Nasser
Interviews

NASSER, ITW, TDS 2014

Nasser

A peine arrivée, première interview, celle de Nasser. Je rencontre donc Nico et Simon, détendus et ravis d’être en Touraine, et remontés à bloc pour leur concert du soir même. Infidèles à leur pochette, ils me parlent en souriant, abandonnant par contre l’accent chantant de Marseille. Un moment bien sympathique qui donne le ton de cette dixième édition de Terres du Son…

Merci d’avoir accepté mon interview, vous n’êtes pas nombreux!

Nous on trouve qu’à partir du moment où on s’intéresse à ta musique c’est bien, après il y a des groupes plus connus qui ont 250 interviews par jour donc là je comprends mais pour nous c’est cool.

Vous êtes arrivés un peu « sur le tard »…

On a toujours été plus ou moins dans la musique et  l’audiovisuel : Nasser a été créé quand il a été créé! C’était vraiment un projet sans prétention donc pour nous aujourd’hui, après cinq ans d’existence, on est super content. On a dépassé nos objectifs. On n’a pas besoin d’être des stars internationales pour vivre et être épanouis, on est un groupe d’ électro rock qui avance, on a en plus une liberté totale. On a des labels qui nous aident pour faire les choses qu’on ne peut pas faire nous, comme la distribution, mais on est très indépendants, tout ce qu’on peut faire nous même on le fait. Si on veut sortir deux albums dans l’année on en sort deux, si on ne veut pas en sortir pendant cinq ans, on n’en sort pas.

Le visuel a une place importante pour vous mais vous ne le revendiquez pas sur scène, vous trouvez que les deux ne sont pas cohérents?

Je pense qu’il n’y a pas à se poser la question, l’essentiel est de savoir si ça apporte quelque chose à ton projet et si ça ne risque pas au contraire de le desservir. Il faut également avoir les moyens de le faire. Nous on préférait faire un truc plus minimaliste, avec un show de lumières beaucoup plus structuré et synchronisé sur la musique, avec plus une énergie rock n’ roll sur scène. Ça n’exclue pas du tout le fait qu’un jour on mette du visuel sur scène.

Par contre vos clips, eux, sont très visuels… D’ailleurs c’est quoi pour vous un clip?

Oui, parce que la scène et les clips sont deux choses complètement différentes. Pour moi un clip c’est une extension de ta musique. Un projet musical, c’est une œuvre totale : la musique, la scène, le graphisme. Le clip c’est dire « ça c’est nous », on montre tout ce qu’on aime, ce qu’on a dans nos têtes, dans nos cœurs, c’est nous. C’est très important et on y fait attention. On essaye d’être juste.

Une anecdote de concert?

Notre tournée en Chine comprend pas mal d’anecdotes assez rigolotes. Une fois on est arrivés dans une fac de langue à 3h du centre ville, un public à 80% féminin, de jeunes Chinoises qui vivaient le premier concert amplifié de leur vie. Il y avait une énorme bâche avec nos tronches dessus, un truc énorme à la Beatles mania. T’avais l’impression d’être dans un film !

En parlant de votre tronche, c’est quoi ces pochettes?

Ce sont des photos d’identité et sur les photos d’identité t’es obligé de faire la gueule ! C’est minimaliste, c’est un choix.

Vous venez tous de Marseille? Pourtant vous n’avez pas l’accent !

On fait gaffe quand on sort de chez nous, mais viens à 10h du soir à Marseille tu verras!

« Marseille, capitale de la culture » ?

On est content au niveau des résultats sur la ville, architecture etc. mais au niveau de la musique rien n’a changé. Ca a été franchement bénéfique pour la ville, elle est métamorphosée et on en bénéficie forcément, mais pour nous ça n’a pas changé grand chose. A terme je ne suis pas sûr que ce genre de manifestations serve aux locaux. Après il y a forcément des journalistes qui viennent s’intéresser à cette ville, par exemple un journaliste de Géo est venu pour faire un reportage sur tout ce qui était justement hors de la capitale de la culture.

La suite ?

On finit la tournée, jusqu’en décembre. On a un planning bien chargé ! Ensuite on va prendre un peu de vacances mais on a plein de beaux projets derrière.

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