Vendredi soir était la soirée que l’on appelle « soirée reggae ». Vaste case! Au menu: Winston Mc Anuff & Fixi, Tairo, Danakil, Alborosie et Biga Ranx. Winston Mc Anuff a bien trouvé son acolyte du moment, l’accordéon de Fixi apporte un réel plus, peut être le moyen de ne pas trouver le reggae trop ennuyant? En tous cas le binôme fonctionne carrément bien. Pourtant on est habitués à Monsieur Winston, il a élu domicile au Printemps de Bourges, et nous l’avions également vu à Terres du Son. A chaque fois sa bonne humeur et sa patate nous emporte tout droit en Jamaïque, et ça, on ne s’en lasse pas. Je n’ai pas pu voir Taïro (interview avec Nosfell en même temps) et j’en suis très déçue car je pense que le moment valait le détour! Quand j’ai demandé autour de moi ce que son concert avait donné, on m’a répondu qu’il avait passé son temps à faire l’apologie du sexe et de la fumette: un chanteur à conseiller à vos enfants, sans aucun doute. Je suis revenue à la fin de Danakil, reggaemen comme moi, égaux à eux-mêmes: des textes pas très recherchés et une connaissance de deux accords maxi. Bref, l’ennui. Heureusement, Alborosie a vite effacé ce souvenir en nous offrant une belle prestation: sa voix grave et sexy fait vraiment la différence. Comme quoi il n’y a pas forcément besoin d’être né en Jamaïque pour faire du reggae, en Sicile ça marche aussi. Et puis avec un mètre de dreds dans le dos, ça passe crème. Pour finir, c’est notre Tourangeau Biga qui a foulé la scène. 25 ans, plusieurs albums et la récompense du meilleur album ragga dancehall par le site reggae.fr, il a pourtant encore du mal à réaliser tout ce qui lui arrive. C’est donc un peu timide qu’il est arrivé, mais l’ambiance et la clameur du public qui criait « Biga! Biga! » lui a vite donné confiance. Avec un flow pareil, de très bons musiciens et deux supers choristes, Biga a encore de belles années devant lui. Il a donc parfaitement clôturé cette soirée.