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Cinéma

Y’A DU CINÉ DANS L’AIR ! – N° 43

IT FOLLOWS

de David Robert Mitchell (Maika Monroe, Daniel Zovatto, Keir Gilchrist)

 

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Depuis la grosse baisse de forme de John Carpenter, les hésitations de Joe Dante, l’abandon artistique de Wes Craven et les spasmes de John Landis, l’amateur de frisson « made in USA »
se demande qui pourra bien reprendre le flambeau d’un certain état d’esprit constitué d’humour potache, de terreur non feinte et d’un souffle libertaire.
Les candidats éventuels, pointant le bout de leur nez, sont soit un peu « justes », soit ils font preuve d’un opportunisme forcené les écartant d’office.
Bref, on n’y croyait plus trop jusqu’à récemment.
Combien parmi vous ont eu la chance de pouvoir visionner « THE MYTH OF THE AMERICAN SLEEPOVER », sublime chronique adolescente sur ces fameuses soirées-pyjama, pourtant disponible depuis quelques mois en dvd ?
Sans doute pas beaucoup car outre la FNAC, vu que c’est une exclusivité comme, d’ailleurs, d’autres titres (depuis quand ce magasin promeut-il mieux la culture que les autres ?), il fût peu distribué.
Pourquoi je vous en touche deux mots ?
Simplement parce que le responsable de ce bijou, David Robert Mitchell, a réussi à nous étourdir avec son second long « IT FOLLOWS », présenté lors de la Semaine de la Critique à Cannes en 2014 et, depuis, ayant rafflé plusieurs récompenses.
Jay a 19 ans. Et comme beaucoup de jeunes filles de son âge, l’arrivée de l’automne rime avec école, garçons et fêtes au bord du lac le week-end. Seulement, à la suite d’un rapport sexuel, elle se confronte à d’étranges visions représentant quelqu’un ou plutôt quelque chose qui va la suivre inlassablement…
Ce teen-movie fantastique aurait pu n’en être qu’un énième mais c’était sans compter tout le talent et l’intelligence de Robert Mitchell qui, via le parcours de son héroïne (la ravissante Maika Monroe, aperçue dans « UN ÉTÉ À OSAGE COUNTY »), effraie son monde comme personne grâce à un parfait dosage entre intime et spectaculaire.
On ne peut s’empêcher de penser aux MST et la résolution ou non-résolution, c’est selon, de l’intrigue, laisse songeur.
Mais dans ce cas précis, c’est une qualité de plus à ajouter à une production diablement réjouissante.

 

 

LA NUIT AU MUSÉE : LE SECRET DES PHARAONS

de Shawn Levy (Ben Stiller, Robin Williams, Owen Wilson)

 

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Rien ne va plus au muséum d’Histoire naturelle de New-York. La tablette magique égyptienne, source de la magie qui anime chaque nuit les pensionnaires de l’endroit commence à rouiller et perd progressivement ses pouvoirs. Larry, l’éternel gardien de nuit, avec certains de ses amis de cire, part au British Museum de Londres pour tenter de trouver une solution. Là-bas, entre Lancelot et un dragon mythologique, ils auront fort à faire…
Rare sont les suites valant le coup.
« LA NUIT AU MUSÉE : LE SECRET DES PHARAONS » en fait partie.
D’une part parce que le réalisateur, Shawn Levy, longtemps abonné au médiocre (« LA PANTHÈRE ROSE ») puis se révélant un bon faiseur de comédies calibrées pour la famille mais efficaces (hormis le deuxième opus, assez bas de gamme, de la franchise présentement à l’étude) fait ici le job de manière carrée.
D’autre part, grâce à un scénario faisant la part belle à un imaginaire débridé magnifié par des effets spéciaux toujours aussi performants et aux acteurs qui prennent toujours autant de plaisir à se retrouver et parviennent à le communiquer.
Mention spéciale à Dan Stevens, échappé de DOWTOWN ABBEY, campant un chevalier du Roi Arthur délicieusement fourbe et déjà formidable dans l’inédit « THE GUEST » d’Adam Wingard.
Et n’oublions pas, le caméo très drôle de Hugh Jackman jouant une pièce de théâtre.
Plus qu’une des dernières apparitions de Robin Williams, cette pochade fantaisiste est surtout l’ultime prestation de Mickey Rooney.
Très courte certes mais rien qu’au regard de son incroyable carrière…

 

 

FRANK

de Lenny Abrahamson (Domhnall Gleeson, Maggie Gyllenhaal, Michael Fassbender)

 

frank

Et si le renouveau du cinéma indépendant venait d’Irlande ?
C’est ce qui apparaît avec « FRANK ».
Jon (Domhnall Gleeson), un apprenti musicien, persuadé qu’il a du talent, découvre, un soir, dans un bar organisant des concerts, un curieux groupe de pop expérimental mené par un énigmatique chanteur, Frank (Michael Fassbender), qui porte une grosse tête en papier-mâché en lieu et place de son visage. Enthousiasmé, il décide de les accompagner sur la route et de tenir un journal vidéo régulier relatant le quotidien de ses nouveaux compagnons…
Difficile, sur un tel canevas, de ne pas penser, même légèrement, au superbe (surtout en version longue) « PRESQUE CÉLÈBRE » de Cameron Crowe.
Mais très vite, cette pensée disparait tant le propos exposé est totalement différent.
Lenny Abrahamson, à qui l’on doit une poignée de comédies dramatiques d’excellente facture comme « GARAGE » sur la vie d’un employé de station service ou récemment « WHAT RICHARD DID » narrant la descente aux enfers d’un brillant futur étudiant en université, oscille ici habilement entre moments humoristiques et poignants avec une utilisation d’un ton décalé, très personnel, qui pourra cependant dérouter par moment, mais faisant mouche.
Brassant des thèmes aussi divers que l’acceptation de soi, le chantage affectif, la perte de l’innocence, le processus créatif ou encore l’aliénation par les réseaux sociaux, Abrahamson, avec l’aide de ses comédiens au diapason, signe une ode à la liberté doublée d’une belle chronique libertaire où la séquence finale, portée par un Fassbender transcendé, arrache des larmes de tristesse et de bonheur.

 

 

PAPA OU MAMAN

de Martin Bourboulon (Marina Foïs, Laurent Lafitte, Alexandre Desrousseaux)

 

papa ou maman

Vincent est docteur dans une clinique. Florence, elle, est responsable de chantier marin. Ils se connaissent depuis leurs années fac, sont en couple et ont trois enfants. Un jour, ensemble, ils décident de divorcer sans se douter de tous les tracas que cette décision va engendrer…
Comme vous le savez ou pas, le versant comique du cinoche français contemporain m’est souvent insupportable.
Donc, c’était avec l’appréhension coutumière que je me rendais à la projection de «PAPA OU MAMAN» de Martin Bourboulon.
Mea culpa.
C’est une belle surprise.
Sorte de « GUERRE DES ROSES » où les biens matériels seraient ici les enfants, l’association Marina Foïs/Laurent Lafitte (qui, plus de Gilles Lellouche, est l’acteur qui surprend agréablement) fonctionne du tonnerre avec des situations et des dialogues bien écrits.
Ce jeu de massacre, léger et grave, est réhaussé par une mise en scène réfléchie et faisant sens à l’intrigue qui évolue sous nos yeux.
Plus qu’à « LA FAMILLE BÉLIER », c’est à ce film-ci qu’il faut faire un succès.
A bon entendeur…

 

 

GÉRARDMER 2015

Perdu dans des paysages neigeux évoquant « L’AUBERGE ROUGE » de Claude Autant-Lara, la 22ème édition du Festival Fantastique de Gérardmer s’est déroulée avec une compétition d’assez haute tenue hormis quelques brebis galeuses.
Et pourtant, en dépit de la récompense suprême accordée à « IT FOLLOWS », c’en est une, de brebis, qui a gagné le Prix du Public : « THE VOICES » de Marjane Satrapi.
Véritable « foutage de gueule » pour tout amoureux sincère du genre, ce « caca » sortira en salle chez nous le 11 mars prochain et je vous expliquerai plus en détail les causes de mon ressenti négatif.
Je m’arrête là vu que je n’ai plus d’encre dans ma machine et des engelures aux doigts.

 

THE VOICES

 

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