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Cinéma

Y’A DU CINÉ DANS L’AIR ! – N° 66

LES 4 FANTASTIQUES

de Josh Trank (Miles Teller, Kate Mara, Jamie Bell)

 

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En 2012, un metteur en scène d’à peine 27 ans, Josh Trank, envoie à la face du monde son long métrage initial, « CHRONICLE », sur trois copains lycéens se découvrant des super-pouvoirs et comment ceux-ci devront désormais gérer leur nouveau quotidien.
Détonnant à plus d’un titre, la forme (un found-footage enfin maîtrisé de A à Z) en totale adéquation avec le fond (intelligent et réflexif), cet excellent thriller surnaturel combiné avec des éléments dramatiques montrait tout le potentiel d’un nouveau talent en devenir.
Ce dernier se vit confier logiquement le soin, par la 20TH CENTURY FOX, de redonner vie à une franchise de célèbres personnages de l’écurie MARVEL, « LES 4 FANTASTIQUES », une licence n’appartenant plus justement à la fameuse firme de comics de Stan Lee.
On attendait beaucoup de ce blockbuster qui était pressenti comme un concurrent sérieux et différent à la saga des « AVENGERS » et autres « IRON MAN »,
Avons-nous eu ce que l’on espérait ?
Milieu des années 2000, Red Richards et son ami Ben Grimm, étudiants, mettent au point un appareil capable de téléporter des objets vers un monde alternatif et de le ramener. Aussitôt enrôlés par une puissante organisation américaine qui réunit les plus brillants jeunes cerveaux scientifiques du pays pour travailler sur des projets top secrets, ils font la connaissance d’autres génies avec qui ils iront sur une planète d’une autre dimension et en reviendront changer à jamais physiquement…
Apparus dans les comics en 1961, « LES 4 FANTASTIQUES » ont déjà connu des adaptations sur grand écran : une dans les « nineties » – fauchée, kitsch, involontairement drôle mais bourrée d’intentions louables, produite par Roger Corman – et deux autres, en 2005 et 2007, catastrophiques, dues à Tim Story (un tâcheron responsable du pitoyable remake US du « TAXI » de la bande à Besson).
Ici, hélas, c’est à une oeuvre hybride à laquelle nous avons droit.
En effet, la FOX est le studio spécialiste de parfois dénaturer (remonter) un film pour cause de divergence artistique trop forte avec l’homme qui est derrière la caméra.
Si l’on se passionne pendant toute une première partie traitant de l’adolescence d’une façon sensible avec des scènes à priori anodines mais lourdes de sens, prenant son temps pour poser certains enjeux (et prenant ainsi le contrepied de la plupart des récentes productions du genre), il en est autrement dans la seconde moitié (dès que nos héros acquièrent leurs aptitudes hors du commun) où l’on retombe dans le tout venant, avec batailles numériques quelconques et problématiques réduites à la taille d’un string pour satisfaire un public qui attendait que cela remue enfin.
N’ayant donc pu livrer totalement la vision qu’il avait en tête, Trank, dépité, s’en est allé vers d’autres cieux, on le souhaite, beaucoup plus cléments.

 

 

LA DAME DANS L’AUTO AVEC DES LUNETTES ET UN FUSIL

de Joann Sfar (Freya Mavor, Benjamin Biolay, Elio Germano)

 

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Joann Sfar, en BD, c’est variable mais pas mal du tout.
Au cinéma, c’est une autre paire de manches.
Il suffit de regarder « LA DAME DANS L’AUTO AVEC DES LUNETTES ET UN FUSIL » pour s’en convaincre définitivement.
France. Années 70. Dany est une secrétaire lunatique, sentimentale, rêveuse. Un soir, son patron lui demande de venir dans sa vaste demeure, pour taper à la machine un rapport qu’il doit emmener à une conférence à l’étranger le lendemain matin. Elle accepte, passe la nuit là-bas et l’accompagne à l’aéroport en voiture. En la quittant pour prendre l’avion, il lui dit de ramener le véhicule chez lui. Dany va en profiter pour faire une virée qu’elle n’oubliera pas de sitôt…
Avec « GAINSBOURG (VIE HÉROÏQUE) », l’auteur du PETIT VAMPIRE montrait à la fois ses forces et ses limites : un univers, tourmenté, crédible, tantôt mièvre, tantôt osé mais d’une prétention manifeste.
Puis sa transposition d’une de ses BD cultes, « LE CHAT DU RABBIN », agréable, décevait légèrement, faute d’un scénario adéquat.
Là, nous avons droit à un conglomérat de multiples influences pas toutes digérées, certaines incomprises et d’autres littéralement vomies par le dessinateur.
Citons, pèle-mêle, Claude Sautet (la seule référence qui tienne à peu près), Truffaut (oui, bien sur), Dario Argento (évidemment), René Clément (sans blague) et Sergio Leone (ben voyons).
L’artiste, dans la peau du Tarantino du pauvre, lui, rajoute volontiers David Lynch (on l’avait oublié !) et Akira Kurosawa (hahaha).
Bon, sérieux, pause.
Qu’il s’agisse d’une variation du roman de Sébastien Japrisot (donnant en son temps le superbe « LES PASSAGERS DE LA PLUIE » de Clément), soit.
Mais que, toujours selon l’intéressé, il a tourné grosso modo, «  »TRUE ROMANCE » sur la Nationale 7 avec les paysages des Alpes-Maritimes avec quelque chose de lynchien » et que la craquante Freya Mavor, vedette de la série télé SKINS est la « nouvelle Isabelle Adjani », il y en a un qui a manifestement oublié de prendre ses cachets !
Pourtant Benjamin Biolay assure et Stacy Martin (« NYMPHOMANIAC ») a indubitablement quelque chose.
Une curiosité qui aurait pu grave le faire mais qui ne le fait pas.

 

 

TED 2

de Seth MacFarlane (Mark Wahlberg, Amanda Seyfried, voix de Seth MacFarlane)

 

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Ted, l’ours en peluche doué de paroles et de mouvement, se marie avec Tamy Lynn, la bombe qu’il a séduit lors du premier opus. Son meilleur ami, John (Mark Wahlberg, toujours aussi gaffeur), lui, est redevenu célibataire. Alors qu’il voudrait avoir un enfant avec sa femme – en adopter un – notre ursidé se voit enlevé sa condition d’être humain par la cour du Massachussetts. Il fera tout pour que cette situation ubuesque change afin de pouvoir devenir père…
Avec son lot attendu de blagues régressives, plus ou moins réussies, des références à la culture populaire (un clin d’oeil hilarant à « JURASSIC PARK »), « TED 2 » ne parvient néanmoins pas à emporter l’adhésion, faute d’une histoire vraiment à la hauteur qui tombe vite dans la facilité et n’apporte aucune plus-value par rapport à l’épisode 1.
Même pour une soirée pizzas/bières entre potes, c’est léger.

 

 

L’affiche de la semaine : « LE PONT DES ESPIONS » de Steven Spielberg

 

Prévu chez nous le 2 décembre, le futur Spielberg – un thriller en pleine Guerre froide – annonce élégamment la couleur avec cette affiche où l’on reconnaitra l’influence de Saul Bass, graphiste de génie d’outre-Atlantique, ayant fourni son lot de génériques mythiques pour Preminger, Hitchcock ou encore Kubrick.
Et puis, généralement, lorsque Tom Hanks a ce regard là, cela donne quelque chose de formidable.
Pourvu que la déclinaison française du poster suive et ne nous rajoute pas les drapeaux ricains et soviétiques de chaque côté comme décidé au départ.

 

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La fois prochaine, l’ultime chronique (chargée) avant la rentrée de septembre.

 

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