Cinéma
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Y’A DU CINÉ DANS L’AIR ! – N°138

AQUAMAN

de James Wan (Jason Momoa, Amber Heard, Patrick Wilson)

 

Les transpositions des écuries « MARVEL » et « DC » sur grand écran se suivent et se ressemblent-elles, surtout depuis que la firme de la souris aux grandes oreilles a racheté la première ?
La réponse est globalement hélas plutôt positive, après le décevant « IRON MAN 3 », le pénible « THOR : LE MONDE DES TÉNÈBRES » ou encore « LES GARDIENS DE LA GALAXIE », amusant certes, mais vite oublié, avant un deuxième volet boursouflé.
On passera sous silence « SUICIDE SQUAD », « BLACK PANTHER », les « DEADPOOL » qui correspondent à ce qu’ils prétendent pasticher ou encore le faux féministe « WONDER WOMAN ».
Le constat est terrible malgré quelques rares métrages plutôt convaincants tels « AVENGERS : INFINITY WAR » ou le premier « ANTMAN ».
La plupart des titres mentionnés échouent à donner au fan la quintessence de ce que doit être une adaptation digne de ce nom : un produit surprenant dans le bons sens du terme, comprenant, assimilant et exposant clairement des enjeux universels, tout en travaillant les conventions du genre.
Ce qu’avait parfaitement réussi Matthew Vaughn avec « X-MEN : LE COMMENCEMENT » et, dans une moindre mesure, « CAPTAIN AMERICA : LE SOLDAT DE L’HIVER » des frères Russo.
Les connaisseurs vous le diront.
Faisant parti des personnages moins identifiables du grand public – sauf depuis « JUSTICE LEAGUE » de Zack Snyder – que les cadors du genre comme le justicier de Gotham ou l’orphelin de Krypton, Aquaman est cependant un personnage à haut potentiel dont la première apparition dans les BD remontent à 1941, et qui est grosso modo la réponse de « DC » au Namor, le prince des mers, de « MARVEL », créé lui en 1939.
De talentueux dessinateurs ont croqué ses aventures.
Citons l’injustement oublié Paul Norris, son co-créateur, qui avec un trait classique enchanta le public d’alors et, plus tard, donna notamment un charmant Tarzan avec une belle jungle de pacotille, Nick Cardy – auteur d’un réjouissant western pastiche, « Bat Lash », qu’un éditeur français serait avisé de traduire – ou encore Jim Aparo, disciple de la légende Neal Adams, qui apporta un dynamisme salvateur.
Depuis le début des années 2010, ce sont plus les scénaristes qui sont à retenir que les artistes, assez médiocres, qui ont repris notre héros sous-marin.
C’est le cas de Geoff Johns et Dan Abnett, qui chacun de leur côté ont apporté un souffle nouveau avec des histoires plus sombres et psychologiques que précédemment.
En gros, cet « AQUAMAN » proposé est issu des du mélange de leurs arcs narratifs respectifs.
C’est à dire ?
On y vient.
Fruit de l’union d’un gardien de phare et d’Atlanna, reine du royaume d’Atlantis, Arthur Curry est séparé dès la naissance de sa mère, exilée dans les profondeurs abyssales pour avoir eu une idylle avec un humain. S’apercevant rapidement de ses pouvoirs, il grandira avec un fort ressentiment envers ce peuple qui l’a privé de sa génitrice. Mais le moment est arrivé où, pour empêcher une guerre entre les Atlantes et les humains, il doit se rendre sous les eaux et réclamer son trône occupé par son demi-frère, actuel souverain et responsable du conflit imminent…
Apprenant que c’était mister « INDIDIOUS » himself, James Wan, qui allait officier derrière la caméra, ma réaction avait été de de me demander dans quelle galère ce maître du fantastique horrifique s’était fourré.
Surtout que ses débuts dans le véritable blockbuster – son « FAST & FURIOUS 7 » – n’étaient pas vraiment concluants.
L’appât du gain, forcément, mais peut-être pas que.
Enfin c’est ce que l’on pouvait espérer.
Pourtant, patatras.


Saupoudré d’un humour au ras des pâquerettes, marque de fabrique des productions super-héroïques et décidément insupportable – la scène d’un des méchants avec les toilettes – et de répliques qui ne le sont pas moins, ce salmigondis de 2 h 15 souvent débile et assez laid – des effets spéciaux en passant par les costumes des protagonistes – ratisse aussi large que le tour de taille d’une femelle hippopotame enceinte.
D’un classicisme consternant, sans nouveauté aucune dans l’évolution des caractères, présentant de maigres enjeux balayés en moins de deux, utilisant une musique ni fait ni à faire, Wan déçoit beaucoup et livre un bidon de lessive qui tente de redorer le blason d’une Nicole Kidman qui persévère dans le pathétisme après « LES PROIES » de Sofia Coppola, d’un Willem Dafoe cachetonnant, d’une Amber Heard moulée en combinaison écaille pour exciter les beaufs et d’un Jason Momoa – souvenons-nous, en fait non, de son interprétation ridicule de « CONAN » – tout pectoraux dehors pour satisfaire les nombreuses donzelles boutonneuses et d’autres, plus âgées, habituées à un érotisme de supermarché de seconde zone et qui, là, auront l’occasion de s’écrier intérieurement « oh mais, mais, mais oui, il m’a regardé avec son oeil de braise, il m’aime, hihihihihi ! ».
À choisir, vaut mieux se rabattre pour les plus vieux d’entre vous et pour les plus jeunes téméraires sur un épisode de cette mythique série télé animée américano-belge des 80’s, LES SNORKY.
C’est plus court, mieux écrit, moins chiant, sans aucune prétention, et dont voici une image pour conclure cette diatribe en beauté.

 

 

BIRD BOX (disponible sur Netflix le 21 décembre prochain)

de Susanne Bier (Sandra Bullock, Trevante Rhodes, Danielle Macdonald)

 

Une soudaine épidémie de crise d’hystérie et de démence conduisant à la mort violente de celle et ceux qui en sont touchés ravage l’ensemble de la Terre en quelques mois.
La cause, non pas un virus mais des visions provoquées par d’invisibles créatures maléfiques conduisant à la folie. Le seul moyen pour échapper à cela est de se cacher les yeux en se les bandant ou de rester enfermer dans des habitations dont les fenêtres ou tout autre endroit diffusant de la lumière extérieure ont été obscurcies. Aux USA, une des rares survivantes, Malorie, va descendre une rivière en compagnie de ses deux enfants – qui ont toujours eu les yeux bandés depuis leur naissance – afin de trouver d’autres rescapés réunis dans un refuge…
Moins identifiée que ses consoeurs Jane Campion ou Kathryn Bigelow, Susanne Bier n’en reste pas moins une cinéaste, danoise, passionnante à qui l’on doit quelques drames poignants et sidérants comme « BRØDRE » – remaké par l’Oncle Sam -, « REVENGE » ou, dernièrement, « A SECONDE CHANCE » avec l’impeccable Nikolaj Coster-Waldau alias Jaime Lannister de G.O.T.
Après « SERENA », inégal, au casting XL puisque l’on y retrouvait Bradley Cooper et Jennifer Lawrence, voici que comme d’autres, elle rejoint les rangs de NETFLIX pour faire aboutir ses projets que personne d’autres ne veut pour le moment – à propos, si vous ne l’avez pas encore fait, précipitez-vous sur « ROMA » d’Alfonso Cuarón, Lion d’Or à Venise, formidable tranche de vie en noir et blanc d’une domestique au sein d’une famille mexicaine bourgeoise durant les seventies, tout en subtilité, visible sur la fameuse chaine internet californienne.
Tiré du seul roman de Josh Malerman, parolier et chanteur d’un sympathique groupe d’outre-Atlantique, cette dystopie est rondement menée, bénéficiant de solides comédiens dont une Sandra Bullock habitée et un John Malkovich qui nous rappelle qu’il peut assurer quand il le souhaite, de moments de tension parfaitement exécutés et souvent immersifs – confère les scènes d’apocalypse urbaine du commencement.
Malgré une fin légèrement prévisible, ne boudez pas ce « BIRD BOX », vous passeriez à côté d’une bonne surprise.

 

 

L’affiche de la semaine : « GODZILLA, KING OF THE MONSTERS » de Michael Dougherty

Pas un, mais trois visuels pour annoncer l’éternel retour du deuxième plus beau monstre de l’Histoire du 7e art après KING KONG.
Encore une fis, le sauveur de l’humanité face aux affreux ?
Réponse en mai 2019.

 

 

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