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Cinéma

Y’A DU CINÉ DANS L’AIR ! – N° 35

HUNGER GAMES, LA REVOLTE – 1ère partie

de Francis Lawrence (Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson, Liam Hemsworth)

 

HUNGER GAMES
Une capitale dominant la nation de Panem.
Un président, Snow (Donald Sutherland), règnant d’une main de fer.
Douze districts envoyant un garçon et une fille concourir à des jeux mortels.
A la fin, il ne peut en rester qu’un.
Une adolescente de 16 ans, Katniss Everdeen, prenant la place de sa soeur dans la compétition.
Ça, c’était dans le premier épisode de « HUNGER GAMES », honnête, dû à Gary Ross (l’oublié mais délicieux « PLEASANTVILLE »).
La jeune tête brûlée a remporté les jeux avec son partenaire Peeta.
Partant faire la tournée de la Victoire, elle sent que la révolte gronde.
De nouveaux jeux approchant, soi-disant révolutionnaires.
Une noirceur bienvenue.
« L’EMBRASEMENT », la suite, supérieure, était mise en scène par Francis Lawrence (« CONSTANTINE », très sympathique).
Avec « LA REVOLTE », il récidive.
Katniss, échappée du Capitol, devient le symbole de la rébellion tandis que Peeta a été fait prisonnier.
Le District 13, QG de la résistance et son chef, interprété par Julianne Moore.
La lutte éternelle du bien et du mal se poursuit.
Des combats qui ne pardonneront pas.
Toujours du suspense, de l’action, mais pas de sexe, jamais.
Un ton plus adulte qui fait plaisir.
Des enjeux psychologiques calibrés mais parfaitement sûrs.
Une conclusion imminente.
Une Jennifer Lawrence toujours intense.
Un sous-texte éminemment politique.
Des explosions.
Un poil de subversion.
Des dialogues parfois cucul la praline.
Une chanson.
Quelques situations prévisibles.
De la sincérité.
Un premier volet, somme toute, qui ne décevra pas les fans.
Et les autres ?
Qu’ils essaient…

 

 

PUZZLE

de Paul Haggis (Liam Neeson, Mila Kunis, Adrien Brody)

 

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Un écrivain à succès, Michael (Neeson) planche sur ses nouveaux écrits, dans un palace parisien. Scott (Brody), businessman à la moralité douteuse, en Italie pour dérober les modèles des grand couturiers, rencontre Monika, une Tzigane. A New-York, Julia (Kunis) , ancienne actrice de série télé, tente désespérément d’obtenir la garde son fils de 6 ans. Tous trois sont unis par un lien…
Paul Haggis s’est révélé en 2004 avec « COLLISION », usant déjà d’un scénario à tiroirs, un peu facile mais à la mécanique bien huilée.
Depuis, il s’était tourné vers un classicisme narratif avec « DANS LA VALLE D’ELAH ».
Avec « PUZZLE », il récidive dans le domaine «alambiqué» où durant une grosse part, on assiste donc à un trio d’histoires, d’attachements divers, pénalisé par les prestations forcées de certains des comédiens, Mila Kunis en tête, peu crédible.
Heureusement qu’Adrien Brody et Liam Neeson assurent respectivement, le segment avec le dernier étant le plus prenant. En effet, le tandem qu’il compose avec la sublime Olivia Wilde (le formidable « TRON – L’HERITAGE »), incarnant sa maîtresse et muse est pétri de charme.
La force de ce « PUZZLE », outre sa durée excessive (2h17) passant relativement bien, est de volontairement provoquer un attachement variable de la part du spectateur devant ce qui se déroule sous ses yeux, avant de le surprendre avec une résolution imparable, occasionnant une relecture totale de l’ensemble.
Risqué mais réussi.

 

 

LES OPPORTUNISTES

de Paolo Virzi (Valéria Bruni Tedeschi, Fabrizio Bentivoglio, Valeria Golino)

 

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Le septième art italien a repris de la vigueur depuis quelque temps déjà.
Merci Paolo Sorrentino, Matteo Garrone et consorts.
Alors que la semaine prochaine sort le singulier « L’INCOMPRISE » d’Asia Argento, qu’en est-il du nouveau long métrage de Paolo Virzi, « LES OPPORTUNISTES », en salle aujourd’hui ?
A côté du lac de Côme, deux familles se fréquentent par le biais de leurs enfants, amoureux. L’une, les Bernaschi, sont des gens d’affaires richissimes. L’autre, les Ossola, séparés, travaillent dans une agence immobilière. Un accident va brusquement changer les choses…
Reprenant ses thèmes fétiches – les différences sociales, les liens familiaux, l’adolescence – et en transposant des éléments de l’intrigue du bouquin américain de Stephen Amidon pour l’Europe, Virzi (« LA PRIMA COSA BELLA ») propose un vibrant hommage à l’âge d’or de la comédie corrosive transalpine des années 70 tout en l’actualisant.
Par le truchement du personnage de Dino Ossola, campé de façon savoureuse par Fabrizio Bentivoglio, avatar moderne de Nino Manfredi, bouffon grotesque et tragique, tout comme la plupart des autres caractères, nous est offerte une pertinente radiographie contemporaine de la botte, déliquescente, en proie à la crise qui favorisa certains et en destitua tout autant.
Usant d’une narration entremêlée mais fluide, voici un joli représentant de la vitalité de l’industrie cinématographique du pays de Matteo Renzi.
Scola et Risi, d’où ils sont, doivent apprécier.

 

 

EDEN

de Mia Hansen-Løve (Félix de Givry, Pauline Etienne, Vincent Macaigne)

 

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Depuis 2009, Mia Hansen-Løve est devenue la compagne d’Olivier Assayas dont on connaît l’amour immodéré pour la musique.
Peut-être cela a-t-il déteint car voici qu’elle se tente une chronique intimiste sur cette fameuse « French Touch » que le monde entier nous envie.
Nous sommes en 1992, à Paris et l’électro française est sur le point d’exploser. Paul, un DJ, crée, avec son meilleur ami, un duo, « Cheers ». Ecumant le milieu de la nuit, il ne tarde pas à goûter au délice de la célébrité et se hasarde sentimentalement…
A l’instar de ses métrages précédents (« LE PERE DE MES ENFANTS », « UN AMOUR DE JEUNESSE »), Hansen- Løve ne parvient pas à tenir la distance.
En dépit d’une évidente sincérité, d’un début immersif, d’une photo soignée, du charisme de Félix de Givry, de la frêle Pauline Etienne et de Vincent Macaigne, lunatique et rigolo, on a du mal à embarquer dans ce périple.
La faute à une direction d’acteurs légèrement décalée, style Rohmer, qui nuit à l’identification et à une dilatation extrême de la temporalité, inutile et plombante.
Pourtant, tout est là, des Daft Punk (joués ici par Vincent Lacoste et Arnaud Azoulay) aux premières raves.
Le gros souci de cet «EDEN» est d’avoir le cul entre deux chaises, hésitant entre peinture globale d’une génération exceptionnelle et trajectoire individuelle et douloureuse.
Quelques frissons, cependant, lorsque retentit l’imparable VERIDIS QUO.

 

 

Le DVD de la semaine : « L’ATTAQUE DURA SEPT JOURS »

de Andrew Marton / 20th CENTURY FOX

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Il est souvent bon qu’une grande compagnie s’intéresse à son fond de catalogue car, en général, cela permet l’exhumation de «classiques» méconnus et autres raretés, souvent dignes d’intérêt.
La 20th CENTURY FOX, depuis un an, via sa nouvelle collection « HOLLYWOOD LEGENDS » (déjà trente titres de dispo) fait peu d’erreurs en éditant des oeuvres éclectiques, d’époques différentes, en noir et blanc ou en couleur et toutes intéressantes à (re)découvrir, ce qui n’est pas si fréquent que cela.
D’ordinaire, nous avons à boire et à manger et il faut fouiller pour être rassasié.
Ici, saluons la cohérence d’édition de cette maison mythique.
Dans la dernière salve, nous avons eu droit à « FEMME OU MAITRESSE » d’Otto Preminger, fort belle comédie dramatique autour d’une femme hésitant entre un avocat et un militaire. L’héroïne c’est Joan Crawford, l’homme de loi, Henry Fonda et le combattant, Dana Andrews. Tous parfaits. A noter qu’il s’agit de l’adaptation d’un roman d’Elizabeth Janeway, chantre d’un certain féminisme et à qui l’on doit le nom du capitaine de la meilleure série télé STAR TREK, après l’original des «sixties» : VOYAGER.
« QUINTET » (1979), seule incursion de Robert Altman (« MASH »…) dans la science-fiction, décrit une terre post-apocalyptique, ravagée par une ère glacière où un chasseur de phoques, Essex (Paul Newman) rejoint la «ville» de son enfance et découvre que les habitants s’adonnent à un jeu mystérieux et mortel pour survivre. Un peu lent à se mettre en place, une tension s’installe néanmoins, faite d’étrangeté et de décalage. Composée d’éléments rappelant, par moment, les bandes dessinées ARMALITE 16 et BALLADE AU BOUT DU MONDE, cette curiosité, tournée au Canada, bénéficie d’un casting cinq étoiles puisqu’outre l’éternel « Luke la main froide », on y retrouve Vittorio Gassman, Bibi Andersson, Brigitte Fossey et Fernando Rey !

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Alexander Mackendrick n’est pas que l’auteur génial de « TUEURS DE DAMES » ou du « GRAND CHANTAGE ». Il a aussi à son actif un des plus beaux films de pirates qui soit, et également grand film sur l’enfance, « CYCLONE A LA JAMAÏQUE », délivré dans une admirable copie (comme pour l’ensemble des dvd proposés). Certes amputé par les producteurs, cela reste une merveille.
Le chef-d’oeuvre absolu de cette sélection est « L’ATTAQUE DURA SEPT JOURS », datant de 1964.
Durant la Seconde Guerre mondiale, sur l’île de Guadalcanal, un commando de marines doit prendre une colline tenue depuis des semaines par les Japonais. Cet objectif, d’une haute valeur stratégique, ne se fera pas sans dégâts et révélera, plus particulièrement, un soldat, Doll…
Adaptant un ouvrage de l’excellent James Jones, qui inspira plus d’une fois le grand écran (« TANT QU’IL Y AURA DES HOMMES »), Andrew Marton signe une splendeur, tant visuelle que thématique. En version originale, « THE THIN RED LINE » connut une seconde vision, plus tardive, par Terrence Malick via « LA LIGNE ROUGE » (son dernier must).
Là où Malick faisait plus acte de contemplation et de méditation, Marton, lui, mêle habilement aliénation psychologique de l’être humain et absurdité du conflit.
Epaulé par la prestation habitée de Keir Dullea (le Dave de « 2001, L’ODYSSEE DE L’ESPACE »), troublant et inquiétant et un sens précis du découpage de l’action, d’une redoutable efficacité – les morceaux de bravoure sont nombreux – « L’ATTAQUE DURA SEPT JOURS » se hisse au niveau des incontournables du genre tels « FEAR AND DESIRE » de Kubrick ou « RETOUR AUX PHILIPPINES » d’Edward Dmytryk.
On n’en attendait pas moins de la part du concepteur et réalisateur de la spectaculaire course de chars du « BEN-HUR » avec Charlton Heston et d’autres pépites sur lesquelles je reviendrai ultérieurement, si vous êtes poli envers vos proches.

 

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