Quel chemin pour Marion la Tourangelle, ancienne élève des beaux-arts (tout en s’initiant au chant et au piano). Quand je l’avais vue la première fois, fragile devant les boucles de son synthé, c’était dans le garage de Pascal Robert, un des tout premiers concerts de poche organisés par Xavier Selva. A l’époque j’avais écrit : « petit moineau deviendra grand ». C’était l’évidence, en écoutant ses performances, que la miss allait s’envoler… Des concerts un peu partout (bien qu’elle doive refuser des dates, pour reposer sa voix, abîmée de naissance), les Francos, le Printemps (pour la 2ème fois), un long séjour à Londres (« c’était assez violent de me retrouver seule là-bas »), des rencontres musicales tout azimut, des collaborations prestigieuses comme celle de Thomas Poli sur son premier album, Keep This Moment Alive, sorti en mars dernier. Un exercice difficile que de figer les boucles, toujours en mutation, et de ramener la performance à un CD. Mais pas de grosse tête pour autant. Mesparrow sourit lorsque j’évoque le concert de poche, cite souvent Tours pour sa jeune scène musicale riche et foisonnante et ses copains comme Piano Chat. Marion la bosseuse n’a pas l’impression d’avoir trimé et face au feu médiatique, elle est partagée entre « le plaisir et la peur ». « Mais pour mon prochain album je changerai, je continuerai de me mettre en danger ». Et elle fourmille de projets : bosser avec l’IRCAM, partir à l’étranger « pour me nourrir » en piochant dans les musiques du monde, comme les chants incas, qu’elle vient de découvrir et qui la fascinent. Au 22, elle a embarqué le public dans son univers. Poétique, envoûtant. Cet été, Mesparrow sera aux Vieilles Charrues, aux Eurocks de Belfort, à Montréal, à la Réunion. On n’a pas fini d’entendre parler d’elle…
Mesparrow – Next Bored Generation
Mesparrow – Teaser – I Don’t Want To Grow Up