve certes en 1984 mais certaines choses ont changé…
Après un opus 3, « LE SOULÈVEMENT DES MACHINES » et un 4, « RENAISSANCE », très inégaux mais comportant des aspects intéressants, Alan Taylor (l’auteur du médiocre « THOR : LE MONDE DES TÉNÈBRES ») signe un blockbuster visuellement soigné et à l’action efficace.
Le hic, une fois encore, est un scénario aux enjeux d’une maigreur affligeante, faisant fi des préoccupations de l’oeuvre originelle du papa d’« AVATAR ».
Ici, rien de neuf sous le soleil même sur le thème des paradoxes temporels ((re)voyez plutôt à ce sujet, l’excellent « LOOPER » de Rian Johnson).
Des incohérences peuvent être relevées telle la robustesse du vieux modèle qu’incarne Arnold face aux nouveaux prototypes.
Malgré cela, on sent la sincérité de coller à un univers qui révolutionna alors son monde.
Les répliques cultes sont toutes là et Schwarzie, hormis quelques redondances humoristiques, reste le T-800 que l’on connait, Emilia Clarke, échappée de GAME OF THRONES, est une Sarah Connor crédible.
Bilan, « TERMINATOR GENISYS », censé débuter une nouvelle trilogie, n’est pas désagréable à suivre mais demeure sans âme et relève de l’anecdote.

 

 

LOVE & MERCY

de Bill Polhad (John Cusack, Paul Dano, Elisabeth Banks)

 

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Les Beach Boys, on connait tous : « I GET AROUND », »TODAY! », « WOULDN’T IT BE NICE », « GOOD VIBRATIONS »…
Ah ces voix perchées, mélodiques, ces harmonies sur lesquelles nous avons tant fredonné.
La tête pensante, le « cerveau » du groupe, c’est Brian Wilson, considéré à juste titre comme un des génie de l’Histoire de la musique, au même titre, pour ma part, que Beethoven.
« LOVE & MERCY » raconte son histoire et l’on suit le compositeur de ces années noires, dépressives (John Cusack, impérial), complètement sous la coupe d’un médecin tyrannique et profiteur et les années de la splendeur (Paul Dano, merveilleux).
Je pourrais vous en faire des tartines dessus mais sachez qu’il est de ces drames qui vous marquent à un instant donné, qui vous transportent, qui vous émeuvent comme rarement, qui regorgent d’intelligence et d’humanité.
En voici un, précieux.
Ne le manquez sous aucun prétexte.

 

 

FANTASIA

de Wang Chao (Ruijie Hu, Su Su, Xu Zhang)

 

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Dans une ville industrielle chinoise, le père d’une famille, bossant dans une usine, est atteint de leucémie. Commence alors, pour le reste de la tribu, à gérer cela et à continuer de vivre : la mère demande à ses parents de lui prêter de l’argent pour le traitement médical, la fille devient hôtesse dans des bars de nuit et le garçon, lui, ne rêve que d’évasion…
Cinéaste poétique, Wang Chao (« VOITURE DE LUXE »), une fois encore sélectionné à un Certain Regard, en 2014, avec ce « FANTASIA » livre un joli métrage teinté d’autobiographie qui, malheureusement, se délite vers la fin de façon trop brusque, comme expédié.

 

 

L’affiche de la semaine : « THE GREEN INFERNO » de Eli Roth

 

Eli Roth, le comparse de Tarantino, creuse son sillon et ne laisse pas indifférent, comme sa vision de l’Europe de l’Est dans le surestimé « HOSTEL ».
Là, avec « THE GREEN INFERNO », il tente de ressusciter le « film de cannibales » en narrant l’expédition d’un groupe d’activistes new-yorkais au coeur de l’Amazonie qui va se retrouver au prise avec un peuple aux moeurs particulières.
Pour avoir déjà pu voir la chose, sachez que le poster annonce une certaine couleur mais que le résultat est sujet à débat.
On en reparle fin septembre.

 

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La fois prochaine, quelques sorties salles réjouissantes et pas mal de DVD à mater sur la plage.

 

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