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Krons

Un peu de lecture … En Dilettante

 Salbert

 

Critique de rock n’est pas un métier de tout repos… Arthur Berthier, professionnel jusqu’au bout des ongles, ne déroge pas à la règle en menant une vie de patachon, de concerts en soirées branchées. Divorcé, il entretient des rapports conflictuels avec son ex-femme (qui le hait) et avec son adolescente de fille qui est insupportable (pléonasme). Après une soirée bien arrosée à Cannes, il balance par la fenêtre de sa chambre d’hôtel (qui ressemble à Beyrouth après un bombardement) le minibar qui atterrit sur une voiture quelques étages plus bas… La direction de son journal, qui en a marre de ses frasques, décide de le muter aux informations générales. Première mission, couvrir un évènement, l’évacuation d’un campement de sans papiers afghans près de Montmartre. De mauvais poil (il est tôt) et accompagné de son compère photographe Hassan, il se rend sur les lieux et se fait matraquer par un CRS, dans le feu de l’action… Bien malgré lui, le voilà devenu une icône de l’engagement humanitaire ! Dans la foulée, il héberge Daoud, un des SDF afghans, sous la pression d’Allan, un des responsables de médecins du monde … Marc Salbert signe là un roman cynique, bourré d’humour, qui reflète les incongruités de notre société. Son héros, Arthur, héros par accident, récolte les lauriers d’une gloire totalement usurpée. On se régale à chaque page ! Ah ! Munissez-vous d’une belle compil des années 70 pour déguster ce livre truffé de références musicales, très rock’n’roll. Je vous le dis, un régal !

 De l’influence du lancer de minibar sur l’engagement humanitaire de Marc Salbert (Le Dilettante, 2015 / 17,50€)

 

 

 

Puertolas

 

Après « Le jour où Shakespeare a inventé le moonwalk » (plus confidentiel), et le retentissant succès de son «Extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea », Romain Puertolas revient sur le devant de la scène littéraire avec ce dernier roman au titre interminable (sa marque de fabrique). Ce livre-là, nettement plus tendre,fait appel à davantage de bons sentiments, et s’apparente plus à un joli conte philosophique. Puertolas nous conte l’histoire de Providence, jeune et jolie factrice parisienne qui, au cours d’un voyage au Maroc, a eu un véritable coup de foudre pour une petite fille, Zahera, malade de la mucoviscidose et hospitalisée depuis sa naissance . Elle décide de l’adopter. Le jour où elle part pour Marrakech afin de rapatrier sa fille, tous les avions sont bloqués au sol, suite à l’éruption d’un volcan Islandais… Providence, désespérée, va rencontrer maître Hué, qui lui propose de lui apprendre à voler, pour se rendre auprès de Zahera… L’humour et la générosité de Puertolas affleurent à chaque mot de cette belle histoire à première vue farfelue, dont la chute est complètement inattendue… Un livre qui fait du bien …

La petite fille qui avait avalé un nuage grand comme la tour Eiffel de Romain Puertolas (Le Dilettante, 2015/ 19€)

 

 

 

 

Rozen

 

Valérie est une femme libre. Elle travaille comme scénariste pour la télé, hante les vernissages et les lieux branchés de la capitale et collectionne les amants. L’un deux, Thaddée, est particulièrement cher à son cœur, mais il est marié et vient de partir en voyage en Italie avec son épouse. Partagée entre colère et désœuvrement, Valérie s’étourdit de soirées en soirées et boit plus que de raison. Une nuit, alors qu’elle tente de rentrer chez elle, un peu ivre, l’attend devant son immeuble un jeune homme qui lui demande de l’héberger pour la nuit. Il s’appelle Étienne, est mineur, et vient de fuguer de chez ses parents. Sans réfléchir, elle accepte … Anna Rozen nous dépeint la relation de cette femme fantasque et bohème et de ce môme paumé, relations tendues mais non dénuées d’une belle tendresse. Avec un humour un peu désespéré, elle nous raconte la solitude et le manque d’amour de deux écorchés. Sans fausse pudeur et avec une belle liberté de ton.

J’ai eu des nuits ridicules d’Anna Rozen (Le Dilettante, 2014/ 17€)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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