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Cinéma

Y’A DU CINÉ DANS L’AIR ! – N° 104

TARZAN

de David Yates (Alexander Skarsgård, Margot Robbie, Samuel L. Jackson)

 

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En France, nous avons Alexandre Dumas.
Les anglo-saxons, eux, Edgar Rice Burroughs.
D’un côté comme de l’autre, un héros central, respectivement d’Artagnan et Tarzan.
Certes, d’autres personnages émaillent l’oeuvre de ces prodigieux écrivains.
Pour l’américain, ne pas occulter son CYCLE DE MARS, adapté en 2012 par Andrew Stanton avec un formidable « JOHN CARTER », mésestimé, échec flagrant au box office.
Regarder le film ou bien lisez cette saga fondatrice, car, en vérité », « STAR WARS » et « AVATAR » viennent de là.
Mais revenons au personnage le plus connu de Burroughs, l’homme singe et son fameux cri.
Ce dernier, crée en 1912 – outre des merveilles graphiques en bande dessinée sous les crayons de Foster, Hogarth, Jesse Marsh et Joe Kubert, entre autres – se vit offrir un destin cinématographique foisonnant, et ce dès 1918.
Peu d’adaptations notables sous le muet.
Il faut attendre 1932 et l’arrivée de Johnny Weissmuller, qui enfilera le slip en peau de bêtes à douze reprises, pour que le public se prenne de passion pour les aventures du justicier de la jungle.
Après divers culturistes dans le rôle titre, la sculpturale Bo Derek – en 1981 – incarne Jane, l’épouse de Tarzan dans une série B fauchée où elle n’est que le seul intérêt.
N’oublions pas notre Christophe Lambert national qui, avec « GREYSTOKE » en 84, fût une des meilleures incarnations du sauvage érudit, tout comme Rocco Siffredi, exhibant avec une joie non dissimulée son imposante banane devant la caméra de Joe d’Amato, grand nom du bis italien.
Côté animation, la version de Disney, pas mal, et – au milieu des années 70 – une géniale parodie franco-belge érotico-pornographique, « LA HONTE DE LA JUNGLE » de Picha.
Était-ce donc bien nécessaire d’entreprendre une nouvelle mouture vu l’historique brièvement évoqué ci-dessus ?

LEGEND OF TARZAN
1889. Le roi belge Leopold II envoie, au Congo, son homme de confiance, l’impitoyable Leon Rom, afin de mettre la main sur une importante mine de diamants pour renflouer les caisses du pays et ainsi s’accaparer l’état africain. À Londres, Tarzan, de retour à la civilisation, est redevenu Lord Greystoke et coule des jours paisibles auprès de sa femme. Mais les autorités britanniques, s’inquiétant de la situation, le convainc d’y retourner afin de contrer l’émissaire du plat pays…
Si j’avais vanté, picturalement parlant, la dernière version en date du « LIVRE DE LA JUNGLE », difficile d’être aussi laudatif ici.
Certes certains plans larges rendent justice à la beauté des paysages, mais la numérisation des animaux présentement n’est pas toujours de qualité (surtout après la réussite en la matière du film de Jon favreau).
Attention, cela reste plus que correct techniquement parlant, mais aucune inventivité louable.
Le plus gros défaut de ce blockbuster reste son incapacité quasi-totale à passionner.
Pourtant quelques brefs flashbacks centrés sur le passé de Tarzan (la disparition de ses parents, son apprentissage avec les bêtes) ne sont pas dénuées d’intérêt pour expliquer sa psychologie au moment où se déroule l’action.
Cependant, cela dure 10 mn en tout et pour tout, et éparpillé ci et là sans soucis de cohérence – fort dommageable car Alexander Skarsgård (enfin échappé de TRUE BLOOD) est plus qu’acceptable en Tarzan.
Margot Robbie est une Jane correcte.
Enfin, dans la famille du méchant d’opérette, je voudrais l’habituel Christoph Waltz, ridicule en mode minimaliste, qui cachetonne tout comme Samuel L.Jackson, inutile et lourdingue en « comique » de service.
On passera sur le message anticolonialiste fade et inodore.
Bref, David Yates, réalisateur des quatre ultimes « HARRY POTTER », n’en a manifestement rien eu à foutre.
Ça tombe bien, nous aussi.

 

 

TRUMAN

de Cesc Gay (Ricardo Darin, Javier Càmara, Dolores Fonzi)

 

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Tomas, vivant au canada, apprend que son ami Julian, résidant lui à Madrid, est gravement malade. Il décide de lui rendre visite afin de lui apporter tout le réconfort qu’il peut. À son arrivée, il fait la connaissance de Truman, le chien fidèle de Julian. Entre souvenirs et regrets, les deux hommes vont connaitre des moments émouvants…
Oups, que n’ai-je écrit ?
Des moments émouvants ?
Ben justement, le hic de ce drame c’est qu’en dépit de la qualité des comédiens – le souvent parfait Ricardo Darin (« CARANCHO ») et Javier Càmara (« LES AMANTS PASSAGERS ») – on ne ressent guère d’émotions.
Cesc Gay, auteur surprenant à ses débuts (l’expérimental « KRÁMPACK » en 2000), n’a fait que baisser en qualité depuis.
il poursuit sa descente en restant toujours à la surface des choses.
Jamais le spectateur n’a d’empathie avec les protagonistes évoluant à l’écran qui eux restent dans une relative froideur.
La mise en scène, indigne d’un téléfilm France 3, n’aide évidemment pas à emporter le morceau.
Pourtant, le public et la profession ibériques ont fortement apprécié la chose et l’ont récompensé de cinq Goyas majeurs (l’équivalent de nos César).
Incompréhensible car, vraiment, ce « TRUMAN » capote.

 

 

THE STRANGERS

de Na Hong-jin (Kwak Do-Won, Hwang Jeong-min, Chun Woo-hee)

 

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En règle générale, les oeuvres coréennes montrés au Festival de Cannes, ces dernières années – en sélection officielle ou parallèle – sont d’une qualité indéniable variant du bon (« A HARD DAY ») à l’excellent (« MOTHER », « TRAIN TO BUSAN »).
Na Hong-jin, un des récents talents asiatiques les plus prometteurs, a déjà connu le Hors Compétition en 2008 via son son premier long, le démentiel « THE CHASER », avec ce proxénète pourchassant le serial-killer qui assassine ses filles dans des rues en pente.
Une leçon de mise en scène.
Puis en 2011, à « Un Certain Regard, ce fût « THE MURDERER » – un chauffeur de taxi devient tueur à gage pour payer ses dettes de jeu – aussi brillant techniquement mais moins immersif.
Le voici de retour avec « THE STRANGERS », à la gestation compliquée vu que cela nécessita près de 3 ans d’écriture, des repérages interminables, six mois de tournage et un an de post-production.
Autant dire que nous étions fort impatients de pouvoir juger du résultat.
Jong-Goo est officier de police dans une bourgade rurale. Fainéant, il habite avec sa femme, sa petite fille et sa mère. Soudain, certains habitants du village commencent inexplicablement à s’entretuer de manière violente. La présence, récente, d’un vieil étranger qui vit en ermite dans les bois attise rumeurs et superstitions. Jong-Goo, dépassé par les évènements tout comme sa hiérarchie, confronté au surnaturel et craignant pour sa famille, fait alors appel à un chaman…
Après un quart d’heure initial où le versant comique de notre flic – mêlé à des éléments sanguinolents – laisse quelque peu dubitatif, Hong-jin évacue rapidement toute malice et met ensuite un point d’honneur à installer un climat lourd, de tension latente – montant progressivement – sur les 2 H 20 restantes.
Véritable thriller fantastique horrifique dans tous les sens du terme (psychologiquement et physiquement), d’un pessimisme quasi total, questionnant les croyances sur la foi les plus intimes, possédant des moments hallucinants d’angoisse (la séquence d’exorcisme, une poursuite dans les bois), déroutant et servi par un solide casting – dont Hwang Jeong-min (« VETERAN ») et le japonais Jun Kunimura (« AUDITION ») -, « THE STRANGERS » – qui aurait dû être en compét cannoise (écrasant, de la tête et des épaules, les 3/4 des sélectionnés cette année) – ne laisse pas indemne et hante longtemps.
Quel bonheur.

 

 

NOS PIRES VOISINS 2

de Nicholas Stoller (Seth Rogen, Zac Efron, Rose Byrne)

 

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Grosso modo, on prend les mêmes et on recommence (soit un couple avec leur enfant, leur maison et juste à côté d’eux, une autre bâtisse devenue le lieu de fêtes estudiantines bruyantes).
On rajoute une bande de premières années rentre-dedans, ne souhaitant pas qu’on leur dicte ce qu’elles doivent faire et l’on obtient, comme le premier volet, une tentative de méditation sur la nostalgie de la fin de l’adolescence avant le basculement à l’âge adulte et comment le fait d’avoir un enfant responsabilise.
Hélas, c’est là aussi une déception car le mélange proposé entre le comique pur et l’intime ne prend jamais, faute de trouver, encore une fois, un équilibre adéquat.
Tout est en demi-teinte, Nicholas Stoller (l’exceptionnel « 5 ANS DE RÉFLEXION ») hésitant à prendre une direction bien précise.
Alors certes, on esquisse, ici et là, quelques sourires, mais les gags sont, dans l’ensemble, peu inspirés.
On pouvait s’en douter car les chiens ne font pas des chats.

 

 

MALGRÉ LA NUIT

de Philippe Grandrieux (Kristian Marr, Ariane Labed, Roxane Mesquida)

 

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Je n’ai pas envie de vous déflorer quoique ce soit concernant le nouveau long métrage d’un cinéaste français précieux et exigeant, Philippe Grandrieux (« SOMBRE »).
Sachez juste qu’en dépit de quelques toutes petites longueurs, c’est un éblouissement sensoriel, que cela parle de quête d’amour absolu, de rédemption impossible, de sexe extrême en forêt et dans des sous-sols, et qu’Ariane Labed (épouse du cinéaste Yorgos Lanthimos – « THE LOBSTER ») illumine de sa beauté ce diamant noir, comportant son lot de scènes chocs.
J’en ai déjà beaucoup trop dit.

 

 

L’affiche de la semaine : « IMPERIUM » de Daniel Ragussis

Rien que pour espérer que Daniel Radcliffe tourne défintivement de façon convaincante la page du magicien à lunettes de Poudlard.
Interprétant un flic idéaliste infiltrant un groupe de terroristes d’extrême-droite pour les empêcher de commettre des attentats meurtriers, ce pourrait bien être – après s’être pris la bande annonce dans la tronche – son « TAXI DRIVER ».
Sortie cet été aux USA.
Date inconnue chez nous.
On vous tient au courant.

 

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