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Krons

Quoi de neuf du côté des docs -N°4

Photographie, art, humour, musique, art de vivre, et même cuisine, voici une sélection d’ouvrages qui m’ont emballée ! A découvrir !

 

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Un chemin de terre, perdu au milieu de nulle part. Des caravanes sous un pont, « sous le ventre des trains ». C’est là que vit Django, avec sa famille. « Django du voyage », c’est l’histoire d’une rencontre, un regard bienveillant posé sur une communauté encore et toujours rejetée… Celui de Dorothy Shoes qui apporte un autre éclairage et donne à penser autrement avec ce don rare d’orienter nos regards vers la beauté des hommes, de la nature ou des choses… Le travail qu’elle nous offre est une vraie splendeur : ses photos, bien sûr, toujours aussi émouvantes et parlantes, mais aussi ses textes, empreints de poésie et de tendresse, qui révèlent un vrai talent d’écriture. Dorothy a pris le temps, celui de comprendre, d’écouter, elle a su se faire accepter au sein de cette famille, s’y faire aimer, avec la simplicité et l’honnêteté qui la caractérise. En refermant « Django », on a le sentiment d’avoir pris une belle leçon de vie… Dorothy Shoes expose en ce moment : « ColèresS planquées » anagramme de sclérose en plaques, à l’ICM (institut du cerveau et de la moelle épinière) de la Pitié Salpêtrière à Paris, jusqu’au 31 mars prochain. Là encore, un travail admirable… Ce petit bout de femme est un véritable concentré d’humanité et de sensibilité…A découvrir, impérativement.

Django du voyage de Dorothy Shoes, Éditions du Rouergue, 2011 / 27€

 

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C’est un pari fou que s’est lancé Jean-Michel Leligny : Partir en vélo de Dunkerque jusqu’à Pratts-de-Molls la-Preste dans les Pyrénées orientales, le trajet de la Méridienne… Prévoir son départ, hésiter, finalement ne pas trop se poser de questions, emmener l’essentiel, oublier le superflu : les questions se sont bousculées avant qu’il prenne la décision de se lancer dans l’aventure… Dans les sacoches de son vélo, deux livres, quand même : « l’ère du vide » de Lipovetsky et « La France par les petits bouts » de Dagory (qui avait fait quant à lui le chemin à pied). Et, bien sûr, son matériel photographique. Challenge supplémentaire, il a décidé de ne pas céder à la tentation du numérique et travaillera en argentique, avec une seule règle : celle d’un cliché par image … Pluie, canicule, rien ne lui sera épargné en cet été 2011 ! Le résultat de son périple est une moisson de regards, des paysages urbains déshumanisés, des villages désertifiés, de jolies rencontres mais aussi l’hostilité parfois rencontrée, dans cette France en temps de crise, celle du 21ème siècle. En fin d’ouvrage, on retrouve le journal de ces journées du 25 juillet au 24 août 2011, auquel se rajoutent des extraits de presse annonçant le fait marquant du jour. « 2°20 » nous propose une photo de la France d’aujourd’hui, sans fards, ni volonté d’esthétique… Une bien belle aventure humaine et de superbes clichés. Respect, monsieur Leligny !

2°20 : la France par le milieu de Jean-Michel Leligny, Éditions de Juillet, 2014 / 35€

 

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« Verve, le son de l’Amérique » est bien le livre que tous les fondus de jazz devraient avoir dans leur bibliothèque ! Histoire du jazz découpée en périodes « phares » de la fin du 19ème siècle à nos jours, portraits des artistes les plus marquants, mais aussi de ceux moins connus du grand public, iconographie d’une richesse incroyable : photos de concerts, de studios (inédites, pour la plupart), pochettes de disques (Ah ! les célèbres pochettes dessinées par David Stone Martin !), documents d’époque, biographies, discographies… Une vraie mine d’or où rien, semble-t-il n’a été laissé au hasard ! Le label « Verve » doit beaucoup à son créateur, Norman Granz, grand découvreur de talents qui a permis de faire connaître le jazz et ses superbes interprètes dans le monde entier, les sortant des endroits confidentiels où ils se produisaient pour leur permettre d’accéder à des salles plus « prestigieuses ». Granz a également été un défenseur des droits civiques et a combattu la ségrégation raciale. Le jazz doit beaucoup à ce grand monsieur à qui va toute notre gratitude… Un livre passionnant de bout en bout !

Verve : le son de l’Amérique de Richard Havers, Textuel, 2015 / 59€

 

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En préambule de ce très beau livre d’art, un entretien entre l’artiste, Loïc Bodin, et Régis Michel, conservateur du musée du Louvre. Au cours de cette interview, Bodin dévoile ses motivations, sa vision de l’art et affirme qu’il se définit comme quelqu’un « qui donne à voir et non à penser ». Pas de pré-conception chez ce bel artiste intuitif qui laisse la matière travaillée le guider, faisant naitre de matériaux aussi différents que la cire, le plâtre, le bronze, la terre cuite, le verre, le marbre ou l’aluminium, des personnages hybrides entre humanité et animalité. Bodin est devenu sculpteur pour échapper à la trahison des images, ses objets prennent corps dans l’espace, leur volume devenant gage de vérité…Sa série des « Dolly » est symboliquement le prolongement artistique du clonage de la brebis écossaise du même nom : représentée en portrait, l’air placide et port altier ou en gisant, de manière plus morbide, nous ramenant à notre mortalité. Les Lucius (inspirés par l’âne d’or d’Apurée) offrent une autre facette du talent de Loïc Bodin. Filiformes, torturés, puissamment humains, ils sont mis en scène devant des toiles peintes par Pierre-Yves Gervais, prenant des poses en situation où l’humour n’est pas absent (J’adore la scène où Lucius déclare sa flamme à Maryline !). Que ce soit en format miniature ou à échelle humaine, les sculptures de cet artiste singulier interpellent, séduisent, ne laissent en aucun cas indifférent… « L’insurrection des ânes », grâce à sa riche iconographie et à la parole donnée à cet artiste de talent, nous donne à voir, c’est certain …

L’insurrection des ânes de Loïc Bodin, Éditions de Juillet, 2010 / 20€

 

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Ce « florilège de pensées philosophiques à méditer sur la cuvette », réalisé (photos et textes) par Alain Guiavarch et Maël Canonne, est un pur bonheur, un délire caustique et décalé autour de vraies réflexions philosophiques, du style «Tout pouvoir s’accompagne t-il de violence ? » Chaque citation est accompagnée d’une photo (très roman-photo !) et d’un texte écrit d’une plume trempée dans de la sauce piquante ou parsemé de poil à gratter… Dans ce recueil, vous ne trouverez aucune réponse à vos questions existentielles, mais je vous promets un délicieux moment de rigolade grâce à la finesse de ce duo explosif à l’imagination débridée ! Ces deux énergumènes, plasticiens ayant fait leurs armes aux beaux-arts de Rennes sont également les collaborateurs de Jean-Michel Ribes pour la revue « Vents contraires ». Pas étonnant, non ? !

Philo d’Alain Guiavarch et Maël Canonne, éditions de Juillet, 2012 / 17€

 

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Desproges

 

Francis Schull faisait partie du cercle des amis intimes de Desproges. Ils ont même, à l’époque de leur jeunesse, partagé le même appartement. Il connaissait donc bien l’homme privé, ses qualités mais aussi ses défauts ! Plutôt que d’écrire une énième biographie, Schull a préféré recueillir les anecdotes des proches qui ont côtoyé ce personnage hors normes, leur donnant carte blanche pour nous faire part de leurs souvenirs. On découvre un Desproges inattendu, toujours malicieux, mais parfois colérique et même radin ! Vivre aux côtés de monsieur « Cyclopède » ne semblait pas toujours de tout repos, même s’il avait le don de se faire pardonner par une pirouette et aussi par son intelligence, car il savait faire amende honorable … En ressort le portrait d’un homme touchant par ses imperfections, capable de terribles colères si on émettait la moindre critique sur Brassens, mais aussi amateur de bons vins qu’il aimait partager avec ses potes (sa cave est souvent évoquée !), père attentif, détestant les jeux de ballons et les chevaux depuis son passage éclair comme pronostiqueur à Paris Turf … Bref, tout plein d’anecdotes mettant le sourire aux lèvres et faisant regretter encore un peu plus cet homme rare au talent jamais égalé dans sa liberté de ton et la finesse de son humour… Un moment d’intimité à partager sans voyeurisme, tout en pudeur.

Desproges bande encore de Francis Schull, Editions Les échappés, 2016 / 13,90€

 

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Ah Raymond Calbuth, le fils du vent !!! Et Jean-Claude Tergal ! Les héros de bandes dessinées de Didier Tronchet dégagent un parfum subtil d’humour décalé Ô combien reconnaissable ! Avec son petit imprécis de culture approximative, on retrouve la « patte » d’un Tronchet en pleine forme, l’esprit aiguisé ! En 200 chroniques, il nous dévoile « à peu près « sa vision de l’univers. La raison de l’extinction des dinosaures ? Ils étaient tellement moches qu’ils n’avaient plus envie de se reproduire. Remplacer le taureau par un hamster donnerait une tout autre image de la corrida. Vous qui tenez un livre entre les mains, savez-vous que c’est lui qui vous a choisi ? La crotte de nez a été créée  pour sauver l’homme d’un ennui mortel. Si l’on créait de l’énergie avec les battements de queue de nos chiens, ils seraient beaucoup mieux traités, c’est sûr ! Et que penser des gaz de chips ? Bref, vous aurez compris que l’imagination et l’humour ne font toujours pas défaut à Tronchet qui nous régale avec une écriture au charme certain par ses réflexions humoristiques et parfois même empreintes de poésie, et oui ! Un régal, je vous dis !

L’univers à peu près : Petit imprécis de culture approximative de Didier Tronchet, Editions Les Échappés, 2016 / 13,90€

 

 

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Le moins que l’on puisse dire, c’est que Charb frappait fort et pas trop subtilement, il faut bien l’avouer, avec son Marcel Keuf qui a dû faire grincer bien des dents au sein de la maréchaussée ! Marcel Keuf est affreux bête et méchant, raciste, violent, poivrot, bref, il est la caricature de ce qui peut porter képi et faire abus d’autorité, une sorte de condensé des dérives policières dans un même individu ! Initialement parus dans Fluide Glacial, les strips de Marcel sont réunis ici dans leur intégralité. De quoi prendre une sacrée bouffée d’humour vache et politiquement incorrect ! Jubilatoire !

Marcel Keuf le flic de Charb, Editions Les Échappés, 2011 / 13€

 

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Depuis 2011, le journal « The Guardian » publie les dessins de Peter Duggan’s dans ses pages. Ce passionné d’art s’amuse à revisiter la vie des grands peintres (ou artistes de tous poils d’ailleurs !) en les plaçant dans des situations incongrues ou en interprétant leurs œuvres de façon malicieuse. Ses dessins fourmillent donc de références et si certaines planches paraissent évidentes, d’autres sont plus obscures pour le lecteur néophyte. Dans tous les cas, le plaisir est au rendez-vous à la lecture de cet album original où l’humour et l’irrévérence pointent à chaque dessin et qui donne envie de combler nos lacunes dans ce vaste domaine qu’est l’art…

Cartoons : une histoire insolente de l’art en BD de Peter Duggan’s, Flammarion, 2016 / 11,90€

 

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Vous hésitez entre un beau livre d’art et un bon livre de cuisine ? Vous voilà comblés ! Ces deux passions étant réunies dans ce magnifique ouvrage présentant une biographie de Monet, ainsi que les recettes servies à sa table (mais préparées par les bons soins d’une cuisinière). Monet, fabuleux maître des impressionnistes aimait la beauté sous toutes ses formes et savait la magnifier avec sa palette et ses pinceaux. Il suffit, pour s’en convaincre d’admirer la splendeur de ses jardins de Giverny, qu’il a immortalisé pour nos yeux ébahis. En bon normand, il n’était pas insensible non plus aux plaisirs de la table qu’il partageait volontiers et avec générosité avec ses amis. « Recevoir selon Monet » retrace les grandes lignes de la vie de Monet, les illustrant de nombreuses photographies et œuvres du peintre et de ses célèbres et talentueux amis. Les recettes de cuisine s’insèrent tout naturellement dans la trame de ce beau livre, nous proposant des plats de qualité, des recettes familiales ne représentant pas de difficultés majeures quant à leur réalisation (Pas besoin de se creuser la tête non plus pour trouver les ingrédients qui sont tous de base) Les éditions du Chêne proposent également « les carnets de cuisine de Colette », si l’idée vous a séduit ! Bon, je vous laisse, je pars superviser mon homme en train de mitonner une palette de porc Sacha (Guitry, of course) ! Trop la classe !

Recevoir selon Monet : les recettes d’un maître de Florence Gentner et Francis Hammond, Le Chêne, 2016 / 35€

 

 

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Le coloriage pour adultes, depuis quelque temps, est devenu un passe-temps à la mode. Grâce à ses vertus déstressantes, il permet des plages de loisirs « zen » pour les plus patients d’entre nous. Mais il y a coloriage ET coloriage !!! Les éditions du Chêne mettent la barre très haut en proposant de reprendre les œuvres de Mucha et de Klimt ! Ces albums sont tout simplement superbes et sont proposés en deux formats, un géant (26×34) et un petit (17×22). Pour les réaliser, il vaut mieux prévoir du bon matériel, surtout pour l’ami Klimt dont les palettes de couleurs semblent infinies …Un mode d’emploi vous est proposé en tout début d’album ainsi que la présentation de l’artiste. Un prix très très raisonnable pour des heures de plaisir !

Cahier de coloriages : Klimt / Mucha, Le Chêne, 2016/ 12,90 grand format, 5,90€ petit format

 

 

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Vous en avez marre de culpabiliser en mangeant de la viande issue d’animaux maltraités ? Vous avez pris de bonnes résolutions en décidant de manger sainement et éthiquement ? Ce guide proposé par Alexandra de Lassus va vous aider, de manière ludique et néanmoins très sérieuse, à franchir le pas, en toute connaissance de cause ! Les cinq grandes familles du végétarisme, son histoire à travers les âges, les témoignages et écrits de ses plus célèbres défenseurs, les multiples raisons de devenir adepte du végétarisme, comment éviter simplement les carences alimentaires (l’argument number one des carnivores !), tous ces sujets (et bien d’autres) sont analysés et expliqués de manière claire, avec une conviction persuasive et communicative, et pour ne rien gâcher, avec humour ! Les illustrations naïves et colorées de Simon Sek apportent une touche légère et agréable à ce guide utile et intelligent, qui apporte un autre éclairage sur cette philosophie et manière de vivre.

Être végétarien d’Alexandra De Lassus illustré par Simon Sek, Le Chêne, 2016 / 19,90€

 

 

 

 

 

 

 

 

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