LA GRANDE AVENTURE LEGO
Cinéma

Y’A DU CINÉ DANS L’AIR ! – N° 5

LA GRANDE AVENTURE LEGO (3D)

de Phil Lord et Chris Miller

LA GRAND AVENTURE LEGO
L-E-G-O.
Quatre lettres mythiques pour des centaines de millions d’enfants et d’adultes de par le monde qui s’adonnent chaque année à ce jeu de construction ludique. Des milliards d’unités vendues depuis les «fifties». Autant dire qu’une transposition de cet univers sur grand écran était inévitable un jour ou l’autre mais surtout nécessaire à l’heure où le formatage des blockbusters hollywoodiens bat son plein.
En effet, comment ne pas être séduit, du moins curieux, à l’idée de voir en action un Lego sauver l’humanité ?
Emmet, petit personnage sans envergure, travaille comme ouvrier sur un chantier de construction. Sa rencontre avec Lucy va bouleverser sa vie car cette dernière lui apprend qu’il est l’élu d’une prophétie, le seul capable de s’opposer au tyran Lord Business désirant asservir le monde…
Déjà responsable de l’excellentissime «TEMPETES DE BOULETTES GEANTES» en 2009 et de l’adaptation de la série télé culte «21 JUMP STREET» qui, à défaut d’être totalement réussie, avait au moins le mérite de montrer les protagonistes se lâchant lors de leur mission d’infiltration au contraire de leurs homonymes TV, le tandem Phil Lord/Christopher Miller revient présentement au film d’animation bien plus subtil qu’il n’y paraît.
Car si pendant une bonne partie du métrage nous sommes face à un produit rigolo se moquant de nos petits travers d’êtres humains lambdas, mêlant des références allant du comic book écurie DC (Batman, psychotique à souhait, Superman et même un Green Lantern homo !) au manga en passant par toute cette thématique universelle de la quête, illustrée ici par des hommages-pastiches au «SEIGNEUR DES ANNEAUX», «STAR WARS» (courte séquence tordante avec Han Solo et le Faucon Millénium), vous me direz que ce ne sont pas les premiers à s’essayer à ce mélange des genres.
Certes. Mais ce serait réducteur et bien mal connaître les qualités d’écriture et de réalisation de nos lascars qui, au bout des 2/3, nous assènent une révélation nous faisant derechef rejuger l’ensemble de ce que nous avions vu jusqu’alors et conférer une dimension supplémentaire à cette «GRANDE AVENTURE LEGO».
Dernier point d’importance : préférez, si vous le pouvez, la version originale (rien que pour la voix de Morgan Freeman) à l’exécrable doublage français.

 

 

 

ONLY LOVERS LEFT ALIVE

de Jim Jarmusch (Tom Hiddleston, Tilda Swinton, Mia Wasikowska)

ONLY LOVERS

 

 

Pour en avoir déjà parlé lors de sa présentation à Cannes en mai dernier, et comme je n’aime pas me répéter, sachez juste qu’après son raté «THE LIMITS OF CONTROL», Jim réussit son vampiresque «ONLY LOVERS LEFT ALIVE».
Avec Jarmusch, la décadence prend tout son sens.

 

 

LE CROCODILE DU BOTSWANGA

de Fabrice Eboué et Lionel Steketee (Thomas Ngijol, Fabrice Eboué, Ibrahim Koma )

 
LE CROCODILE DU BOTSWANGA

 

 

Didier (Fabrice Eboué), un agent minable, a fait une vraie «découverte» : Leslie Konda (Ibrahim Koma), un jeune footballer français qu’il a pris sous son aile et qui vient de signer un contrat avec un grand club. Suite à une invitation, tous deux s’envolent pour le pays d’origine de Leslie, le Botswanga, minuscule état d’Afrique centrale. Là, accueillis en grande pompe par le président de la République, Bobo 1er (Thomas Ngijol), arrivé au pouvoir par un coup d’état militaire, ils vont aller de surprise en surprise…
Avec le retour des Inconnus dans les salles et la polémique qui s’ensuivit entre certains organes de presse et notre trio comique, accentuant la division critique/public (éternel clivage, pas toujours réel), nous éviterons de faire preuve d’une trop grande méchanceté à l’égard du «CROCODILE DU BOTSWANGA» due à la team auteur du succès surprise de «CASE DEPART».
Pourquoi ?
D’une part, parce que «descendre» un film est à la portée de tout le monde, gratuit (même si parfois ça soulage) et que de toute façon, quoi qu’on écrive, le box-office devrait se montrer généreux envers lui.
Et que d’autre part, sans atteindre des sommets, cette comédie grossière ne mérite pas l’opprobre la plus totale car l’on sent véritablement la sincérité du projet des anciens du «Jamel Comedy Club».
C’est juste pataud, maladroit et sans grand intérêt (je vous l’ai dit, moi pas méchant).

 

 

 

GLORIA

de Sebastiàn Lelio (Paulina Garcia, Sergio Hernandez, Marcial Tagle)

GLORIA

 

 

Les ayatollahs du septième art risquent de me lapider car je vais maintenant vous entretenir d’un long-métrage qui a l’outrecuidance de s’intituler «GLORIA», oui, comme celui, célèbre et à juste titre révéré, de John Cassavetes de 1980 (oublions le remake de Sidney Lumet).
Et pourtant une ressemblance émaille les deux œuvres : les actrices principales.
Avant l’impériale Gena Rowlands, de nos jours la Chilienne Paulina Garcia, inconnue chez nous mais star là-bas. Chacune possède cette même nonchalance désenchantée au bord du tragique. Dans un cas, on naviguait dans le polar, ici nous sommes dans la comédie de mœurs.
Approchant de la soixantaine, Gloria se sent toujours jeune. Elle sort dans les dancings de Santiago, danse et boit jusque tard dans la nuit. Séparée de son mari, elle a un garçon et une fille en âge de se marier. Lorsqu’elle rencontre Rodolfo, la passion amoureuse renaît et elle décide de la vivre pleinement. Mais la vie peut parfois se révéler capricieuse…
Signé par Sebastiàn Lelio, dont nous avions déjà pu admirer «NAVIDAD», chronique estudiantine sur les troubles de la sexualité, et produit par Pablo Larrain («TONY MANERO»), le chef de file de ce nouveau cinéma passionnant du Chili, ce touchant portrait de femme aux accents dramatiques naturels rafla l’Ours d’Or de la meilleure comédienne et le prix du jury œcuménique lors de la Berlinale 2013.
Pas mal pour un metteur en scène d’à peine quarante ans qui dit s’être inspiré de sa mère.
Faudrait que j’essaie avec la mienne.

 

PREVIEW

Dans deux mois débarquera la huitième édition de Mauvais Genre, le festival international de cinéma de Tours qui se tiendra exactement du 16 au 21 avril.
Très bientôt, des infos exclusives sur cette manifestation pas comme les autres et dont le délégué artistique (mais qui est-il ?) promet une sélection hétéroclite et sans concessions.

 

 

AFFICHE MAUVAIS GENRE 2014

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