Cinéma

Y’A DU CINÉ DANS L’AIR ! – N°128

EVERYBODY KNOWS (Compétition Officielle) (en salle aujourd’hui)

de Asghar Farhadi (Penélope Cruz, Javier Bardem, Ricardo Darín)

Asghar Fahradi est le chef de file d’une nouvelle génération de cinéastes iraniens ayant émergé depuis une dizaine d’année et succédant progressivement à leurs glorieux années comme le regretté Abbas Kiarostiami et le toujours actif Jafar Panahi – dont le dernier opus « 3 VISAGES » sera également projeté en compét’.
C’est réellement en 2011 avec « UNE SÉPARATION », drame saisissant bardé de prix – Ours d’Or à Berlin, César et Oscar du meilleur film étranger – que le sieur Asghar se fit connaître d’un plus large public.
Ensuite, il nous donna les nettement moins réussis « LE PASSÉ » avec Bérénice Béjo et Tahar Rahim se déchirant sur fond de divorce et « LE CLIENT », trop manipulateur pour être honnête, incompréhensiblement récompensé, en 2016, sur la croisette, à la fois du prix du meilleur scénario et de celui de l’interprétation masculine.
« EVERYBODY KNOWS » marque sa troisième participation en sélection et ouvre les hostilités de ce cru 2018.
A l’occasion du mariage de sa soeur, Laura – vivant en Argentine – revient avec ses enfants dans son village natal au coeur d’un vignoble espagnol, dirigé par Paco, son amour de jeunesse. Lors de la fête, un évènement inattendu et terrible va semer le trouble dans l’assistance et faite resurgir de vieilles rancoeurs…
Tout comme ses précédents films, notre persan de service use du même dispositif narratif : une réunion de plusieurs personnes – couple, famille, amants… – confrontée à un incident brutal qui aura des répercussions sur l’ensemble des protagonistes en question.
Bénéficiant du plus gros budget de sa carrière, et décidant enfin de sortir de son pays et se se tenter une aventure internationale, force est de constater qu’Asghar Farhadi ne convainc pas.

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Plusieurs éléments à cela.
Tout d’abord, la sensation d’une écriture trop mécanique, trop bien huilée ou qui se voudrait telle quelle, qui finit par enlever toute émotion et assécher les sentiments voulus par le réalisateur.
Ensuite, un scénario somme toute banal, sans grande originalité et dont le coup de théâtre principal – une révélation à propos de quelqu’un – trop prévisible, ne surprendra que les cancres au fond de la salle.
Enfin, une interprétation qui oscille entre l’anecdotique – la plupart des comédiens – le forcé et, à la longue, l’horripilant – Pénélope Cruz – et le correct – Javier Bardem, seul contre tous.
Bizarre, mais ce même film tourné en Iran, avec des acteurs du pays, passeraient mieux, tant par les dialogues – le rapport de Riccardo Darin à Dieu, par exemple, présentement peu crédible – que par le propos exposé.
L’exportation sied mal à Asghar qui propose un pseudo « FESTEN » ibérique, tourné et joué à la manière d’un épisode de CHÂTEAUVALLON.
Désolé Michel, mais non, nous n’irons pas tous au Farhadi…

 

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