Ben l'oncle Soul
Interviews

Conférence de presse de Ben l’Oncle Soul

Ben l'oncle Soul

Retour éclair sur sa terre natale du soul man prodige. Avant son concert, Ben Oncle Soul nous reçoit en conférence de presse. J’avais fait son portrait voici 4 ans, et je retrouve un Ben intact malgré son succès international : accessible, drôle et généreux.

// : Ca fait quoi de revenir sur des terres tourangelles ?

Il y a un côté guerrier ! Je suis très content de revenir sur ma terre natale, il y aura beaucoup d’émotion, la famille, les amis, des visages croisés dans la ville que l’on n’a pas vus depuis longtemps.

// : Tu ne reviens pas souvent ?

Non, je suis souvent barré….

// : 2010-2014….Cette période c’est quoi, un rêve ?

Oui, c’est un rêve qui devient réalité. Il s’est passé beaucoup de choses, il y a eu tout l’enthousiasme autour du premier album. Je n’ai pas vraiment essayé de comprendre, j’ai foncé tête baissée. Après du coup, il a fallu prendre du temps pour avoir du recul, pour comprendre la chance qu’on avait eue de visiter tous ces endroits, puisqu’on a beaucoup tourné à l’étranger, prendre du temps pour méditer et avoir de nouveau envie de raconter des choses.

// : Justement, comment on gère ce succès-la ?

Je ne sais pas trop, mais tout ça est plutôt positif. Les gens aiment bien ma musique, c’est touchant.

Si tu devais retenir 1 ou 2 titres qui ont marqué ta vie ?

Oui, bien sûr, mais j’écoute de la musique tout le temps, donc c’est un peu compliqué de faire ressortir 1 ou 2 titres. En tout cas, il y a beaucoup de souvenirs avec Otis Redding, avec cette maison de campagne que mes grands-parents avaient dans le Berry, la musique, la contemplation, le temps de vivre, les super bons moments passés avec ma famille là-bas.

Une autre période ?

Il y a sans doute des morceaux de vacances aussi, la musique pour moi a toujours fait partie du rêve, donc des chansons liées aux premiers voyages. Forcément il y a « I’ve got dreams to remember », Marvin Gaye… En ce moment Freddy Scott, un artiste assez inconnu qui a marqué mon séjour à San Francisco et mon travail avec les Monophonics. Un artiste qui s’appelle Diamond Jo, aussi, et Johnny Parker, bref, on y passerait la journée à donner des titres !

Ce soir ?

Ce soir, le but est de présenter ce nouvel album (sortie le 25 août), de raconter ces chansons, j’avais une carte blanche, c’est une chose que j’adorerais faire, mais je n’ai pas eu ce temps-là.

// : Il y a un sujet brûlant en ce moment, c’est celui des intermittents. Comment tu te positionnes ?

On a besoin de tous ces gens pour monter des concerts. Il n’y aurait pas de musique sans eux et je pense qu’ils ont raison de s’exprimer. On a la chance d’avoir ce statut, moi qui voyage beaucoup je vois que d’autres pays, comme les Etats-Unis, n’ont pas cette chance, ma musique c’est dur partout dans le monde, et ces métiers, c’est aussi beaucoup de sacrifices : on n’est pas souvent à la maison ; on se couche tard…

// : Tu es parti dans ton aventure avec des musiciens tourangeaux. Qu’en est-il aujourd’hui de ces collaborations ?

Miles Davis disait : « Nos musiciens, ce sont nos meilleurs amis du moment ». Après on voyage, on fait de nouvelles rencontres, on a besoin de cette électricité qui se passe quand les gens ne se connaissent pas vraiment, il y a une tension, une volonté de bien faire qui permettent de créer de nouvelles choses, ça nous emmène dans des retranchements. Mais ces musiciens restent des amis, ils seront là ce soir, sauf Gabin qui a un concert ce soir.

Tu composes toujours avec Gabin ?

Il y a « à coups de rêves », une des chansons de l’album, qui a été composée avec lui. Une autre composée avec Christophe Lardeau, ça reste la famille…

Tu provoques ces collaborations ?

C’est la vie qui provoque ces rencontres. Il faut qu’il y ait une rencontre humaine, et des connexions sur le plan artistique. Avec les Monophonics, que j’ai rencontrés à San Francisco, on a grandi avec les mêmes références musicales, ils sont passés en concert à Paris, je suis allée les voir au Nouveau Casino, on a discuté ensemble, on est fans des mêmes choses, on a les mêmes codes, il n’a a même plus besoin de parler ou de réfléchir, on a juste à laisser aller le feeling du moment. C’est un album où on a capturé des moments de vie, des moments de doute, des certitudes.

Et ton aventure avec Disney, c’était quoi, rafraîchissant ?

Oui, rafraîchissant, c’est le mot ! Moi j’ai grandi avec Disney la musique est très qualitative, avec de super auteurs, de super arrangeurs, des versions anglaises magnifiques comme celles avec Louis Prima. Bizarrement, les compositeurs français sont carrément inconnus. Disney, c’est du rêve, aussi ! Pour moi quand j’étais gosse, les dessins animés, c’était une fenêtre sur le monde ! Même si je n’ai pas encore d’enfants, j’étais content de faire cette chanson, et je me dis que le jour où j’en aurai, ils seront contents de cette reprise !

D’autres projets comme ça en parallèle, ou des collaborations avec des artistes ?

Oui, plein, toujours au fil des rencontres, comme celle avec Gregory Porter, avec qui j’ai fait 3 reprises de standards soul avec son quartet de jazz à New-York.

Tu fais souvent référence à la Motown…

Il y a des familles d’artistes qui s’y intéressent de plus en plus, avec Sharon Jones par exemple, ou Antibalas, tout un mouvement, certes plus aux Etats-Unis, qui revendiquent que ce n’est pas mort et qu’on est complètement contemporains. On parle du quotidien, de l’amour, c’est juste une esthétique que l’on a envie de transmettre. On grandi avec les influences américaines, avec le cinéma qui nous faisait rêver, la musique, nos envies de voyage. Mais mon inspiration, ce n’est pas que être tourné vers les Etats-Unis, c’est aussi être tourné vers soi, apprendre à se connaître, je suis sensible à cette musique, ça reste une quête identitaire, je marche aussi peut-être sur les traces de certains de mes ancêtres…

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