© Christine Le Garrec
Interviews

JANSKI BEEEATS itw – TDS 2013

JANSKI BEEEATS
JANSKI BEEEATS
JANSKI BEEEATS

Nom, prénom, âge, profession :

Vermalle, Jean-Sébastien, 32 ans, illustrateur-dessinateur de BD-graphiste-compositeur de musique-ingénieur du son-guitariste-claviériste et je fais un peu de footing de temps en temps.

Ton alter-ego, Janski Beeeats, d’où vient-il ?

De mon imaginaire. J’ai commencé par faire de la MAO (musique par ordinateur- NDR) en 98. A l’époque de MySpace, vers 2005, j’ai décidé de poster des morceaux en ligne. Et puis au lieu de mettre des photos comme tous les DJ derrière les platines avec un casque, j’ai voulu créer un personnage qui, au lieu de platines, aura un clavier-guitare et au lieu d’un casque, aura un masque. Alors d’abord, je l’ai dessiné et puis comme il ressemblait pas mal à celui de la BD «Mutafukaz», je l’ai modifié un peu pour éviter le plagiat. Puis j’ai écrit une histoire.

Qui est ?

Dans un monde futuriste, un scientifique décide de créer une molécule pouvant protéger et renforcer l’ADN humain et animal contre les OGM et la radioactivité. Une expérience est faite mais restant à l’état de prototype, elle est rachetée par l’armée qui fait n’importe quoi. Résultat, un virus se propage, transformant les gens en gros monstres violets dangereux de trois mètres de haut avec des grandes dents et des bras qui poussent un peu partout. C’est contagieux, si tu te fais chiquer, tu choppes le virus. Janski est un gamin qui est né avec ce virus mais vu que les créatures créées par ce virus ne font pas d’enfants, il est né d’une mère qui avait le virus à un stade pas encore trop avancé. Bizarrement, étant moitié-humain, moitié-virussé, il n’a que la tête de monstrueuse. Et il peut contrôler le virus à la seule condition d’avoir de la musique dans ses oreilles. Et il n’existe qu’une seule ville dans cet univers qui s’est protégée du virus : Tower City, où tous les habitants sont sains et saufs. Janski veut y aller pour trois raisons : se faire accepter en tant qu’être humain, devenir une rock star – son rêve – et retrouver son amie d’enfance à qui il avait fait une promesse. Hélas, il ne va pas tarder à s’apercevoir que certains veulent le capturer pour avoir un antidote au virus et d’autres le tuer pour camoufler l’antidote car cela les arrange bien qu’il y ait un virus sur la planète.
La musique de Janski Beeats, c’est la musique que fait le personnage dans son histoire mais c’est également celle qui illustre ce récit.

Comment t’es venue l’idée de combiner toutes ces disciplines artistiques : musique, dessin, animation etc. ?

A partir du moment où je savais dessiner, que je connaissais un peu les techniques de narration de la bd et où je pouvais faire de la musique et rentrer également dans des petites créations de jeu vidéo avec Flash, qui est accessible à beaucoup de monde, je me suis dit qu’il ne fallait pas que je me limite seulement à faire de l’électro mais également de mêler mon univers graphique. Mais en faisant face à des contraintes : celle de ne pas trop sortir du personnage et de la musique qu’il joue. Voilà pourquoi je reste toujours dans une ambiance électro avec des sons de jeu vidéo. C’est réellement un projet total où j’utilise toutes mes facettes.

Gare à la schizophrénie…

Mais elle est complètement là (rires). Non, sérieux, je ne pense pas être schizophrène. Je pourrais rajouter à ma profession celle d’acteur car quand j’arrive sur scène, j’ai le masque, je joue le personnage à fond les ballons : je bouge dans tous les sens, je veux donner l’impression d’être paniqué, excité…
Je vais même te raconter un truc assez fou. Pendant un moment, quand on a eu ce nouveau principe de concert – nous sommes maintenant deux musiciens avec du dessin animé en fond de scène – pendant cinq-six dates, le fait de passer d’un personnage à un autre a été compliqué pour moi. C’est-à-dire que je me mettais à brancher tous mes trucs et juste avant de monter sur scène, quand j’enfilais le masque, j’avais des sensations extrêmes comme celle d’avoir envie de vomir ou de pisser, bref il fallait que je me retrouve vraiment dans la peau de Janski. Si je me sentais un peu trop faible, ça n’allait pas du tout. Mais maintenant, cela se passe très bien. Je m’y suis habitué en me disant que ça y est, je suis le super-héros que j’ai créé et que c’est le moment de tout donner !
Je pense que pour n’importe quel artiste, du moment qu’il est sur scène, il joue son personnage avec l’aide de différents ustensiles. Pour les chanteurs de pop et de rock indé, c’est souvent les lunettes de soleil. C’est ce qui fait que tu vas passer du perso normal à un autre. Je pense que c’est normal et vital.

Il me semble que tu as un clip en préparation, non ?

Oui, il n’est pas encore terminé. On est deux dessus. On a réussi à faire jouer des enfants et à tourner. Je m’occupe de la post-production. En gros, ce sera un mélange de dessin animé et de vidéo. Un truc assez cool. Ca sortira en septembre/octobre avec un EP. Le single s’appellera «Dumbstep» et c’est un peu une critique de la mode passée du Dubstep avec des sons complètement débiles. On va d’ailleurs le jouer ce soir.

N’aurais-tu pas envie, comme les «Daft Punk» avec «Interstella 5555» sur des dessins de Leiji Matsumoto (le papa d’«Albator» -ndr), de faire un long-métrage d’animation ?

«Interstella 5555» quand c’est sorti, ça m’a marqué. Ce mélange de l’imaginaire et de la musique, c’est vraiment le noyau de ce que j’aime faire. Mais un projet comme cela, ça prend du temps. A un moment, j’y avais pensé. Il faudrait que je sois au moins avec une équipe de trois personnes en plus pour faire quelque chose de clean, de bien produit, voire une série d’épisodes-clip avec deux morceaux : le générique, l’histoire qui se passe, un morceau, l’histoire continue, un deuxième morceau puis générique de fin. A chaque fois une durée de dix à quinze minutes. Le souci, c’est de trouver des sponsors et des boîtes susceptibles d’être intéresses et quand tu ne connais pas trop, c’est difficile. Le truc ultime ce serait une comédie musicale à la Disney mais en plus trash, en plus dégueu avec un côté japanimation.

Tu flirtes déjà avec le monde de la série vu que tu es l’auteur des musiques de la première saison de «Lazy Company» de Samuel Bodin et Alexandre Philip. Ils sont en train de terminer le tournage de la seconde saison. Tu es toujours en piste ?

Plus que jamais. Pour cette deuxième fournée, je vais rajouter quelques petits thèmes.
En fait, j’avais déjà réalisé la musique pour un court métrage de Samuel, «Ashes to Ashes» (un fan-film sur Batman -ndr), qu’il avait cosigné avec Julien Mokrani, deux personnes que tu connais également très bien, n’est-ce pas ?
Ce que j’avais fait leur avait plu et donc quand Sam s’est pointé avec le projet de «Lazy Company», il a pensé à moi. Je lui ai proposé un mélange de rock et d’autres styles et la production a trouvé cela complètement génial.

Après Terres du Son, les vacances ou tu enquilles ?

Après je pars en Asie, en touriste, mais aussi en tant que Janski parce que je vais y faire quelques dates, notamment en Chine, à Pékin et à Shanghaï. Je vais également au Japon où j’attends une réponse pour un concert à Tokyo. Je croise les doigts. On va donc dire que je me tape quarante jours de vacances où je vais encore me gaver et prendre cinq kilos à force de bouffer des sushis et des takoyakis. Et après, à la rentrée, à Joué-lès-Tours, je clôturerai une soirée donnée en l’honneur du Tram.

http://janskibeeeats.blogspot.com

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