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Cinéma

Y’A DU CINÉ DANS L’AIR ! – N° 92

CAPTAIN AMERICA : CIVIL WAR (3D)

de Anthony et Joe Russo (Chris Evans, Robert Downey Jr, Scarlett Johansson)

 

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La bataille entre les deux maisons phares des comics d’outre-Atlantique – « MARVEL » et « DC » – fait rage.
D’ici 2020, une dizaine d’adaptations sont encore à prévoir.
Hélas, serions-nous tentés de dire, pour les véritable amateurs de 9ème et ceux du 7ème art (vous pouvez être l’un et l’autre, on ne vous en voudra pas, bien au contraire).
Si l’on fait le bilan, « DC » a livré un peu plus de produits de piètre qualité que la « MARVEL » : sans remonter jusqu’en 2004 avec Halle Berry en « CATWOMAN », citons THE DARK KNIGHT RISES » – hallucinant ratage qui concluait la trilogie consacrée, par Christopher Nolan, au justicier de Gotham City -, le navrant « GREEN LANTERN » de Martin Campbell (oui, l’auteur de l’excellent « CASINO ROYALE » qui relança la saga des « James Bond »), « JONAH HEX » – plus nul, c’est difficile – avec un casting sous Témesta -, le récent « BATMAN VS SUPERMAN » – guère palpitant -, et « SUICIDE SQUAD », prévu cet été, qui à l’air de sentir fortement sous les bras.
Concernant l’écurie chère à Stan Lee, pas de quoi pavoiser non plus – à l’exception des derniers « X-MEN ».
Car entre « THOR : LE MONDE DES TÉNÈBRES », « IRON MAN 2 et 3 », « AVENGERS : L’ÈRE D’ULTRON » et « LES 4 FANTASTIQUES », vaut mieux pas trop la ramener.
Aujourd’hui, c’est le troisième volet de « CAPTAIN AMERICA » qui débarque.
Les Avengers, dont la mission est de protéger l’humanité, lors d’une de leurs ultimes interventions, provoque des dégâts collatéraux et des morts parmi la population. Ne pouvant plus cautionner de tels agissements, le gouvernement décide de mettre le groupe des Vengeurs sous tutelle d’un organisme de commandement et de supervision. Cette nouvelle donne provoque une scission au sein de l’équipe : Steve Rogers reste attaché à sa liberté de s’engager sans ingérence extérieure, tandis que d’autres se rangent derrière Tony Stark, qui contre toute attente, décide de se soumettre à l’autorité gouvernementale. Les deux clans ainsi formés vont s’affronter violemment…

Marvel's Captain America: Civil War L to R: Falcon/Sam Wilson (Anthony Mackie), Ant-Man/Scott Lang (Paul Rudd), Hawkeye/Clint Barton (Jeremy Renner), Captain America/Steve Rogers (Chris Evans), Scarlet Witch/Wanda Maximoff (Elizabeth Olsen), and Winter Soldier/Bucky Barnes (Sebastian Stan) Photo Credit: Film Frame © Marvel 2016

Tirée d’un arc narratif qui marqua et changea la perception que l’on pouvait avoir du personnage de super héros, au même titre que « Watchmen » (la bande dessinée, surtout pas le film) ou bien de « The Killing Joke » de Moore et Bolland, « CIVIL WAR » – le comic book – aborde des questions de morale et de libre arbitre avec intelligence et réflexion poussée.
C’est ballot car c’est exactement tout ce qui manque ici, dans cette version pour le grand écran, où nous avons droit à un nivellement par le bas du plus bel effet.
Après avoir pourtant réalisé l’agréable « CAPTAIN AMERICA : LE SOLDAT DE L’HIVER », les Russo n’arrivent pas à récidiver avec bonheur dans l’univers du « Vengeur Étoilé ».
S’appuyant sur un scénario bas de gamme – à mille lieux de la BD, autrement plus galvanisante -, gommant tous les aspects transgressifs du propos initial (Disney produit, ne l’oubliez pas) et peinant à diriger convenablement les comédiens, les gratifiant de dialogues creux, les deux frères ennuient la plupart du temps.
Ni l’arrivée de nouveaux caractères, comme la « PANTHÈRE NOIRE » (pourtant peut-être ici le perso le plus intéressant), ne change quelque chose.
Concernant les « anciens », on nage en plein foutage de gueule, que ce soit « La Vision » et son pull en train de cuisiner un goulasch ou bien « Spider-Man », insupportable et horripilant.
Et les séquences d’action me direz-vous ?
Pareil que dans les autres produits du même type, parfois proche de l’illisibilité, mais relativement efficaces (c’est la base).
À quand ENFIN le retour des créatifs en lieu et place de tous ces marketeux cyniques que l’on devrait brûler en place publique ?
Hein, quand ?????
Jamais ?
Merde…

 

 

DALTON TRUMBO

de Jay Roach (Bryan Cranston, Diane Lane, Helen Mirren)

 

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Trumbo, c’est une figure emblématique de la liberté de penser aux States.
Un destin, un parcours de vie incroyable.
C’est l’écrivain et le réalisateur de « JOHNNY S’EN VA-T-EN GUERRE ».
C’est également un « script doctor » fameux, c’est à dire qu’on lui confiait plein d’histoires à réécrire, à améliorer.
L’un des Dix d’Hollywood, un groupe de professionnels du cinéma qui a refusé de témoigner devant la Commission de la Chambre des Représentants sur les activités anti-américaines lors de la commission d’enquête de 1947 sur les influences communistes dans l’industrie à rêve pelliculé.
Une amitié profonde avec l’immense Edward G Robinson, collectionneur d’art réputé.
Inscrit sur la liste noire, devenu tricard, il ne pourra plus travailler.
Il continuera cependant à oeuvrer sous divers pseudonymes, remportant même à deux reprises l’oscar de la meilleure histoire originale en 1954, pour le délicieux « VACANCES ROMAINES » de Wyler et en 1957, pour « LES CLAMEURS SE SONT TUES ».
Bref, un cas passionnant dans une période qui ne l’était pas moins, certes difficile mais révélateur d’un certain état d’esprit : la naissance et l’apogée du maccarthysme à l’orée des fities.
Alléchant, non ?
Cependant, avec ce « DONALD TRUMBO », vous n’aurez pratiquement rien de tout ça.
Enfin, si, défilant sous vos yeux – avec de très grosses libertés prises avec la réalité (quid de l’exil véritable au Mexique ?) mais sans jamais aucune profondeur, sans aspérités.
Un métrage soigné – plutôt téléfilm de luxe – tellement lisse, tellement didactique que cela en devient gênant sur une époque trouble des Studios.
Même les acteurs en font des tonnes et n’y croient pas tellement (la palme à l’interprète de John Wayne), comme s’ils étaient conscients de la platitude de l’entreprise.
Mais vous allez me dire que Bryan Cranston (série tv BREAKING BAD), ben il a été nominé aux Oscars pour sa prestation, alors quand même faut pas pousser etc…
Il est pas mal, ok, mais on ne va pas en faire des tartines.
Et puis d’abord, qui c’est qui écrit, c’est vous ou c’est moi ?
Non mais !

 

 

TRACKS

de John Curran (Mia Wasikowska, Adam Driver, Rainer Bock)

 

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1975, Robyn Davidson, une jeune femme en quête de sens, abandonne son existence urbaine pour traverser le désert Australien, avec quatre chameaux, sur 3200 km. Rick Smolan, un photographe du National Geographic, couvre son expédition et trouble sa solitude…
Inspiré d’une histoire vraie, et à l’inverse du décevant « WILD » de Jean-Marc Vallée (centré également sur une femme ayant accompli un long périple à pieds, ce « TRACKS » (datant de 2013) est convaincant.
De par le charme et la conviction du jeu de Mia Wasikowska, d’une poésie, du rendu somptueux des paysages – grâce à l’utilisation du 35 mm et non pas du numérique – et de la musique utilisée à bon escient, voici, de loin, la réussite de la semaine.

 

 

NOS SOUVENIRS

de Gus Van Sant (Matthew McConaughey, Naomi Watts, Ken Watanabe)

 

THE SEA OF TREES

Projeté en compétition officielle à Cannes, il y a un an, je ne vous avais pas parlé de ce « SEA OF TREES » (rebaptisé donc) en direct de la Croisette, car j’étais extrêmement gêné au sortir de la projection.
C’est terrible de regarder un cinéaste, ayant fait quelques incontournables (« DRUGSTORE COW-BOY », « MY OWN PRIVATE IDAHO », « PRÊTE À TOUT », « HARVEY MILK ») se fourvoyer à ce point, s’empêtrer dans un prêchi-prêcha mystico-philosophico-romanesque sur un homme voulant se suicider dans une forêt japonaise réputée au pied du mont Fuji et se remémorant les moments les plus marquants de sa vie de couple.
Flash-backs interminables et stériles, péripéties du présent grotesques, conclusion bêta.
Toujours aussi gêné.

 

 

GREEN ROOM

de Jeremy Saulnier (Anton Yelchin, Imogen Poots, Patrick Stewart)

 

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Soit une bande de jeunes musiciens échouant dans un bled paumé, en plein sud des États-Unis, donnant un concert dans un bar fréquenté par des néo-nazis.
Soit un chef de gang, bien propre sur lui, faisant dans la cocaïne et propriétaire des lieux, interprété par Patrick Stewart, le professeur Xavier des « X-MEN ».
Soit un huis-clos de chez huis-clos.
Soit du gore frisant le ridicule ou du moins malhonnête, afin de choquer (mais on ne voit pas qui).
Soit des péripéties sans queue ni tête.
Soit « GREEN ROOM », le nouvel opus de Jeremy Saulnier (le surestimé « BLUE RUIN », déjà présenté à la Quinzaine des Réalisateurs, mais en 2013, contrairement à ce « GREEN ROOM », proposé l’an passé).
Inutile.

 

 

L’affiche de la semaine : « SUN CHOKE » de Ben Cresciman

Une adolescente, ayant des troubles du comportement et confinée chez elle, va brusquement se retrouver dehors et connaître l’indiscible.
On nous annonce de l’horreur psychologique à haute dose.
Le poster propose une composition lorgnant vers l’expérimentation underground des 70’s.
Et ce regard.
Verdict prochainement.

 

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