Interviews

PADAWIN, INTERVIEW, TDS 2015

Avant leur concert du dimanche, rencontre avec Alix, Simon et Madeline de Padawin. Manque le meneur du groupe, Erwin.

Au début, vous étiez plutôt drum’n bass. Comment est venue l’incorporation des autres influences, comme le jazz, le classique, voire le hip-hop ?

Alix : Le drum’n bass, c’est plutôt ce qu’Erwin écoutait au départ et qu’il faisait aux machines tout seul. Puis on a commencé à jouer tous les deux et à faire beaucoup de featuring (collaboration) et c’est là que les influences jazz hip hop sont arrivées. En revanche, Erwin a toujours aimé le classique, c’est la seule musique qu’il écoutait quand il était petit.

Simon : Les évolutions sonores et stylistiques sont venues aussi avec tous les gens qui ont gravité et fait du featuring. Et puis on évolue tous, on n’écoute pas la même chose qu’à 15 ans.

Madeline : Je fais beaucoup d’impro. J’ai enregistré le morceau « Iris » dans la salle de bains d’Erwin avant que les garçons n’aillent en studio.

Simon : Le deal de base avant l’arrivée de Madeline, c’est qu’il y avait déjà beaucoup de violon dans les bandes et on se demandait si à un moment on n’allait pas les mettre en vie et qu’on ne leur laisserait pas une liberté d’improvisation. Du coup, nous 3, au final, on est un peu les ingrédients d’Erwin qui reste la matière grise, le chef d’orchestre !

Alix : Erwin a une appréhension de la musique purement artistique, c’est du ressenti, c’est de la musique « honnête », c’est par ce moyen qu’il sait s’exprimer. On est là pour accompagner ses propositions.

Madeline : En fait on répond à ce qu’il veut, il y a vraiment des A-R.

Simon : Concrètement, quand on vient apporter une partie sur un nouveau morceau, le morceau de base est déjà là. On lui donne un esprit, un ressenti binaire, ternaire, une mélodie, fais-moi partir dans tel pays, etc, Et là moi je vois carrément quelqu’un en train de marcher dans une forêt… Au final on arrive à moduler ce qu’on a dans la tête même si ça ne ressemble peut-être pas à ce qu’il avait lui dans la tête à la base.

Alix : Pour nous c’est vraiment de l’électro-cinématique, c’est de la musique qui pourrait marcher avec des images, qui donne aussi des images.

Moi qui ai vu plusieurs de vos live, il y a effectivement une structure de base, mais parfois c’est subtil et ce n’est jamais le vrai même morceau en live. On sent que c’est vraiment réfléchi.

Madeline : Ça fait vraiment plaisir d’entendre ça !

Simon : Erwin nous met des bornes : « ne va pas plus grave ou plus aigu que ça, mais au milieu fais ce que tu veux. » En concert j’ai un truc de base, je m’y tiens quand l’énergie s’y prête, autrement ça se passe de façon différente.

Madeline : Erwin aussi a cette marge de manœuvre car il a beau jouer des machines, cela arrive qu’il change la structure et là on est au taquet, on suit !

Alors justement est-ce que parfois c’est lui qui vous suit, plutôt que l’inverse ?

Alix : Oui, au niveau de l’intensité, car au niveau du filtrage des synthés par exemple, il n’est pas dans l’optique séquençable, il est vraiment dans l’esprit « je fais varier l’intensité avec vous ». Même au niveau des déplacements sur scène, comme il n’y a rien d’écrit, on le sent de telle façon et lui nous suit là-dessus.

Simon : Parfois il est caché, on ne le voit pas beaucoup sur scène, mais c’est du vrai live. Erwin tient à mettre de la complexité dans ce qu’il fait, et c’est autour de ça qu’on s’est rassemblés autour de lui.

Madeline : Si on doit un peu balancer sur Erwin, on peut dire qu’il est très pointilleux, et qu’il a des idées bien arrêtées !

Avez-vous déjà pensé à avoir un bassiste sur scène ?

Simon : C’est lui le bassiste ! Et les basses sont maintenant gérées par un synthé analogique, mais à la base c’est lui qui balançait des basses qui descendent très très bas et de balancer des lignes médium, c’était son double rôle avec le rôle rythmique d’Alix, c’était vraiment l’ingrédient de base qui fait la formule des power trio de rock guitariste, basse, batterie.

Alix : On aurait pu être juste un duo de frangins basse-batterie, donc vous avez de la chance (rires) !

Avez-vous des envies de featuring ?

Simon : Pour Erwin je pense que ce serait de jouer avec un orchestre symphonique.

Madeline : Bien sûr on a tous ça en tête, c’est un projet qui mûrit.

Par rapport au côté classique ?

Oui, on en a déjà parlé et on mettra certainement ça en route un jour…

Simon : On a déjà fait un galop d’essai l’an dernier sur l’aspect cuivres, car il y a l’aspect cordes, mais aussi l’aspect cuivres dans toute la composition dite classique d’Erwin, et on s’est retrouvés à la guinguette de Tours avec 4 choristes, 2 percus, trompettes, saxophones, on était une vingtaine. On a réussi à motiver les bons potes autour de ce projet et c’était un galop d’essaie car on en parle depuis le début, de jouer avec un orchestre sur le cadre d’un featuring et c’était pour nous l’exercice de lui, qui a une vision hyper innée de la musique, donc tout ce qui est écrit on va oublier, du coup on s’est tous rassemblés dessus. La question que l’on se pose c’est du coup comment qu’on va faire pour éditer les partitions ?

Autre que le featuring, un artiste particulier ?

Madeline : On peut rêver, ou quoi ? Alors, Björk !

Un disparu ?

Simon : Miles Davis !

Alix : Le trad et en général la culture transe. La première à découvrir c’est la culture gnawa, on part d’ailleurs une semaine avec Erwin au Maroc pour faire les éclaireurs.

Par rapport à votre performance à TDS 2014 au village, il faut s’attendre à quoi, pour le concert de demain ?

Madeline : De belles lumières !

Simon : Au niveau de la présentation scénique, avec Sandrine Salzar, on a travaillé les lumières, donc, la scénographie, avec Guillaume Dénolet aux lumières, Clément Cano Lopez au son.
Guest ou pas guest ?

Oui, il y aura un guest !

Surprise ?

Madeline : Oui, mais on l’a déjà vu avec nous, ce n’est pas très difficile à trouver !

Simon : Je vais rajouter deux mots. Ce qui est cool, dans les nouvelles, c’est qu’on sort beaucoup du territoire avec beaucoup de dates en Belgique, dans le nord de la France, on joue le 26 septembre au Bus Paladium ; et on va vraiment commencer à travailler avec Guillaume Simonin, qui est un réalisateur bruxellois. La première étape va être le clip de Padapitch, avec un financement participatif début août le but étant après le clip de faire un long métrage avec une équipe bruxelloise qui est dans le cinéma de genre, dans la Science-Fiction.
On fait une résidence dans 3 semaines avec un collectif de Bordeaux de mapping, d’incorporation d’éléments vidéo projetés sur une structure où on va travailler sur une construction de formes. On espère que c’est un projet qui va pouvoir concrètement tourner avec nous. Cela nous tient à cœur, car comme c’est une musique qui amène beaucoup à rêver, on a envie de donner des éléments physiques, plus le décor qu’on a déjà commencé à mettre en place.

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