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Cinéma

Y’A DU CINÉ DANS L’AIR ! – N° 78

HUNGER GAMES, LA RÉVOLTE – 2ème partie (3D)

de Francis Lawrence (Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson, Liam Hemsworth)

 

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Une capitale dominant la nation de Panem.
Un président, Snow (Donald Sutherland), régnant d’une main de fer.
Douze districts envoyant un garçon et une fille concourir à des jeux mortels.
A la fin, il ne peut en rester qu’un.
Une adolescente de 16 ans, Katniss Everdeen, prenant la place de sa soeur dans la compétition.
Ça, c’était dans le premier épisode de « HUNGER GAMES », honnête, dû à Gary Ross (l’oublié mais délicieux « PLEASANTVILLE »).
La jeune tête brûlée a remporté les jeux avec son partenaire Peeta (à ne pas confondre à une syllabe près .
Partant faire la tournée de la Victoire, elle sent que la révolte gronde.
De nouveaux jeux approchant, soi-disant révolutionnaires.
Une noirceur bienvenue.
« L’EMBRASEMENT », la suite, supérieure, était mise en scène par Francis Lawrence (« CONSTANTINE », très sympathique).
Avec « LA RÉVOLTE – 1ère partie », il récidivait et proposait un divertissement honnête où Katniss, échappée du Capitol, devenait le symbole de la rébellion tandis que Peeta (son amoureux) était fait prisonnier.
Dans cette deuxième partie, il clôt la saga.
Le District 13, QG de la résistance et son chef, encore interprété par Julianne Moore, secondé par le regretté Philipp Seymour Hoffman dans son ultime apparition.
La lutte éternelle du bien et du mal s’achève.
Des combats qui ne pardonneront pas avec plus de pièges et des mutants féroces dans des sous-terrains exigus.
Plus de longueur qu’auparavant, un gros moment d’action calibrée mais efficace.
Et toujours pas de sexe.
Non, il ne faut pas.
Un ton faussement adulte.
De la subversion de bazar avec rappel du terrorisme religieux d’aujourd’hui.
Une Jennifer Lawrence qui continue d’y croire.
Elle est bien, sans plus.
Du cul-cul la praline à tous les étages.
Les vieux, cette fois, seront laissés sur le bord de la route.
Les jeunes, eux, seront ravis.
Un volet de conclusion pas fameux, en vérité.
Une fin digne de la « Petite Maison dans la Prairie ».
Ouf, il était grandement temps que cela se termine.

 

 

CRAZY AMY

de Judd Apatow (Amy Schumer, Bill Hader, Brie Larson)

 

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Un papa martèle à ses filles âgées de 5-6 ans, que « la monogamie, ça ne marche pas ! ». Vingt-cinq ans plus tard, l’une des deux, Amy, a mis cela en exécution à la lettre. Journaliste dans un magazine masculin, elle enchaîne les relations sexuelles d’un soir et fait preuve d’insouciance en générale dans sa vie. Pourtant, lors d’un article qu’elle doit faire concernant le portrait d’un médecin du sport, sa rencontre avec le sujet choisi va changer sa vision des choses…
Amy Schumer, est quasi-inconnue de ce côté ci de l’Atlantique.
Pourtant, au pays de l’Oncle Sam, c’est une humoriste fameuse, célèbre pour performances scéniques issu du stand-up.
Judd Apatow, le rénovateur de la comédie US des années 2000, séduit par cette personnalité, l’a poussée à écrire le scénario de ce « CRAZY AMY ».
Bien lui a en a pris, car cette pochade bien plus fine qu’il n’y parait, sous les rires causés par l’auto-dérision que s’inflige l’actrice Schumer (impayable), laisse apparaître une bonne dose de romantisme parfaitement placée et utilisée.
Apatow, dont son « 40 ANS : MODE D’EMPLOI » – la suite de « 40 ANS TOUJOURS PUCEAU » – est assez mésestimée, n’a pas son pareil pour s’offrir encore un casting de seconds rôles incongrus (ici, le basketteur vedette de la NBA, LeBron James, surprenant).
Oui, le récit est classique et balisé.
Oui, les péripéties sont prévisibles.
Et cependant, on a rarement vu ça comme ça.

 

 

MACBETH

de Justin Kurzel (Michael Fassbender, Marion Cotillard, Jack Reynor)

 

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Shakespeare et le 7ème art, c’est une longue et palpitante histoire d’amour qui débute dès 1898 et se poursuit bien entendu encore de nos jours, confère, récemment, l’étonnant « CÉSAR DOIT MOURIR » des Taviani.
Des ratages (« PEINES D’AMOUR PERDUES » de Branagh) et des chefs-d’oeuvres (« LE CHÂTEAU DE L’ARAIGNÉE ») se sont ainsi succédés au fil des ans.
S’il y a une pièce qui inspira plus particulièrement les réalisateurs, ce fût « MACBETH » que Sir William coucha sur le papier en 1606.
Outre, notamment, la vision de Polanski en 72, celle, libre, de Kurosawa et une autre, mémorable, d’Orson Welles, c’est à présent au tour de Justin Kurzel, l’auteur du poisseux et sidérant « LES CRIMES DE SNOWTOWN » (découvert à la Semaine de la Critique en 2011), de s’attaquer à ce monument et de s’être retrouvé pour la première fois en sélection officielle cannoise en mai dernier.
A t’il réussi à se démarquer de ses illustres prédécesseurs, la comparaison étant inévitable ?
S’inspirant de l’authentique roi des Pictes qui régna en Ecosse au XIe siècle, et mêlant nombre d’éléments surnaturels, nous est d’abord décrite l’accession brutale au pouvoir de Macbeth, chef de l’armée du roi Duncan, qui assassine ce dernier, poussé par sa femme et la prophétie de sorcières, puis sa déchéance…
Bénéficiant d’une sublime photographie et d’une mise en scène rythmée et soignée (même si parfois un peu too much), lorgnant vers une esthétique à la « VALHALLA RISING, LE GUERRIER SILENCIEUX » de Winding Refn, cette nouvelle mouture se veut plus directe que les précédentes, évitant un maximum de bla-bla pour se concentrer sur l’action (voire la scène d’ouverture et le final).
Le gros hic concerne la plupart des interprètes.
Si Fassbender vampirise littéralement l’écran, il ne convainc pourtant pas totalement du fait de la psychologie de son personnage, mal transposée ou du moins trop rapidement exposée pour que l’on croit à son état d’âme torturé et à ses changements d’attitudes.
Cotillard, comme d’habitude verse la larme, est incapable de s’exprimer en anglais avec l’accent approprié et s’avère trop neutre en Lady Macbeth.
Dans sa tentative de moderniser l’écrit shakespearien, Kurzel signe donc un film intéressant et inégal, rempli de quelques idées pertinentes (l’incendie des bois) et parsemé de fulgurances, mais souffrant trop d’un manque de lyrisme des principaux protagonistes.
On ne peut pas toujours tout avoir.

 

 

L’IDIOT !

de Yuri Bykov (Artem Bystrov, Natalia Surkova, Dmitry Kulichkov)

 

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Peut-être n’aviez-vous pas vu « THE MAJOR », film russe sorti chez nous il y a deux ans, sur un officier de police conduisant d’urgence sa femme sur le point d’accoucher à l’hôpital, qui, sur le trajet, renversait accidentellement un enfant, le tuant et qui, dès lors, se partageait entre se livrer à ses collègues ou bien maquiller son « crime ».
Vous avez tort (vous pouvez vous rattrapez), car même si il y a des imperfections, cela montre l’arrivée d’un nouveau talent, Yuri Bykov.
Celui-ci nous revient avec « L’IDIOT ! ».
Dima, trentenaire, plombier devant gérer les canalisations de logements sociaux d’un quartier d’une petite ville de Russie, est appelé en catastrophe, une nuit, suite à un tuyau ayant explosé dans l’appartement d’un immeuble. Suite à son examen des dégâts, il découvre une énorme fissure tout le long des façades du bâtiment. Pas de doute possible, la construction est sur le point de s’effondrer. Pour tenter d’en sauver les quelques 800 occupants, il en réfère à ses supérieurs…
Grâce à de longs plans séquences brutes et immersifs (et ce, dès l’ouverture), nous sommes plongés dans une course contre la montre où notre héros, naïf, blanc comme neige, va se heurter à ses chefs où entre, la maire, le responsable de la police, le responsable des médecins et les autres, tous sont corrompus jusqu’à la moelle, purs produits du délabrement et de la chute de l’ex-URSS et qui n’ont pas forcément intérêt à intervenir.
Stressant, glaçant, émouvant, porté par un solide casting (prix d’interprétation mérité pour certain), ce terrible drame, permet à Bykov – qui s’est inspiré d’une de ses ballades nocturnes effectuée dans une cité – une fois de plus, de questionner le sens de la moralité et de dresser un portrait de la société que régie Poutine, partagé entre des parvenus tous plus pourris les uns que les autres et les plus démunis, désespérés, suicidaires, qui n’attendent plus rien de leurs gouvernants.
Attention, distribué dans seulement quelques copies, il ne vous sera pas forcément aisé de pouvoir mettre la main dessus.
Mais si vous bénéficiez d’un complexe d’art et essai où même d’un multiplexe programmant de la VO, exigez-le.
Peut-être serez-vous entendus.
C’est tout le mal que je vous souhaite.

 

 

JE SUIS UN SOLDAT

de Laurent Larivière (Louise Bourgoin, Jean-Hugues Anglade, Anne Benoit)

 

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Imaginez l’ex-miss Météo de Canal Plus bien connue, Louise Bourgoin (c’est une actrice, parait-il), au chômage longue durée, devenant employé de chenil louche et participant activant à un trafic canin.
Imaginez Jean-Hugues Anglade (ayant depuis longtemps cessé toute velléité artistique valable – saison 1 de BRAQUO éventuellement à part -), oncle et patron de l’amie Louise, la commandant avec l’intensité d’un écureuil dépressif alcoolique.
Imaginez qu’on est là embourbé dans du social, du lourd de chez lourd, qui doit faire pleurer dans les chaumières.
Imaginez que les frères Dardenne, alités, tournent un épisode de PLUS BELLE LA VIE.
Imaginez que ça a tout de même été présenté à Cannes !
Cela existe et c’est grave.

 

 

LA PEAU DE BAX

de Alex Van Warmerdam (Tom Dewispelaere, Alex Van Warmerdam, Maria Kraakman)

 

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Schneider, tueur à gage, le jour de son anniversaire, est missionné pour abattre un écrivain solitaire, résidant au milieu des marécages, et, dit-on, meurtrier d’enfants. Contrat à priori facile pour notre gâchette qui s’attend à être rentré chez lui pour dîner. Seulement, cela ne sera pas aussi simple…
Cinéaste néerlandais passionnant dès le début de sa carrière dans les années 80 avec « ABEL » et surtout « LES HABITANTS » (tous ses films valent le coup), Van Warmerdam est capable, en un instant, de changer d’univers, de ton, passant d’une fable poétique à la noirceur la plus absolue, toujours avec une bonne dose d’humour décalé, très personnel mais hypnotisant.
Après son exquis « BORGMAN », il enchaîne avec ce réjouissant « PEAU DE BAX », thriller mi-parodique, mi-sérieux, déroutant, superbement joué, intelligemment agencé, et surtout d’un calme olympien.
Merci Alex.

 

 

L’affiche/le DVD de la semaine :

Celle, celui que vous voulez du moment que cela parle d’AMOUR, de TOLÉRANCE, de LIBERTÉ, d’AMITIÉ.

Pour ma part :

 

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