© Denis Dailleux
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Lo’jo – Denis Péan

Faire une interview avec Denis Péan, c’est comme écrire l’histoire de France en livre de poche… Lo Jo est un groupe qui à travers le monde est comme un père spirituel, un ciment qui brasse, bien au-delà de la musique, des idées, des valeurs, de la poésie, une philosophie, des choix de vie, une fraternité rare… Leur concert fut comme tous leurs autres concerts : sublime de musicalité, avec des mots qui te mettent le frisson au corps et à l’âme, une vague de bonheur et une envie de chialer en même temps tellement on se dit que si le monde entier s’appelait Lo Jo, putain ce qu’il serait beau et bon…

© Lola Lemettre

© Lola Lemettre

Au bout de 30 ans, comment vois-tu ton parcours ?

J’ai l’impression d’avoir été guidé, relié à des gens magnifiques, de bonne volonté, qui m’ont ouvert l’esprit…
Les utopies de ta jeunesse, tu les as réalisées, ou il a fallu mettre quelques coups de canif au contrat ?
J’en ai réalisées plus que prévu !

Pourquoi es-tu si attaché à l’Anjou ?

Bien que je sois aussi un voyageur, je dois être aussi très sédentaire… Je suis bien en Anjou, j’ai une nature à rester là où je suis né…

Comment s’est « fait » ton public ?

Avec les gens qui viennent nous voir, la relation s’est faite avec chaque personne, il y a une filiation, une connexion homme à homme, ou femme à femme. Ce n’est pas une grosse vague promotionnelle, non, c’est une relation à chaque fois particulière…

Comment s’organise ta vie ?

On a une grande maison communautaire avec une pièce de musique, une grande cuisine commune, un jardin, des logements pour recevoir. Les Lo Jo sont là très souvent, on tient cette maisonnée depuis 12 ans. C’est une merveilleuse expérience pour moi pour connaître et apprécier la vie, qu’elle soit politique ou spirituelle ; la vie de création, la vie de déception, la vie du bonheur. Comme un petit monde…

Ce petit monde protège du grand ?

Je ne me protège pas, j’ai choisi une vie qui est belle. Je côtoie le monde, je voyage, je vais dans les prisons, les hôpitaux psychiatriques, dans les écoles où je joue… Je n’oublie pas le monde, juste je ne regarde pas la télévision, j’essaie de me désinformer.

Il y a 30 ans, tu pensais voir ce monde ?

Rien n’a vraiment changé. En dehors de tout contexte économique et politique, c’est l’âme que les gens perdent en vieillissant, l’éveil. Pour garder cet éveil, il y a la musique, et le partage. En vivant en communauté, j’oublie l’individualisme. Vivre en communauté est aussi un choix économique, c’est vivre à moindre coût, donc on ne peut pas dire que c’est un choix inaccessible…

Un de tes derniers livres ?

« La peau », de Malaparte, un merveilleux auteur italien qui a participé à la chute de Mussolini.

Et en musique ?

Je suis attiré par les vieilles choses, comme le jazz d’une certaine époque. Mais chaque génération porte de beaux élans sonores.

Tu suis la jeune scène française ?

Non, je ne suis rien du tout, j’écoute, des choses viennent à moi.

Tu écris toujours beaucoup ?

Oui, j’arrive de Beyrouth et je suis sur un projet d’écriture. Après 3 livres de poésie, je suis en train d’écrire un livre de citations, « Citations pour un millénaire désenchanté », doublé en braille.


LO’JO – Tout est fragile

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One comment on "Lo’jo – Denis Péan"

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