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Cinéma

Y’A DU CINÉ DANS L’AIR ! – N° 7

300 : LA NAISSANCE D’UN EMPIRE

de Noam Murro (Sullivan Stapleton, Eva Green, Rodrigo Santoro)

 

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«WATCHMEN», «300», «THE SPIRIT»… Autant de longs-métrages n’ayant aucun intérêt en l’état lorsque l’on a lu les bande-dessinées dont ils sont tirés.
Car une adaptation, m’sieurs les réalisateurs, ce n’est pas retranscrire fidèlement, page après page, parfois à la case près, le matériau originel avec les moyens techniques performants, histoire de prouver que vous savez faire de belles images.
Sinon, autant rester peinard chez nous à relire les albums, c’est moins cher, plus utile et plus formateur.
Ce qu’on veut, hein, vous entendez, c’est un peu de trahison, d’imagination que diantre.
Tenez, prenez donc exemple sur votre collègue là, Noam Murro avec «300 : LA NAISSANCE D’UN EMPIRE», la suite du «300» de Zach Snyder.
En 480, tandis que le roi Xerxès s’occupe des spartiates, sa générale en chef, la terrible Artémise (Eva Green) à la tête d’une vaste armada affronte sur la mer la flotte grecque commandée par Thémistocle (Sullivan Stappleton) qui tente d’unifier son pays…
Oublions l’idéologie contestable, les ralentis omniprésents et le découpage des scènes d’action à la mord-moi-le noeud présent dans le premier opus.
Certes, subsistent encore quelques arrêts sur image mais plus intelligemment agencés et les bastons sont chorégraphiquement impressionnantes (cette tension à l’approche de chaque abordage de navires !).
Cette fois, les comédiens sont un peu plus inspirés, à l’exception du pauvre Rodrigo Santoro jouant Xerxès (imaginez Vincent McDoom gonflé aux stéroïdes dans un film de Robert Bresson !).
Eva Green est parfaite, campant une divine salope, mortellement dangereuse et sa scène sauvage/fendard de coït avec Sullivan Stappleton (la noblesse incarnée) restera longtemps dans les mémoires.
C’est très violent, rappelant les éruptions sanglantes de la série télé «SPARTACUS».
Noan Murro a su capter un peu de ce qui rend les comics de Frank Miller si particuliers, ce mélange fait de gestes spectaculaires, improbables combiné à de réels enjeux dramatiques.
A défaut d’être totalement réussi (toujours ces raccourcis qui plombent le rythme), ce péplum énervé a au moins le mérite de s’écarter de son modèle pour aller vers autre chose. Et rien que pour ça…

 

 

DANS L’OMBRE DE MARY – LA PROMESSE DE WALT DISNEY

de John Lee Hancock (Tom Hanks, Emma Thompson, Paul Giamatti)

DANS L'OMBRE DE MARY
John Lee Hancock, je l’avais découvert avec sa superbe vision d’«ALAMO», plus intimiste que celle de John Wayne. Ensuite il enchaîna avec «L’EVEIL D’UN CHAMPION» drame sportif dans le milieu du football américain qui, avant «GRAVITY», nous révéla une autre Sandra Bullock.
Et maintenant voilà qu’il s’attaque à un monument sacré, plutôt à un épisode de la vie de Walt Disney, le moment où celui-ci reçut dans ses studios la romancière Pamela Lyndon Travers et comment leur difficile et «longue» collaboration (quatre ans) allait aboutir au classique «Mary Poppins» qui révéla Julie Andrews.
Intéressant sur le papier.
Tonton Walt, c’est Tom Hanks, la moustache frétillante. La rigide Pamela, c’est Emma Thompson.
Enfin rigide oui et non car l’on tente de nous expliquer pourquoi est-elle devenue ainsi, froide en apparence, ce qui forcément contrastait avec la bonhommie apparente du papa de Mickey (en privé, c’était autre chose).
D’où, vous l’aurez deviné, toute une série de flasbacks sur l’enfance australienne de Pam, sa relation fusionnelle avec son père (interprété par Colin Farrell) l’inititiant au conte et son goût de l’imaginaire, alternés avec ses tribulations dans les studios Disney en 1960.
Le gros hic, c’est que cela ne fonctionne pas.
Et c’est problématique sur un film se basant sur ce procédé de va et vient incessant.
La raison principale : un manque total de fantaisie.
Tout ce qui concerne le passé de la dame s’avère lisse, plat, sans aspérités, les acteurs comme les décors.
Même constat pour toutes les séquences du «présent» malgré les efforts évidents des principaux protagonistes.
Jouer sur les couleurs pastels ne suffit pas lorsqu’il n’y a aucune magie.
Immersion zéro du spectateur.
«DANS L’OMBRE DE MARY» ou une promesse malheureusement non tenue.

 

 

 

UN WEEK-END A PARIS

de Roger Michell (Jim Broadbent, Lindsay Duncan, Jeff Goldblum)

UN WEEK END A PARIS
Venus fêter leur trente ans de mariage dans la capitale française, un couple d’anglais, Nick et Meg, profs de littérature, vont apprendre à se redécouvrir…
Charme, finesse, amertume.
Trois qualificatifs pour le métrage de la semaine, ni plus, ni moins.
Le duo Jim Broadbent/Lindsay Duncan (grande actrice de la TV britannique) est tout bonnement é-pa-tan-t.
Au détour d’un simple regard, d’une attitude, d’un silence semblant parfois interminable, s’expriment les sentiments les plus profonds, les plus durs que deux êtres aimés puissent échanger.
Tour à tour complice et inconnu, chacun se dévoile à sa manière.
Cruel, émouvant, rigolo, faisant le point sur le temps qui passe inlassablement et les illusions perdues, baigné dans un spleen inouï, agrémenté de morceaux de jazz parfaitement choisis, «UN WEEK-END A PARIS» donne furieusement envie de flâner dans la ville de la tour Eiffel avec son conjoint ou, pour les célibataires, de tomber fou amoureux.

 

Le DVD de la semaine : «LE SIGNE DES RENEGATS»

de Hugo Fregonese /Sidonis-Calysta.

DVD LE SIGNE DES RENEGATS
1919, l’écrivain Jonhston McCulley crée le personnage de «Zorro». Le cinéma s’en empara avec le succès que l’on connait. En revanche, ce que l’on sait un peu moins, c’est que le justicier masqué inspira lointainement d’autres héros éphèmères oeuvrant eux aussi dans le sud de la Californie.
SIDONIS-CALYSTA vient d’éditer, dans une copie correcte, «LE SIGNE DES RENEGATS» (1951) de Hugo Fregonese.
1825, à l’heure de l’avènement de la République du Mexique, Marcos Zappa, un traitre à sa patrie, est victime d’un chantage et, sous peine que son passé soit dévoilé, doit séduire puis épouser la belle Manuela de Vasquez afin de mieux pouvoir discréditer son père, un homme politique influent…
Fregonese, remarquable metteur-en-scène intinérant, qui s’arrêta un temps en France, et responsable du génial western à suspense «QUAND LES TAMBOURS S’ARRETERONT», livre, ici, une fort sympathique série B valant d’une part pour son casting (Ricardo Montalban, jeune premier d’alors qui eût une carrière en dent de scie avant de terminer pour le petit écran en tenancier de «L’ILE FANTASTIQUE», Cyd Charisse, qui hélas ne montre pas suffisament ses jambes mais nous gratifie quand même d’un joli numéro de danse et Gilbert Roland, solide second couteau, à la filmographie éclectique depuis le muet) mais surtout pour une retranscription surannée mais au combien délicieuse de la Californie d’antan, ses moeurs, ses costumes, découlant de la vision d’un artiste venant d’argentine, nostalgique, se rapprochant ainsi d’un autre artistes passionnant de l’époque de support différent, Warren Tufts.
RENEGAT

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