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Cinéma

Y’A DU CINÉ DANS L’AIR ! – N° 38

LE HOBBIT : LA BATAILLE DES CINQ ARMEES (3D)

de Peter Jackson (Martin Freeman, Ian McKellen, Richard Armitage)

 

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Tout a une fin.
Même le projet cinématographique le plus ambitieux de ces vingt dernières années.
Non, je ne parle pas de feu « HARRY POTTER » (même si, parait-il, qu’on n’en aurait pas terminé avec le sorcier à lunettes) mais, évidemment, de l’oeuvre de Tolkien adaptée sur grand écran par Peter Jackson.
Noël oblige, rendez-vous donc avec le troisième et dernier volet du « HOBBIT ».
En retrouvant leur royaume et ses richesses, Thorin, le roi des nains, et ses compagnons dont Bilbo, ont réveillé Smaug, le terrible dragon, qui s’est enfui de sa prison-forteresse et se dirige vers Lac-ville pour y tuer tous les habitants. Thorin, atteint par la fièvre de l’or, commence à perdre la raison. Le hobbit tente de le raisonner mais en vain, sans se douter qu’une terrible menace se rapproche d’eux à grand pas : des légions d’orques envoyées par Sauron, le Seigneur des Ténèbres…
Vous le savez sans doute mais, à l’origine, ce devait être Guillermo del Toro (« LE LABYRINTHE DE PAN ») qui aurait dû réaliser cette préquelle au « SEIGNEUR DES ANNEAUX ».
Jackson ne pouvant se résoudre à lâcher la barre comme ça, le remplaça.
Et, en définitive, c’est bien là le problème.
Autant « UN VOYAGE INATTENDU » était assez inégal, autant « LA DESOLATION DE SMAUG » était convaincant car avait trouvé le rythme adéquat, autant « LA BATAILLE DES CINQ ARMEES » s’avère le métrage de trop.
Ok, l’auteur de « FANTÔMES CONTRE FANTÔMES » sait indéniablement filmer les gros combats (ici, vous aurez droit à de l’action top qualité et non-stop pendant une bonne heure) mais à quoi bon lorsque le versant émotion est plus qu’hésitant.
Obnubilé par l’épique à tout prix, notre néo-zélandais de service essaie, tant bien que mal ,de conclure les sous-intrigues dévéloppées dans les métrages précédents comme la romance entre Tauriel la guerrière elfe et Kili le nain ou bien l’affrontement shakespearien entre Legolas et son père Thranduil. Pour l’un, c’est d’un classicisme absolu dans le traitement et pour l’autre, on reste à la surface des choses et on s’en fiche.
Plus que dans ses autres incursions chez Tolkien, Peter Jackson a sacrifié aux sirènes des dirigeants hollywoodiens, confère le début tonitruant avec Smaug, trop abrupte et démontrant de façon probante le découpage trop calculé de chacun des chapitres.
En outre, il est difficile de ne pas ressentir un léger mépris envers le spectateur lors de la clôture de l’aventure puisqu’elle s’achève à l’exact moment où débute « LA COMMUNAUTE DE L’ANNEAU », au cas où nous n’aurions rien compris.
Les différences entre le bouquin et le résultat, laissons cela aux puristes et portons le plutôt au crédit de Jackson.
En vérité, outre de signer un blockbuster honnête mais déceptif par rapport au reste de sa carrière, le plus grand reproche à faire au cinéaste est d’avoir perdu de sa spontanéité.
Oui, tout à une fin.

 

 

NOS ENFANTS

de Ivano de Matteo (Alessandro Gassman, Giovanna Mezzogiorno, Luigi Lo Cascio)

 

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J’ai déjà évoqué, il y a une poignée de semaines, l’actuelle vitalité éclatante de la production italienne via « LES OPPORTUNISTES » de Paolo Virzi.
Une chose en amenant une autre, voici maintenant « NOS ENFANTS ».
Massimo (Gassman) est un riche et célèbre avocat qui se fait une spécialité de défendre des clients vraiment condamnables. Son frère, Paolo (Lo Cascio) est un docteur en pédiatrie, consciencieux et honnête. Le premier a une fille exubérante, Benedetta, le second, un garçon introverti, Michele. Un soir, leurs rejetons vont à une fête et commettent un crime qui va bouleverser le quotidien des deux foyers…
Librement adapté d’un best-seller, « Le Dîner » de Herman Koch, Ivano de Matteo prolonge l’exploration du dysfonctionnement familial, déjà au coeur de « LA BELLA GENTE » et des « EQUILIBRISTES ».
Embrassant des thématiques chères à Haneke comme l’influence des images sur le comportement et la banalisation de la violence, de Matteo dresse un puissant portrait, non pas de la jeunesse qui sert là uniquement de prétexte, mais de gens soumis à de terribles questionnements moraux pouvant remettre en cause leurs convictions les plus profondes.
Epaulé par de solides comédiens, le fils de Vittorio Gassman et le souvent barbu Luigi Lo Cascio (l’amant de Valéria Bruni-Tedeschi dans les « OPPORTUNISTES ») en tête, « NOS ENFANTS » captive jusqu’au dénouement d’une noirceur sidérante.

 

 

TIMBUKTU

de Abderrahmane Sissoko (Ibrahim Ahmed, Toulou Kiki, Abel Jafri)

 

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A Tombouctou, les extrémistes religieux ont pris le pouvoir. Plus de musique, de cigarettes, des rires et même de football. Les femmes rasent les murs et les tribunaux improvisés fleurissent comme des champignons. Non loin de la ville, Kidane coule des jours heureux, entourée da sa femme, de sa fille et d’un petit berger. En tuant par accident son voisin, il va se confronter aux nouveaux maîtres de la cité…
Sous couvert de fiction, Abderrahmaane Sissoko (« EN ATTENDANT LE BONHEUR ») s’est inspiré d’un triste fait réel : la lapidation d’un couple, au Mali, fautif d’avoir eu des enfants hors mariage.
Comme à son habitude, le metteur en scène mauritanien sait poser une ambiance poétique où paysage et bruits sont des élèments importants de l’action.
Sous couvert d’une tragie-comédie amère, il dénonce les dangers d’un Islam radical, aliénant les libertés inviduelles même si une résistance clandestine s’organise.
Le petit défaut du film est un manque de liant entre les scènes, parfois éprouvantes, faisant de « TIMBUKTU » une succession de saynètes de qualité diverse mais où surnagent quelques sublimes idées (le match de foot sans ballon, la chasse au gibier).
Présenté en mai, en compétition officielle de Cannes, voici un des grands absents du palmarès (même s’il a remporté le Prix Oecuménique).
Non pas que tout soit parfait, comme dit ci-avant, mais au contraire d’autres prétendants récompensés (« MOMMY » au hasard), lui méritait.

 

 

MEN, WOMEN & CHILDREN

de Jason Reitman (Kaitlyn Dever, Adam Sandler, Ansel Elgort)

 

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Révélé au public par « JUNO » et célébré avec « IN THE AIR », Jason Reitman peine depuis à garder le même standing, que cela soit avec le raté « YOUNG ADULT », malgré Charlize Theron en adulescente ou, récemment, « LAST DAYS OF SUMMER » souffrant d’un scénario convenu et ce, en dépit du charisme opérant du duo Josh Brolin/Kate Winslet.
Avec « MEN, WOMEN & CHILDREN », notre ami parvient-il à redresser la barre ?
Don est accro au porno sur Internet et est marié à Helen, qui elle rêve à des aventures sentimentales. Leur fils a des phantasmes pervers. Donna photographie sa fille Hannah, à la plastique idéale et publie ses clichés sur un site en espérant qu’un producteur remarquera sa progéniture. Brandy, elle, est surveillée constamment par sa mère qui contrôle ses connexions, son téléphone. Enfin, Tim, passant ses journées sur les jeux vidéo, vit seul avec son père, depuis que sa maman est partie dans les bras d’un autre. Tous se croisent au quotidien…
Se basant une énième fois sur un roman, en l’occurrence de l’écrivain controversé américain Chad Kultgen, obsédé par la sexualité de ses contemporains qu’il se plaît à décrire avec misogynie, Reitman entreprend une oeuvre chorale, follement ambitieuse, à la Altman.
Hélas, dépassé par son sujet qui se voudrait un état des lieux des relations humaines à l’ère du tout numérique, il échoue à proposer quelque chose de vraiment novateur sur la question et se tire une balle dans le pied, notamment avec l’emploi inutile d’une narratrice et un rapport lourdingue avec le parcours de la sonde « Voyager » au confin de notre univers.
C’est d’autant plus rageant qu’il bénéficie d’un casting, certes éclectique mais pas mauvais dans l’ensemble, à l’instar d’un Adam Sandler, épatant et d’une étonnante Jennifer Garner.
Non est donc la réponse.

 

 

L’affiche de la semaine : « BOB L’ÉPONGE, UN HÉROS SORT DE L’EAU » de Paul Tibbit.

 

Ne me demandez pas pourquoi.

 

sponge bob

 

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