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Krons

Et si on coinçait la bulle ? N°2

 C’est la rentrée aussi pour les auteurs de BD ! Deux nouveautés éditées par la classieuse maison d’édition « L’Association » et quelques piqûres de rappel pour des ouvrages parus cette année où l’amour est décliné sous toutes ses formes, avec humour et dérision. Et talent, ça va de soi !

 

 

amour sans peine

 

 

Dans les bacs le 15 septembre prochain, « L’amour sans peine » de François Ayroles est un petit joyau d’humour à la fois tendre et acide, où l’auteur nous régale de saynètes mettant en scène des personnages dissertant sur l’amour, qu’il soit lyrique, romantique, ou plus terre à terre. Le dessin, noir et blanc, ne cherche pas l’esthétique, mais à mettre en valeur les expressions des personnages, ce qu’Ayroles maîtrise avec une belle énergie. C’est drôle, inventif, avec des trouvailles comme « le bureau des amours trouvés » où l’on plonge avec délices dans le surréalisme et l’absurde. ..On n’est pas franchement étonné que Gotlib fut le maître à penser de cet ancien de l’école de BD d’Angoulême, et encore moins qu’il soit un des membres de l’OuBaPo, comité créé par les éditions de l’Association, dont le mot d’ordre est de faire des BD sous contrainte volontaire, (tout comme ses compères Lewis Trondheim, Joann Sfar, Tanitoc…), un comité inspiré de l’OuLiPo de Queneau. Alors, sans  peine, ou en ramant, l’amour selon Ayroles me semble, pour ma part, une des sorties incontournables de la rentrée BD 2015 …

L’amour sans peine de François Ayroles, L’Association / 2015 / 19€

 

amour sans peine

 

 

 

Un amour exemplaire

 

 

Il est des souvenirs d’enfance qui marquent à jamais, des gens croisés dans notre vie qui nous apportent une philosophie qui nous accompagnera jusqu’à notre dernier souffle. Des gens à qui  l’on envie leur joie de vivre et à qui on rêve de ressembler quand on sera grands… C’est certainement l’effet que Jean et Germaine Bozignac ont eu sur le jeune Pennac dans ses tendres années… Jean, marquis de Bozignac, a son avenir tout tracé. Il épousera la fille du roi d’Alsace, comme ses parents l’ont décidé. Oui, mais voilà… Jean est amoureux de Germaine, la petite bonne au service de la famille … Il plaquera tout pour l’amour de sa belle et devra trouver des moyens pour subsister, sa famille l’ayant déshérité. C’est son parrain, bibliophile acharné, qui lui sauvera la mise en lui léguant ses éditions originales. Son testament stipule qu’il ne devra vendre ses œuvres inestimables uniquement que si l’amour l’ordonne… Formidable portrait d’un couple fou amoureux toute leur vie durant, et magnifique hommage à la littérature :  il fallait le talent d’un Pennac pour retranscrire pareille histoire et celui de Florence Cestac pour le mettre en images !  Je ne vous ferai pas l’affront de vous présenter le papa de Benjamin Malaussène qui a donné le goût de la lecture à bon nombre d’allergiques de la forme écrite, tout le monde connaît sa verve et son enthousiasme communicatifs. Quant à Florence Cestac, qui a travaillé avec des pointures comme Pétillon (Super catho) ou Teulé (Je voudrais me suicider mais j’ai pas le temps, hommage à Charlie Schlingo) et nous a régalés avec ses « Démon de midi » et « Démon du soir », si vous ne la connaissez pas encore, il ne vous reste plus qu’à vous jeter sur ses précédents ouvrages ! Vous refermerez cet « amour exemplaire » avec nostalgie, le sourire aux lèvres, avec le sentiment d’avoir fait une jolie rencontre …

Un amour exemplaire de Daniel Pennac et Florence Cestac, Dargaud / 2015 / 14,99€

 

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Guy Delisle a deux enfants. Il s’est inspiré de son expérience de père pour nous fomenter ce « guide du mauvais père » en trois volumes (je n’ai pas lu le dernier paru en janvier dernier). Je ne sais si l’on peut qualifier de manière catégorique un père de bon ou de mauvais, mais à la lecture de ces petits volumes, on a tout du moins une idée assez précise de ce qu’il vaudrait mieux éviter de faire avec sa progéniture ! Le dessin minimaliste et néanmoins réaliste de Delisle nous croque à belles dents bien aiguisées les déboires d’un père quelque peu malmené dans sa quiétude par des enfants jamais en peine de le perturber, et il s’en sort ma foi pas trop mal, même si ses actes ne sont, pour le moins, pas très politiquement corrects ! Pas de mère à l’horizon (heureusement….) pour superviser les manières peu orthodoxes du papa, on est donc uniquement dans un rapport paternel à défaut d’être paternaliste! On rit beaucoup face à la mauvaise foi et au laxisme de ce père qui oublie systématiquement la petite souris,  terrorise ses gosses en leur racontant des histoires effrayantes au moment du coucher, triche et ment comme un arracheur de dents.J’adore !

Le guide du mauvais père 1 et 2 de Guy Delisle, Delcourt / 2013/2014 / 9,95€

 

 

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Bloc-notes

 

Avec « Bloc-Notes », on entre de plein fouet dans la tête d’un auteur de BD qui utilise le moindre petit détail de la vie quotidienne pour alimenter son esprit créatif. Un coup de maître, une idée géniale, les qualificatifs me manquent pour illustrer ce petit ouvrage qui ne ressemble à rien de ce que j’ai pu lire jusque là en bande dessinée. Mais peut-on encore parler de BD au sujet de Bloc-notes ?  Chaque petit évènement, aussi futile soit-il, est prétexte à Tanitoc à une réflexion sur l’art d’écrire, de dessiner, et c’est captivant, intellectuellement stimulant… Si vous aimez cet univers, c’est LE livre à lire pour mieux comprendre le cheminement de la créativité de cet auteur hors du commun. Époustouflant.

Bloc-Notes « Midi à ma porte » de Tanitoc, L’Association, 2015/ 15€

 

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