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Cinéma

Y’A DU CINÉ DANS L’AIR ! – N° 47

TAXI TÉHÉRAN

de Jafar Panahi (Jafar Panahi)

 

taxi teheran

Jafar Panahi est, excepté la sentence de mort prononcée, l’équivalent au septième art de Salman Rushdie.
Quelqu’un qui n’a pas eu peur de critiquer vertement son pays.
Conséquence, une interdiction de continuer à exercer son métier chez lui et un feuilleton trépidant concernant sa présence attendue dans des grand festivals internationaux en qualité de juré ou récipendiaire d’un prix.
Son ultime projet, il l’a accompli, en loucedé totale, en se faisant passer pour un chauffeur de taxi sillonnant la capitale iranienne et ramassant des passagers plus ou moins loufoques.
La matière obtenue a donné ce « TAXI TÉHÉRAN », qui remporta l’Ours d’Or à Berlin en février.
Depuis son sublime « LE BALLON BLANC » jusqu’à son récent et assez passionnant « CLOSED CURTAIN », sur l’enfermement, toujours inédit dans l’hexagone, Panahi n’a eu de cesse de faire des allusions à la situation politique et économique de sa patrie, par le biais de la poésie, du rire, des larmes et diverses métaphores.
Hélas, présentement, il a du mal à nous faire ressentir des émotions et de nous égréner autre chose que des banalités sur le combat quotidien de ses semblables – ses clients – représentant chacun une classe sociale bien définie.
La responsabilité en incombe au partis pris esthétique et narratif utilisé (trois caméras dissimulés dans la voiture) jamais concluant, jamais immersif et des comédiens amateurs, qui, en dépit de toute leur bonne volonté, jouent quelque peu faussement.
Certes, on esquisse parfois un rire ou deux et la fin, brutale, peut laisser un goût amer.
Mais malgré tout, cela n’en reste pas moins une grosse déception.

 

 

EN ROUTE ! (3D)

de Tim Johnson (Avec les voix de Jim Parsons, Rihanna, Steve Martin)

 

EN ROUTE

Les Boovs sont une race d’aliens prétentieux, persuadés d’avoir le plus souvent raison. Pour échapper à leurs ennemis jurés, les Gorgs, ils décident de coloniser la Terre. Une fois sur place, l’un d’eux, Oh, gaffeur, va par inadvertance dévoiler leur cachette. Mis au ban par son peuple et devant fuir, il fait la connaissance de Tif, une jeune fille, désirant rejoindre sa mère…
« EN ROUTE! » est le nouveau-né des studios DREAMWORKS.
Si la qualité de l’animation, la forme, est toujours aussi brillante, du niveau de PIXAR, il en est autrement du fond, bas de gamme et qui aurait mérité un bien meilleur traitement pour se hisser dans le peloton de tête des locomotives du genre.
Dommage, le potentiel était là.

 

 

LA PROMESSE D’UNE VIE

de Russell Crowe (Russell Crowe, Olga Kurylenko, Malik Bentalha)

 

LA PROMESSE D'UNE VIE

A l’instar de nombre de ses camarades masculins et féminins (la dernière en date, Angelina Jolie) Russel Crowe a décidé de franchir le pas et de passer derrière la caméra pour raconter des histoires qui lui tiennent particulièrement à coeur.
Ici, pour son premier long métrage, « LA PROMESSE D’UNE VIE », il s’attaque au conflit mondial de 14-18.
Quatre ans après la célèbre bataille des Dardanelles, dans la péninsule de Gallipoli, opposant les britanniques et les français aux troupes de l’empire Ottoman, Joshua Connor, un paysan et sourcier australien, se rend en Turquie afin de retrouver ses trois fils portés disparus. Là, entre obstruction bureaucratique et tension latente entre habitants locaux et présence anglaise, il s’obstine et va recevoir de l’aide d’un officier ayant combattu ses enfants…
Inspiré des écrits d’un lieutenant-colonel ayant trouvé la lettre d’un homme qui cherchait désepérément sa progéniture après la guerre, cette épopée se laisse regarder sans déplaisir, grâce au soin apporté aux images et au soucis du détail révélant un véritable travail de documentation sur l’époque.
Appliqués, scolaires, pourrait-on donc dire des débuts dans la fiction de Russell Crowe à la réalisation, en dépit de certaines naïvetés (la relation entre lui et la tenacière de l’hôtel où il séjourne) facilement pardonnables.
On aurait, néanmoins, souhaité un peu plus de souffle à l’entreprise.
Une oeuvre, en définitive, à l’exacte image de son metteur en scène.

 

 

EN ÉQUILIBRE

de Denis Dercourt (Albert Dupontel, Cécile de France, Patrick Mille)

 

EN EQUILIBRE

Marc (Albert Dupontel), un cascadeur équestre, se blesse gravement lors d’un tournage. Devenu paraplégique et en chaise roulante, il va croiser Florence (Cécile de France), une agent d’assurance, chargée de s’occuper de son dossier. Leur vie va s’en trouver transformée…
La musique, thème cher au cinéaste Denis Dercourt (« LA TOURNEUSE DE PAGES »), est ici omnniprésente, tant visible (Florence est une ancienne pianiste qui était promise à un grand avenir) qu’intérieure (la relation unissant Marc à son cheval, responsable de son état).
Cependant, malgré une belle prestation du duo Dupontel/de France (la quarantaine resplendissante et que l’on attend dans le nouveau Catherine Corsini), ce drame peine à convaincre, la faute à un scénario (librement tiré d’un livre de Bernard Sachsé) extrêmement classique dans son agencement et le déroulement de ses péripéties, prévisibles, manquant de profondeur.
Résultat : « EN ÉQUILIBRE » trop précaire.

 

 

ROBIN DES BOIS, LA VÉRITABLE HISTOIRE

de Anthony Marciano (Max Boublil, Géraldine Nakache, Malik Bentalha)

 

ROBIN DES BOIS

On ne compte plus les adaptations sur le héros légendaire de la forêt de Sherwood : de celle, en 1938, mythique et classique avec Errol Flynn, au solide « ROBIN DES BOIS : PRINCE DES VOLEURS » avec Kevin Costner, en passant par l’animé rigolo de Walt Disney ou, plus récemment, par celle, sympathique et foutraque, signée Ridley Scott.
Et les parodies me direz-vous ?
Quelques-unes, italiennes, mais surtout « SACRÉ ROBIN DES BOIS » de Mel Brooks.
Or, voici que la France se décide à aborder le sujet puisque débarque, aujourd’hui, « ROBIN DES BOIS, LA VÉRITABLE HISTOIRE » de Anthony Marciano.
Robin (Max Boublil), accompagné de Tuck (Malik Bentalha), ne détrousse que les vieillards, les femmes ou les enfants. Son but, amasser de l’argent pour pouvoir racheter la maison close de la ville. La rencontre avec un gang de justicier, volant aux riches pour redonner aux pauvres, va contrarier ses plans pour mettre la main sur les impôts du royaume…
Entre des répliques pas drôles, des acteurs principaux mauvais, « Kaamelott » déjà passé par là, des gags embarassants, un horrible Patrick Timsit plagiant le Michel Serrault homo de « DEUX HEURES MOINS LE QUART AVANT JC » sans la moindre finesse, nous voici face à une perte de temps absolu.
Etonnant que Marciano, après « LES GAMINS », plutôt gentillet, soit ici totalement à la ramasse.
A côté, « VOUS N’AUREZ PAS L’ALSACE ET LA LORRAINE » c’est « CITIZEN KANE »…

 

 

L’affiche de la semaine : « PAN » de Joe Wright

Encore une énième version du roman de J. M. Barrie ?
Pas tout à fait.
Cette fois, Hollywood s’attaque sur la genèse de Peter et comment celui-ci est devenu ce personnage fabuleux, qui enchante les générations.
On retrouvera, bien évidemment, « Crochet », mais également « Barbe-Noire », interprété par Hugh Jackman qui semble s’être amusé comme un fou et Ronney Mara en « Tiger Lily , sous la houlette de Joe Wright (le troublant « HANNA »).
Et puis, ce visuel, malgré quelques réserves, fait rêver.

 

PAN POSTER

 

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