AU NOM DU FILS - photo
Cinéma

Y’A DU CINÉ DANS L’AIR ! – N° 11

AU NOM DU FILS

de Vincent Lannoo (Astrid Whettnall, Achille Ridolfi, Philippe Nahon)

 

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A ce qu’il paraît, la France est le pays des libertés.
Merci la Marseillaise.
« Mais peut-on, en ce cas, m’expliquer pourquoi le nouveau long-métrage de Vincent Lannoo, «AU NOM DU FILS» a failli être purement et simplement interdit en France et ne sort in fine que dans 25 copies (autant dire que dalle)», demande, énervé, le fidèle lecteur de cette rubrique cinéphile hebdomadaire à succès ?
Le sujet.
Ecoutez plutôt.
Elizabeth, fervente catholique et mère de famille bien sous tout rapport, anime sur radio Espoir Chrétien une émission où les auditeurs peuvent poser des questions. A la demande du diocèse, elle accueille dans sa demeure le père Achille pour un long séjour. Dès lors, sa vie bascule : son mari meurt dans un accident lors d’une chasse très particulière et son fils Jean-Charles est victime d’attouchements de la part du religieux résidant chez elle…
C’est la succession de scandales de pédophilie au sein de l’ Eglise qui donna au réalisateur belge de «VAMPIRES» l’idée de faire une comédie et une comédie plutôt réussie dans son ensemble.
La charge anticléricale est incarnée par Astrid Whettnall, régulière de l’univers frondeur du cinéaste, ici se transformant progressivement en ange exterminateur des coupables portant soutane et se vengeant d’une manière qui n’est pas sans rappeler celle parfois utilisée par Dupontel dans ses premières oeuvres, les meilleures.
Humour noir au menu, idées Monthy-Pythoniennes telles celle des commandos extrémistes de la forêt mais présence également d’une bonne dose de gravité et de tendresse à l’égard de son personnage féminin, émouvant en dépit de ses incartades sanglantes. Achille Ridolfi, en fauteur de troubles, est très bien et Philippe Nahon, en responsable diocésain, impeccable.
Malgré un très léger passage à vide dans sa seconde moitié, voici une oeuvre fort sympathique, évitant un maximum d’enfoncer des portes ouvertes. Hélas, cela ne l’a pas empêchée, via la pression d’un groupe de cathos intégristes, de connaître les foudres d’une certaine (auto)-censure des exploitants de salles (crainte des bombes comme avec Scorsese), limitant drastiquement sa distribution dans l’Hexagone.
Que fait la police ?

 

 

SABOTAGE

de David Ayer (Arnold Schwarzenegger, Sam Worthington, Olivia Williams)

 

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Trois ans déjà que Governator a quitté son poste de Californie et fait resaillir ses biceps sous les spotlights.
Ou du moins ce qu’il en reste.
Car tant son bilan politique que son come-back dans le business, force est de reconnaître que ce n’est pas bien folichon : «EXPENDABLES 2 : MISSION SPECIALE», le nullissime «DERNIER REMPART» pourtant signé Kim Jee-woon («J’AI RENCONTRE LE DIABLE», «A BITTERSWEET LIFE» !) et «EVASION». Trois productions où notre colosse est du côté de la loi.
Vous en voulez encore ? Ok.
Voici donc «SABOTAGE».
John Warthon (Schwarzie), dit «Breacher», est un agent respecté et une légende dans la lutte anti-drogue. Avec son équipe d’élite, il prend d’assaut le repaire d’un dangereux cartel et le détruit, sans au préalable avoir dérobé et caché 10 millions de dollars pour les vieux jours de tous. Le hic, c’est qu’au moment de récupérer le butin, l’argent a disparu. Bientôt les membres de sa team meurent les uns après les autres…
Derrière la caméra, David Ayer, déjà responsable du bon «AU BOUT DE LA NUIT» sur un scénario d’Ellroy et du surestimé «END OF WATCH», en dépit d’un dernier quart d’heure démentiel, livre un thriller décevant à plus d’un titre.
D’abord des effets de style et une façon de cadrer les scènes d’action usés jusqu’à la corde (séries télé oblige), ensuite un script laborieux pour une résolution à la Scoubidou qui ferait pleurer Sammy de honte et enfin un jeu d’acteurs, non, pas de jeu d’acteurs en fin de compte.
«SABOTAGE», un film qui n’a jamais aussi bien porté son nom.

 

 

THE BABY

de Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett (Zach Gilford, Allison Miller, Robert Belushi)

 

THE BABY

 

Bon, on va la faire courte.
Connu sous le nom de «Radio Silence», un collectif de jeunes réalisateurs (l’inégal V/H/S), a conçu «THE BABY» comme le film somme de tout ce courant de «found-footage» façon «PARANORMAL ACTIVITY» ressuscitant tant bien que mal (surtout mal) le fondateur et incontournable «ROSEMARY’S BABY» de Polanski.
Suite à un voyage de noces en République Dominicaine, une jeune mariée se retrouve mystérieusement enceinte. Le futur papa décide alors devant cette joie inattendue d’immortaliser toute la grossesse avec une caméra. Evidemment, d’étranges évènements surviennent…
Rien de neuf.
Aucun intérêt.
On vous l’avait dit, courte.

 

 

 

Le DVD de la semaine : «LA PLANETE DES HOMMES PERDUS»

d’Antonio Margheriti chez Artus Films.

 

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Ce n’est pas la première ni la dernière fois que nous parlerons d’ARTUS FILMS qui aime à butiner de genre populaire en genre populaire pour notre plus grand bonheur.
Cette fois, l’éditeur fait dans la science-fiction d’antan avec sa nouvelle collection très justement intitulée «SF VINTAGE». Trois titres. Un russe, «LA PLANETE DES TEMPETES» de Pavel Klushantsev où des cosmonautes débarquent sur une Vénus de pacotille follement inventive, et deux italiens, «LA PLANETE DES VAMPIRES» de Mario Bava, qui inspira Ridley Scott pour son «ALIEN», space-opéra déjà édité par Studio Canal mais depuis longtemps introuvable suite à des problèmes de droits, et «LA PLANETE (décidément !) DES VAMPIRES» dont je vais vous parler maintenant.
Alors qu’une météorite s’approche dangereusement de la Terre, un scientifique reconnu mais exilé au bout du monde, le professeur Benson, alerte les hautes autorités sur la nature même de cet objet qui ne serait pas ce qu’il semble être. Mais ces dernières, refusant de l’écouter, décident de détruire cet astéroïde à l’aide de missiles…
Derrière le pseudonyme d’Anthony M. Dawson se cache Antonio Margheriti, grand nom du cinéma bis transalpin, bricoleur de génie d’effets spéciaux et maquettes, ce qui lui permit notamment de se faire remarquer par Stanley Kubrick qui lui demanda des conseils pour «2001». Puis il débuta en tant que metteur en scène en 1960, oeuvra avec délice dans tous les courants en donnant d’authentiques perles. Citons juste pour mémoire, dans l’horreur gothique, «DANSE MACABRE» avec Barbara Steele et «LA VIERGE DE NUREMBERG» avec Christopher Lee, dans le péplum «URSUS, LA TERREUR DES KIRGHIZ» et dans le western «ET LE VENT APPORTA LA VIOLENCE» avec Klaus Kinski, tout vêtu de rouge.
Outre, dans des rôles secondaires, Umberto Orsini et Giuliano Gemma, la star ici c’est l’immense Claude Rains, qui brilla tant au théâtre qu’à l’écran et dont la carrière serait trop longue à aborder ici. Sachez juste que ce soit dans «CASABLANCA» de Curtiz, «LES ENCHAINES» d’Hitchcock, le méconnu mais superbe «LE DEFUNT RECALCITRANT» d’Alexander Hall ou «LE FANTOME DE L’OPERA» d’Arthur Lubin (peut-être bien ma version préférée du roman de Gaston Leroux), il vole pratiquement la vedette à tous les autres juste en s’exprimant.
Là, en fin de carrière (nous sommes en 62, il mourra en 67), il s’en donne à coeur joie en cabotinant dans la peau de ce vieil scientifique original, blasé mais en même temps lucide des contraintes hiérarchiques empêchant l’individu subalterne de s’exprimer librement. Autre intérêt de cette épatante production, le curieux message écolo-philosophique qui se dégage au fur et à mesure du déroulement de l’intrigue.
Belle copie et bonus pas trop inintéressant ce coup-ci de l’habituel Alain Petit.
Mais plongez maintenant au coeur de cette planète en perdition et vous découvrirez alors que Michael Bay et son «ARMAGEDDON» lui doivent beaucoup.

 

LA PLANETE DES HOMMES PERDUS

 

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2 comments on "Y’A DU CINÉ DANS L’AIR ! – N° 11"

  1. Baron Mundus sur

    Au nom du fils : à voir clairement !! Merci M. Mauvais Genre !

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