san andre
Cinéma

Y’A DU CINÉ DANS L’AIR ! – N° 59

SAN ANDREAS (3D)

de Brad Peyton (Dwayne Johnson, Carla Gugino, Ioan Gruffudd)

 

02

Époque bénie que les années 70 qui virent éclore un genre cinématographique réjouissant parfois, le film-catastrophe (dont les racines sont à trouver dans les années 30).
Le principe en était simple : une pléiade de stars, généralement dans un lieu clos (avion, building, station de ski…), confrontée à des avaries techniques, souvent mortelles pour la plupart d’entre elles.
Ah « LA TOUR INFERNALE » et les innombrables « AIRPORT », « AVALANCHE » et d’autres.
Puis dans les années 90-2000, préoccupations écologiques oblige, les espaces s’ouvrent et la nature reprend ses droits.
Le danger est juste à côté de nous ou vient du ciel sous la forme d’astéroïde géant (« ARMAGEDDON », « DEEP IMPACT »).
Parmi les plus mémorables : le sympathique « TWISTER » en 96 de Jan de Bont, l’affreux « PHÉNOMÈNES » de M.Night Shyamalan et l’incontournable Roland Emmerich, capable du pire avec « 2012 » mais pouvant agréablement surprendre avec « LE JOUR D’APRÈS », moins bête qu’il n’y parait.
La liste est longue.
Voici que sort aujourd’hui le dernier exemple en date, « SAN ANDREAS » (3D).
Ray est un pilote d’hélicoptère de secours en montagne, basé à Los Angeles. Séparé de sa femme qui vit au côté d’un fameux constructeur d’immeubles, il tient une relation privilégiée avec sa fille. Lorsque la fameuse faille de San Andreas, provoquant un séisme de très grande magnititude, menace d’anéantir San Francisco où se trouvent son épouse et sa progéniture, il n’hésite pas une seconde à aller les sauver, sans se douter que la réalité et l’ampleur du danger les attendant tous dépassent l’imagination…
C’est un secret de polichinelle que la Californie est un terrain où les secousses sont monnaie courante jusqu’à, selon les spécialistes, qu’un tremblement de terre ultime ne la frappe.
Déjà en 36, Clark Gable tentait de survivre à l’effondrement de The City by the Bay dans une série A éponyme.
Ici, soyons clairs, le seul intérêt ce sont les effets de destruction, particulièrement impressionnants, grâce à une 3D efficace.
Pour le reste, malgré la présence de Dwayne « The Rock » Johnson, charismatique on ne le dira jamais assez et seul élément valant le coup dans les derniers « FAST AND FURIOUS », jouant un rôle hélas trop classique dans ce genre de production, ce n’est pas terrible.
Car entre un tétard cosmique, une jeune femme incarnant un « girl power » vain, un coincé au sourire Colgate, Carla Gugino (« UNE NUIT AU MUSÉE », « WATCHMEN ») faisant la potiche, on s’en fiche pas mal.
Reste quelques séquences d’explosions et d’écroulement marquantes dues à un honnête faiseur, Brad Peyton (« VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE 2 », meilleur que le premier) qui de temps à autre, fait curieusement le sadique avec ses personnages mais ne peut s’empêcher un plan final patriotique.
Le divertissement typique pour extrême désoeuvré(e).

 

 

MAGGIE

de Henry Hobson (Arnold Schwarzenegger, Abigail Breslin, Joely Richardson)

 

337743.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

Aux États-Unis, une terrible pandémie se propage, transformant les habitants en zombie. Wade Vogel, apprenant que son ado chérie a été contaminée en ville, part la chercher à l’hôpital et la ramène chez lui à la campagne, contre l’avis générale. Il sait que l’état va empirer et que ce n’est qu’une question de temps avant que celle-ci ne se change à jamais en créature putride…
Depuis qu’il n’est plus gouverneur et revenu au bercail, Schwarzie a enquillé les apparitions désastreuses confère les « EXPENDABLES » et autre « ÉVASION », et avant le redouté « TERMINATOR GENISYS ».
Mais présentement, quelle bonne surprise de le voir tout en retenue, émouvant, épatant dans cet emploi de père voulant préserver jusqu’au bout son enfant.
Il trouve là un peu l’équivalent de ce que Stallone avait fait, dans un autre registre, avec « COPLAND » : surprendre et casser son image.
Il n’y a guère de drame entièrement intimiste dans le genre « mort vivant » et « MAGGIE » se pose clairement là avec une jolie lumière instaurant une ambiance feutrée dans un univers proche de l’apocalypse.
Pudique sans trop céder à la facilité – à l’exception d’une conclusion trop vite expédiée et de quelques arcs narratifs pas assez appuyés – une curiosité recommandable et recommandée.

 

 

LOS HONGOS

de Oscar Ruiz Navia (Jovan Alexis Marquinez, Calvin Buenaventura, Atala Estrada)

 

017806.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

Un peu moins connu que ses confrères argentin et chilien, le cinéma colombien se porte pourtant à merveille.
Outre l’acteur typé John Leguizamo, solide second rôle oeuvrant surtout aux USA et que l’on vit chez Brian de Palma (« OUTRAGES », « L’IMPASSE »), Tony Scott ou encore Baz Luhrman, il faut également citer Rodrigo Garcia, metteur en scène travaillant lui aussi aux states (« MOTHER AND CHILD », « ALBERT NOBBS »).
Parmi les quelques nouveaux venus talentueux, restant dans leur pays, il y a Franco Lolli dont le joli « GENTE DE BIEN » est sorti en mars dernier sur nos écrans et César Augusto Acevedo qui, avec « LA TIERRA Y LA SOMBRA », vient de remporter à Cannes, la semaine dernière, la Caméra D’or, qui récompense un premier long métrage.
Ce même Acevedo ayant coscénarisé « LOS HONGOS », présenté lui au Festival de Locarno en 2014.
Dans le quartier Est de Cali, Ras et Calvin sont amis et graffeurs passionnés. L’un est noir, vivant de petits boulots, l’autre blanc, étudiant en art et veillant sur sa grand-mère. Tous deux décident un jour de peindre une fresque rendant hommage aux participantes du Printemps arabe…
L’homme derrière la caméra vient du documentaire et cela se sent.
En effet Oscar Ruiz Navia sait habilement faire apparaitre le réel dans la fiction comme il l’avait déjà démontré avec le poignant « LA BARRA ».
Bariolée et vivante, cette comédie dramatique dresse un état des lieux de la société colombienne actuelle avec finesse en exposant une galerie de personnages secondaires qui, en quelques minutes, savent nous captiver.
La musique est un régal.
Un bémol : une intrigue générale s’éparpillant trop et qui aurait gagnée à être resserrée pour augmenter la portée du constat.
Malgré tout, une assez belle ode à la liberté.

 

 

DANCERS

de Kenneth Elvebakk (Lukas Bjørneboe Brændsrød, Syvert Lorenz Garcia, Torgeir Lund)

 

531184.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

Trois juvéniles danseurs classiques inséparables, Lukas, Syvert et Torgeir, ne rêvent que d’intégrer plus tard : l’Académie de ballet d’Oslo. Pour se faire, ils s’entrainent durement quotidiennement…
On suit pendant quatre ans tout un groupe d’apprentis étudiants ne respirant que pour leur but.
Entre joie, peine, découragement, séparation, interrogation, un agréable docu norvégien, multiprimé (qu’on aurait cependant souhaité plus poussé sur certains aspects) concernant le sacrifice que la jeunesse permet parfois.
Des entrechats virevoltants, des collants, des adolescents photogéniques et passionnés.
Les amateurs apprécieront.
Les autres, y’a des chances.

 

 

L’affiche de la semaine : « EARLY MAN » de Nick Park

 

Si vous avez adoré « WALLACE ET GROMIT : LE MYSTÈRE DU LAPIN-GAROU » que le fondateur des studios Aardman avait mis en scène en 2005 (déjà dix ans…), réjouissez-vous car, alors que sa boîte vient de nous offrir l’excellentissime « SHAUN LE MOUTON », Nick Park a annoncé son nouveau projet : « EARLY MAN », décrit comme un blockbuster préhistorique.
Le poster exclusif prévoit une grosse barre de rire.

 

early_man_xlg

 

 

04

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *