398569.jpg-r_1280_720-f_jpg-q_x-xxyxx
Cinéma

Y’A DU CINÉ DANS L’AIR ! – N° 97

LOVING (Compétition Officielle) (sortie indéterminée)

de Jeff Nichols (Joel Edgerton, Ruth Negga, Nick Kroll)

 

399507.jpg-r_1280_720-f_jpg-q_x-xxyxx

Apportant un vent de fraîcheur dans le cinéma indépendant d’outre-Atlantique et un ton très personnel dès son premier film – « SHOTGUN STORIES » – Jeff Nichols explosa aux yeux du monde entier avec le sidérant « TAKE SHELTER » en 2011, confirmant son acteur fétiche Michael Shannon.
S’ensuivit « MUD : SUR LES RIVES DU MISSISSIPPI », hommage à demi-réussi à Mark Twain, et, pas plus tard que cette année, le décevant « MIDNIGHT SPECIAL », pensum de science-fiction – n’apportant rien de neuf sous le soleil dans le domaine – qui recyclait en moins bien tout ce qui avait été fait auparavant en la matière, de « LOOPER » à « A.I. INTELLIGENCE ARTIFICIELLE ».
Sélectionné pour la seconde fois à Cannes, il va tenter ainsi de décrocher la récompense suprême, tout comme les autres participants.
A-t-il les armes pour l’emporter avec ce nouveau long métrage ?
Richard Perry Loving, blanc, et Mildred Jeter, noire, s’aiment intensément dans l’Amérique ségrégationniste de 1958. Désirant habiter dans l’État de Virginie, où ils résident ainsi que leur famille respective, ils partent se marier dans un autre comté et reviennent s’installer à proximité des leurs. Mais dénoncés – l’union entre deux personnes de couleur de peau différente étant alors jugée illégale – ils sont arrêtés par la police. Ils n’auront de cesse (surtout Mildred) de se battre pour faire respecter leurs droits…
Peut-être êtes-vous comme moi (je ne vous le souhaite pas), et vous aussi vous trouvez que Nichols tourne en rond, que l’on a un peu l’impression qu’il fait toujours la même chose : étirer le temps, demander à ses acteurs de jouer tout en intériorité avant, éventuellement, d’exploser lors d’une tirade ou deux.
Partant de l’histoire vraie de ce couple dont le combat conduisit la Cour Suprême des USA à promulguer en 1967 un arrêt (l’arrêt Loving) déclarant anticonstitutionnelle toute restriction du droit au mariage invoquant la race des conjoints, notre admirateur de John Ford et de Terrence Malick loupe le coche.
Écrasé par le sujet – malgré la sincérité évidente de l’entreprise – il s’avère incapable de passionner car à force de vouloir ici assécher l’action à tout prix, il vide ses personnages de toute intensité dramatique.
L’association de Joel Edgerton – remplaçant Shannon (qui effectue une apparition) – avec Ruth Negga (très photogénique) est intéressante mais non convaincante pour cause de script laborieux.
Après « LA COULEUR DES SENTIMENTS », « LE MAJORDOME » et « SELMA », le pays de l’Oncle Sam trébuche encore sur la question raciale.
Désolé Jeff, ce ne sera sans doute pas pour cette fois.

 

 

MA VIE DE COURGETTE (Quinzaine des Réalisateurs) (sortie prévue le 19 octobre)

de Claude Barras (avec les voix de Gaspard Schlatter, Sixtine Murat, Michel Vuillermoz)

 

De-grands-cineastes-et-une-courgette-a-La-Quinzaine-des-Realisateurs

Courgette est un vaillant petit garçon qui vit avec sa mère, importante consommatrice de bières. Tuant accidentellement cette dernière, il est placé dans un foyer pour jeunes où il rencontre Simon, Ahmed, Jujube, Alice et Béatrice qui, comme lui, ont tous connu des problèmes. Un matin, débarque Camille, 10 ans. Courgette ressent alors un sentiment bizarre qui lui noue le ventre…
D’après le livre de Gilles Paris et sur un scénario de Céline Sciamma (« TOMBOY »), Claude Barras – ancien élève de la prestigieuse école lyonnaise Émile Cohl et auteur de mignons courts métrages – livre un sublime premier long, entièrement réalisé en stop-motion.
D’une immense poésie, retranscrivant à la perfection les émotions de l’enfance, d’une universalité (quelque soit votre parcours, des souvenirs remonteront en vous), d’un équivalent en sensation provoquée à « WALL-E » des studios PIXAR, voici un must absolu.
Si l’on m’avait dit, un jour, qu’un légume – autre qu’un oignon – m’humidifierait les yeux…

 

05

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *