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Cinéma

Y’A DU CINÉ DANS L’AIR ! – N° 48

AVENGERS : L’ÈRE D’ULTRON (3D)

de Joss Whedon (Robert Downey Jr, Scarlett Johansson, Mark Ruffalo)

 

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Les transpositions « MARVEL » sur grand écran se suivent et se ressemblent-elles ?
La question mérite d’être posée après le décevant « IRON MAN 3 », le pénible « THOR : LE MONDE DES TÉNÈBRES » ou encore « LES GARDIENS DE LA GALAXIE », amusant certes, mais vite oublié.
Chacun des titres mentionnés échouent à donner au fan la quintessence de ce que doit être une adaptation digne de ce nom : un produit surprenant dans le bons sens du terme, comprenant, assimilant et exposant clairement des enjeux universels, tout en travaillant les conventions du genre.
Ce qu’avait parfaitement réussi Matthew Vaughn avec « X-MEN : LE COMMENCEMENT » et, dans une moindre mesure, « CAPTAIN AMERICA : LE SOLDAT DE L’HIVER » des frères Russo.
(Parenthèse, avez-vous regardé l’ultime trailer du reboot des « 4 FANTASTIQUES », prévu cet été, de Josh Trank, le metteur en scène du passionnant « CHRONICLE » ? Je pense que nous allons avoir une belle surprise).
Le blockbuster de la semaine, qui ouvre la saison estivale, est « AVENGERS : L’ÈRE D’ULTRON ».
Après avoir récupéré le sceptre de Loki, le demi-frère maléfique de Thor, Tony Stark, avec l’aide du dr Banner, perfectionne un programme révolutionnaire pour le maintien de la paix mondiale. L’expérience tournant à la catastrophe, les Vengeurs se retrouvent à devoir affronter un nouvel ennemi surpuissant : Ultron, une intelligence artificielle incarnée, désireuse d’anéantir l’Homme…
En 2012, le premier volet des « AVENGERS », déjà réalisé par Joss Whedon, s’imposait d’emblée comme un divertissement de haute tenue (avec une des batailles les plus impressionnantes de l’âge numérique) où les principaux personnages, la plupart ayant eu droit à leur franchise, se mêlaient harmonieusement avec certaines petites blagues de bon aloi.
Après avoir signé une curieuse adaptation en noir et blanc de Shakespeare, Whedon, versatile assez doué, nous donne là un énorme pudding et pêche par excès d’ambition.
Dès l’introduction tonitruante, une scène de bagarre proche de l’illisible pendant quelques minutes, on sent la volonté affirmée de vouloir dépasser le numéro un à tous les niveaux.
Cette impression perdurera tout le long, malheureusement dirai-je.
Certes, nous avons encore des bastons hyper efficaces et savoureuses comme celle opposant Hulk et Iron Man.
Oui, l’arrivée de La Sorcière Rouge et de La Vision, tout deux superbes, étoffant notre équipe de justiciers, est prometteuse pour l’avenir.
D’accord avec l’habituel caméo de Stan Lee, le légendaire créateur de l’écurie, particulièrement drôle.
Bravo aussi pour les quelques vraies audaces scénaristiques comme l’esquisse de romance entre le géant vert et la Veuve Noire.
Les reproches : des jeux de mots, cette fois, assez bas de gamme hormis une réplique ou deux, les discours trop redondants sur l’éthique et, surtout, des amorces de situations inabouties ou bâclées, notamment le background de plusieurs protagonistes.
Malgré un manque de fluidité flagrant, « AVENGERS : L’ÈRE D’ULTRON » fait bien le job, mais façon CDD.
On aurait préféré un CDI.

 

 

ENTRE AMIS

de Olivier Baroux (Daniel Auteuil, Gérard Jugnot, Zabou Breitman)

 

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Lors de sa sortie, j’avais affublé « ON A MARCHÉ SUR BANGKOK » de Olivier Baroux, de « torture insupportable » comme les trois-quarts de sa filmographie en tant que metteur en scène (« MAIS QUI A RE-TUÉ PAMELA ROSE ? », « L’ITALIEN »)
Avec une affiche spécialement peu engageante, que faut-il attendre d’« ENTRE AMIS » ?
Richard invite ses amis d’enfance sexagénaires Philippe et Gilles, et leurs moitiés respectives, à effectuer une croisière en Méditerrannée. Pour l’occasion, il a loué un bâteau de plaisance et en profite pour leur présenter son nouvel amour, Daphnée, une ophtalmo de 24 ans sa cadette. Les rencoeurs ne vont pas tarder à éclater…
Après vingt minutes catastrophiques, plates, pas drôles, cette comédie « made in France », étonnamment, se laisse à peu près suivre et devient même intéressante un temps.
Le responsable de cet état de fait n’est pas Baroux, le comparse de Kad Merad, mais son scénariste, le mésestimé Eric Besnard.
Si celui-ci ne brille guère en tant que cinéaste (à l’exception du « SOURIRE DU CLOWN »), il en est autrement pour ce qui concerne les histoires qu’il couche sur papier.
« LE CONVOYEUR » de Nicolas Boukhrief, tout comme « TRAVAUX, ON SAIT QUAND ÇA COMMENCE… » de Brigitte Roüan, lui doivent beaucoup.
Concernant les acteurs, mention spéciale à Zabou Breitman, hilarante en frigide obsédée par son taf.
Auteuil est bon ainsi que François Berléand et Mélanie Doutey.
Quelques dialogues font mouche.
En résumé, pourquoi pas.

 

 

GOOD KILL

de Andrew Niccol (Ethan Hawke, Zoë Kravitz, Bruce Greenwood)

 

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Depuis ses débuts derrière la caméra, en 1997, avec le prenant « BIENVENUE À GATTACA », sur un être génétiquement inférieur désireux d’aller voyager dans l’espace, le néo-zélandais Andrew Niccol n’a fait que décevoir : « SIMONE » ave Al Pacino, « LORD OF WAR », trop manichéen malgré une maîtrise formelle, « TIME OUT », voyant Justin Timberlake essayait d’échapper à sa destinée, et le médiocrissime « LES ÂMES VAGABONDES », d’après une saga littéraire de Stéphanie Meyer (« TWILIGHT »).
Autant dire que je n’attendais rien de son nouvel opus, « GOOD KILL », présenté lors de la dernière Mostra de Venise.
Eh bien, j’avais tort !
Tommy Egan, un ancien pilote de chasse de l’armée américaine, passe désormais la plupart de ses journées enfermé dans une grande boîte, sur une base à las Vegas, dirigeant des drones qui opérent en Afghanistan et combattent les talibans. Le soir, quand il rentre chez lui, il se dispute avec sa femme…
Sur le même sujet d’analyser le comportement des soldats soumis à un stress régulier durant leur mission, on peut dresser un parallèle avec le récent « AMERICAN SNIPER » d’Eastwood.
Mais là où le vieux Clint signait une oeuvre trop en linéarité, sans que jamais son tireur d’élite ne se remette en question ou évolue, Niccol, lui, n’hésite pas à interroger la conscience de son militaire, incarné par l’impeccable Ethan Hawke, se rapprochant ainsi plus de Kathryn Bigelow et de son excellent « DÉMINEURS ».
Ce qui frappe avant tout, c’est le minimalisme qui se dégage ici.
D’ordinaire, cette notion induit fréquemment un repproche à la facture globale d’un film, du moins peut évoquer un caractère ennuyeux.
Ce n’est absolument pas le cas présentement, car si Andrew Niccol n’est pas le plus grand technicien du monde, il arrive cependant à nous captiver littéralement par de simples mouvements d’appareil sur une main appuyant sur une télécommande, un écran d’ordinateur où l’on peut constater les dégâts causés par les engins volants furtifs, des gros plans sur les visages des protagonistes…
Cela se double d’une véritable méditation sur la notion de culpabilité, traitée là aussi de façon « sobre » mais en vérité percutante, grâce à l’interprétation de l’acteur de « GATTACA ».
En effet, celui-ci incarne, en définitive, un brave type à qui l’on a coupé les ailes et qui ne pense qu’à s’évader par tous les moyens possibles. Plongé dans un purgatoire physique et moral, partagé entre obéir à ses supérieurs et son envie de liberté, il commence, petit à petit, à douter. Ne serait-il pas en train de fabriquer des terroristes à force de frapper dans les villages en faisant des victimes collatérales ?
Rongé intérieurement par ses démons personnels, sans que cela ne soit un seul moment caricatural, il mêne également un autre combat, celui avec son épouse, fait de tentative de diplomatie, avorté.
Les autres comédiens, le toujours solide Bruce Greenwood (« ABÎMES ») en tête, jouent de façon satisfaisante leur partition.
Sans asséner de message lourdingue, voici un drame intimiste abouti, profondément humain.
La cible est atteinte, yes, « GOOD KILL » !

 

 

JAUJA

de Lisandro Alonso (Viggo Mortensen, Viilbjørk Malling Agger, Ghita Norbi)

 

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D’après une légende, Jauja est un endroit d’abondance et de joie. Devenu objet de convoitise, tous ceux qui partent à sa recherche s’égarent en chemin. Dans un avant-poste reculé en Patagonie, le Capitaine Gunnar Dinesen (Viggo Moretensen) arrive du Danemark, en tant qu’ingénieur pour l’armée argentine, avec sa fille de quinez ans. Seule femme des environs, elle devient l’objet de convoitise de soldats. Fuguant avec l’un d’eux, son père se lance alors sur ses traces…
Régulièrement proche de l’expérimental, le sud-américain Lisandro Alonso (« FANTASMA »)
convoque fugacement, avec « JAUJA », les ombres tutélaires de Werner Herzog période « AGUIRRE, LA COLÈRE DE DIEU » et le fraîchement disparu Manoel de Oliveria (« L’ÉTRANGE AFFAIRE ANGELICA »).
Adoptant des cadrages dignes des photographies en vigueur au XIXème siècle, volontairement lent, parfois trop, tentant de créer une poésie du silence, inégale, faisant preuve d’une sécheresse du sentiment inhérent au roman d’apprentissage à la Goethe et comportant un hommage à Lewis Carroll, voici une curiosité comme on les aime.

 

 

Les DVDs de la semaine : « Y’EN A PAS »

de C’est comme ça/TRISTESSE

 

Les raisons : certains distributeurs rechignent de plus en plus et la Poste égale à elle-même concernant les colis égarés.
On rectifiera le tir le prochain coup.

 

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